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Morano juge l'opposition

Publié le 13 mai 2008 par Malesherbes
Dimanche 11 mai, Michel Drucker offrait à Olivier Besancenot une tribune nationale dans son émission Vivement dimanche. Il était indispensable d’agir préventivement pour préserver l’équilibre politique de notre télévision, équilibre auquel le CSA veille avec tant d’efficacité. C’est sans doute à cette fin que la veille, Laurent Ruquier a laissé Nadine Morano discourir pendant plus de quarante minutes à son émission On n'est pas couché.
Son intervention a suscité à un moment quelques réactions désapprobatrices dans le public. Mme Morano s’est alors écriée en substance : « Je comprends très bien comment sont faits certains plateaux. Jem’demande si vous n’allez pas les chercher rue de Solférino ». La majorité actuelle est absolument convaincue de la perfection des actions qu’elle entreprend dans l'intérêt du pays. Si elle n’est pas approuvée, ce ne peut donc être que la conséquence d’une machination. Il ne va pas falloir attendre longtemps pour qu’elle reprenne le mot de Brecht : il faut dissoudre le peuple.
J’ai également été étonné d’entendre Mme Morano reprendre un air à la mode, celui où l’on reproche au parti socialiste de ne savoir que critiquer et de ne rien proposer. Je me permets de lui dire qu’elle a bien tort de s’en plaindre. C’est précisément parce que le PS a eu du mal à parler d’une seule voix que les Français ont pu porter au pouvoir un homme indigne d’exercer la fonction de Président de la République. En toute logique, elle ferait donc mieux de s’en féliciter. Il est tout aussi exact que le PS a actuellement du mal à se comporter en force de proposition. Mais l’attitude de cette ministre et de ses semblables démontre que, détenteurs de la vérité, ils n’ont que faire des propositions de l’opposition. Les seuls qui ont le droit de faire des reproches au PS, ce sont les électeurs de gauche et les électeurs dont les yeux se sont décillés et qui voudraient disposer d’une solution de rechange face à la majorité actuelle, mais assurément pas Mme Morano qui est un des bénéficiaires de cette situation.
Le président Sarkozy a aussi été élu parce que le pays est conscient de la nécessité de réformes et qu’il a su capitaliser sur ce désir. Mais il ne suffit pas, comme aurait dit de Gaulle, de sauter comme un cabri et de crier : réformes, réformes. Encore faudrait-il que ces réformes aillent dans le bon sens et ne se limitent pas à des économies dangereuses.

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