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La Passion ne Suffit Pas!

Publié le 26 février 2014 par Grenierb

J’ai découvert une vidéo présentée par Cal Newport, intitulée : suivre sa passion est un très mauvais conseil.

Dans cette vidéo, monsieur Newport fait, entre autres références, au conseil que Steve Jobs a formulé, lors de son discours à l’Université de Stanford en 2005. D’une durée de 22 minutes, la vidéo de Carl Newport nous renseigne sur l’importance de développer ses compétences cognitives pour réussir sa carrière et être heureux au travail.

Aujourd’hui, j’aimerais vous partager l’essentiel de cette présentation qui, je le souhaite, stimulera la réflexion et le changement de notre perception en ce qui concerne les moyens pour atteindre la réussite en affaires.

¨Vous devez trouver ce qui vous passionne. Si vous ne l’avez pas encore trouvé, continuer à chercher et n’accepter rien de moins. ¨ Steve Jobs

Cette affirmation s’interprète de plusieurs façons toutefois, la plupart des gens en ont conclu : suivez votre passion. La culture nord-américaine est obsédée avec cette affirmation : pour être heureux dans notre travail nous devons suivre notre passion.

Cette affirmation comporte un défi : ¨dire aux jeunes adultes de suivre leur passion réduit les probabilités qu’ils persévèrent dans leur passion.¨

Il n’y a aucun problème à trouver sa passion.  En réalité c’est exactement ce qu’il faut faire  le problème survient sur le chemin entrepris pour la trouver. Ou plutôt, ce que les jeunes adultes en feront lorsqu’ils auront enfin trouvé ce qui les passionne.

La stratégie de trouver sa passion en premier pour ensuite la suivre est une mauvaise stratégie parce que :

  1. cela présuppose que vous avez déjà trouvé votre passion;
  2. Si vous avez une passion et que vous l’appliquez à votre travail, vous serez en mesure d’avoir une carrière à long terme, engageante et significative. En ce qui concerne la satisfaction au travail, cette logique est diminutive et simpliste. Pensez au photographe passionné, à la boulangère passionnée,  lorsque ces derniers ouvrent un commerce.  La passion n’engendre pas nécessairement le succès.

Saviez-vous qu’au départ, Steve Jobs n’avait aucune passion pour la technologie ou l’entrepreneuriat?  Dans les faits, Apple est un petit projet qui a pris un essor inattendu. .  Personne ne conteste le fait que Steve Jobs est, par la suite, devenu passionné par ce qu’il accomplissait comme travail.

Morale de l’histoire : Ce n’est pas ce que vous commencez à faire qui compte, mais bien ce que vous en ferez, une fois le cycle commencé.

Ce que je souhaite explorer avec vous aujourd’hui est ceci :

Comment font les individus pour aimer leur travail?

Partie A)

Ne suivez pas votre passion : suivre sa passion ne peut garantir votre succès.

Alors, qu’est-ce qui assure le succès en affaires? Comment arriver à avoir une vie au travail que nous aimons?   La réponse courte est : les compétences.  Le fait d’avoir un talent inné pour quelque chose est certainement à la base de la réussite.

La question se pose : comment avoir du talent? Nous ne naissons pas nécessairement avec le talent?

L’éthique de travail : Avec la pratique et avec le temps, nous devenons meilleurs à ce que nous accomplissons.  C’est-à-dire; au cours des 10 prochaines années, bâtissez systématiquement vos compétences et utilisez-les comme levier pour contrôler votre environnement de travail et ainsi le transformer en quelque chose qui résonne en vous et qui vous rend heureux.

En résumé : Tant et aussi longtemps que vous n’aurez trouvé ce en quoi vous excellez, vous ne pourrez avoir une carrière enrichissante.

Objection !

La passion préexistante.  L’argument va comme suit : ¨sans une énorme passion préexistante;  il me sera impossible de persévérer, pendant des années, et de continuellement m’améliorer, dans un domaine particulier.¨

Donc, le fait de systématiquement bâtir nos compétences, n’est en rien différent que d’affirmer  que nous devons d’abord trouver notre passion et ensuite la poursuivre.

Alors ce que nous avons dit précédemment n’est en rien différent que l’affirmation de suivre sa passion. Intuitivement cela a du sens, toutefois les faits nous amènent à l’opposé.

L’argument de la passion préexistante vs Benjamin Bloom (estimé psychologue américain spécialisé en pédagogie de l’université de Chicago).

Benjamin Bloom a lancé une étude mondiale sur plusieurs années afin de savoir comment les individus bâtissent le talent. Il a regardé étudier un grand nombre de virtuoses académiques, sportifs et musicaux.  Il a assigné un nombre de diplômés afin d’analyser tous les domaines de la vie de ces virtuoses afin de comprendre :

Comment ses personnes ont-elles systématiquement réussi à se rendre là où ils sont? Comment sont-ils devenus d’excellents neurochirurgiens, mathématiciens,  nageurs ou violonistes?

Le résultat le plus renversant : Dans la majorité des cas, les individus qui en sont arrivés à une compétence exceptionnelle n’ont pas commencé, ni  avec  un rare talent ni une passion extraordinaire.

L’approche : Au début de leur vie ils ont rencontré, par hasard, une personne marquante reliée à leur secteur d’activités, par exemple : un professeur de piano gentil et avec qui nous avons plaisir à travailler. L’apprenti arrive sans aucune prédisposition particulière, ils ont simplement rencontré un gentil tuteur.

En conséquence, l’étudiant démontre un peu plus de persévérance au début de la découverte du piano (secteur).  À cause de cette rencontre positive, il s’exerce au piano un peu plus que ses amis qui eux,  ont un  professeur moins gentil ou méchant.  Tous ces étudiants participent au même récital.

L’élève qui a le plus pratiqué reconnaît que sa performance est meilleure que la performance de ses pairs.  Cette croyance innée fait maintenant partie de sa personnalité.  De plus, sa première réussite a pour effet de stimuler sa confiance suffisamment pour le motiver à persévérer et à travailler encore plus fort, lors de la prochaine pratique.

Arrive alors l’effet boule de neige.  Avec le temps, la passion grandit et lorsqu’il devient le meilleur au monde, sa passion atteint un niveau extraordinaire!

¨La passion grandit avec l’amélioration du talent.¨ Benjamin Bloom

Comment font les gens pour aimer leur travail?

Partie B)

Soyez remarquable dans ce que vous accomplissez au point que les gens ne puissent vous ignorer.

Il ne trouve pas ce en quoi ils sont bons, mais plutôt ils développent un ensemble de compétences. Le rôle de la passion est souvent perçu comme un effet secondaire au développement des compétences.

La passion se développe à mesure que vous devenez meilleur à ce que vous faites et que votre contrôle s’intensifie.

Comment faire pour y arriver?

Travaillez en profondeur : concentrez-vous, sans distraction, sur une tâche cognitive exigeante et importante.

Nous avons des décennies de recherche de neuroscientifiques et de psychologues qui nous disent que  cet état d’entraînement cognitif  dans laquelle nous persistons, bien qu’inconfortable,  représente exactement les conditions dans lesquels vous améliorerez vos compétences cognitives.

Simplement;  si vous voulez cultiver une compétence inestimable, vous devez y consacrer un nombre important de vos heures de travail à l’améliorer. Cela est incontournable pour réussir.

Plus facile à dire qu’à faire.  Concrètement, quelles sont les activités que je peux accomplir pour m’assurer que je travaille en profondeur le développement de mes compétences cognitives?  Comment savoir si mon travail acharné joue un rôle dans l’atteinte et la fréquence de mon succès.

Comment font les gens pour aimer leur travail?

Partie C)

Vous avez probablement déjà entendu la première méthode.  Tellement simple que les gens oublient souvent de l’appliquer :

1. Réservez du temps à votre agenda.

Au lieu d’être réactif face à votre journée, vous planifiez là. Cette méthode a plusieurs avantages; vous forcez à prendre des décisions critiques au sujet de votre temps. Encore plus important, cela vous rend conscient du temps réel requis pour accomplir certaines tâches. Surtout lorsqu’il s’agit de développer en profondeur vos compétences, il est absolument essentiel de bloquer du temps à votre horaire.

Développer ses compétences en profondeur n’est pas une activité naturelle. Ce n’est pas quelque chose que nous décidons de faire spontanément.  Bloquer du temps à son horaire est à la base de votre réussite.

2. Concentration

Même si je réserve du temps à mon agenda, cela ne veut pas dire que j’aurai la concentration et la capacité mentale requises pour mener à bien mes activités de développement de compétences.  Le cerveau  a une capacité exceptionnelle pour préserver et pour économiser son énergie. Si vous demandez à votre cerveau de réfléchir fortement à propos de quelque chose en particulier; il vous dira : ¨c’est intéressant, mais pourquoi penser à ceci plutôt qu’à cela…? ¨

Afin de pallier à cette situation, la solution que j’ai trouvé qui fonctionne bien est de se fixer un objectif pour chacune des sessions de travail de développement en profondeur des compétences.  Un objectif clairement défini (résultat clair souhaité) force notre cerveau à puiser dans ses forces de façon à ce qu’il se concentre sur des choses difficiles auxquelles il ne souhaite pas vraiment travailler.

3. Action

La technique finale : Comprendre l’action de se concentrer.

Supposons que vous avez réservé une plage horaire à votre agenda et que vous vous êtes fixé un objectif clair; encore faut-il travailler pour réaliser votre objectif.

Le meilleur conseil que j’ai à vous offrir est d’envisager ce travail comme si vous aviez à  exécuter des redressements assis.  Si la pratique de sport quotidienne n’est pas votre tasse de thé; vous trouverez probablement la première séance d’exercice plutôt ardue.

Tel un athlète, vous avez besoin de développer un état d’esprit et y excluant toute activité qui pourrait déranger votre concentration à la tâche. Bâtissez systématiquement votre habileté à vous concentrer. Par exemple : commencez par une concentration de 10 minutes pendant 10 jours.  Si vous avez décidé de commencer par une concentration de 30 minutes, accomplissez là pendant 10 jours.

Avant de passer à une période de concentration plus grande, pratiquez la période de concentration pendant 10 jours consécutifs.  La période de 10 jours est environ la vitesse à laquelle votre cerveau prendra pour s’habituer; la progression est lente à ce point …

Invariablement; pour bâtir sa concentration, vous devez exercer votre cerveau à le faire.

En résumé : Suivre sa passion simpliste.  Bâtissez systématiquement vos compétences et votre passion grandira en compagnie de ce que vous aurez développée – avec concentration.

Impossible d’être heureux au travail tant et aussi longtemps que vous n’excellerez en quelque chose.

Concentrez-vous sur le développement continu de vos talents. Instaurez les habitudes et les rituels qui vous aideront à construire vos compétences et vous aimerez vraiment votre travail.

Revenons au début

Steve Jobs a trouvé l’opportunité Apple par hasard. Toutefois, lorsque celle-ci s’est présentée, Steve Jobs avait déjà l’obsession de bâtir des choses ayant de la valeur pour le monde entier.  À partir du moment où il devenait de plus en plus bon dans ce qu’il accomplissait; il est devenu de plus en plus passionné par ce qu’il faisait pour vivre.

Pour résumer l’ensemble de ma présentation  en une seule phrase :

¨ si vous voulez aimer ce que vous faites, faites ce que Steve Jobs a fait et non pas ce qu’il a dit.¨


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