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« La formation verticale des Crusaders » Justin Marshall

Publié le 28 février 2014 par Tom_lexvnz @LEXVNZ

Justin Marshall NZ Herald

Justin Marshall a joué 81 tests pour les All Blacks, dont quatre en tant que capitaine. Demi de mêlée, il a fait ses débuts  en 1995 contre la France et a terminé sa carrière 10 ans plus tard avec une série victorieuse contre les Lions britanniques et irlandais. Il a remporté cinq titres de Super Rugby avec les Crusaders (105 matches pour la franchise). Il est désormais chroniqueur pour le « New Zealand Herlad » et commentateur pour « Sky Television »

Nous ne sommes qu’aux tout débuts de la saison et déjà l’un des points de discussion principal est l’attaque des Crusaders - plus particulièrement leur manque d’attaque.

Sur les deux dernières saisons, les Crusaders ont persisté tactiquement à empiler leur formation de façon verticale. J’ai vu d’autres équipes dans le passé tenter la même chose et tomber dans le fossé assez rapidement.

Les Crusaders semblent persister avec cette tactique, et même si elle a « performé » quelques fois, pour moi, elle a de sérieuses limites.  Cela m’amène à penser qu’elle est véritablement dirigée par les entraîneurs (les joueurs ont tendances naturellement à abandonner rapidement quand ça ne marche pas)

tableau Crusaders

Je vais essayer de vous expliquer

  • 1) Ce que je crois que les Crusaders tentent de mettre en place avec cette formation : un empilage vertical qui vous donne d’innombrables premières options

Ils essaient clairement d’utiliser en première main le plus d’options possibles. Ce graphique montre que lorsque le 10 ou le 12 attaque la ligne,  les premières options sont de chercher le 11 ou le 13, dans de petits intervalles. Cela doit conduire à des franchissements sur des attaques placées, sur les premiers temps de jeu ou au moins vous permettre de prendre la ligne d’avantage et imposer votre jeu à la défense.

  • 2) Pourquoi ça ne marche pas ?

Si vous ne passez pas par vos premières options, vos proches contacts,  les secondes options sont latérales. Et la seule façon d’obtenir de l’espace au large avec ce genre de formation c’est de courir en travers du terrain. Cela signifie que les défenses peuvent se resserrer en premier lieu pour tenir coûte que coûte. Si les Crusaders vont au large, ils finissent par dériver et sont poussés en touche. C’est quelque chose que les défenses arrivent à gérer trop facilement aujourd’hui.

  • 3) En conséquence, le sort d’Israel Dagg est l’une des principales raisons pour lesquelles cette formation a plus d’inconvénients que d’avantages.

Il est un coureur « plein champ » brillant. Il l’a montré de nombreuses fois pour les All Blacks, mais depuis deux ans, il a vraiment du mal avec les Crusaders, au point d’être mis sur la touche. Il faut écarter la balle au  large APRÈS que d’autres gars aient fait préparer le terrain. Le problème, c’est que les Crusaders n’ont pas le réservoir nécessaire au milieu de terrain. Ryan Crotty est un bon joueur, mais il n’aura jamais la présence physique d’un Sonny Bill Williams ou d’un Robbie Fruean. Il ne resserrera pas les défenses suffisamment pour permettre à quelqu’un comme Dagg d’en profiter par la suite.

Il est encore très tôt, mais les Crusaders sont clairement pris au piège avec cette structure d’attaque. Pour moi, l’abandon de cette formation serait déjà une bonne chose, pour commencer.

Crédits:Article paru sur: New Zealand Herald, Justin Marshall


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