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Critique Ciné : Un été à Osage County, délirant deuil

Par Delromainzika @cabreakingnews

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Un été à Osage County // De John Wells. Avec Meryl Streep et Julia Roberts.


John Wells, le créateur de la version américaine de Shameless et de New York 911 mais aussi producteur prolifique de SouthLAnd ou encore de Urgences débarque derrière la caméra pour Un été à Osage County. Cette merveilleuse histoire de famille où tout va de mal en pis était épique. J’ai pris mon pied devant une Meryl Streep farfelue mais espiègle et folle, sans parler de Julia Roberts en face d’elle qui tient la barque à merveille. Certains critiqueront ce merveilleux film pour son côté « fait pour les Oscars » mais j’y vois bien plus que ça. C’est un film qui mélange allègrement bonne comédie et drame familial. Le mariage des deux donne souvent quelque chose d’explosif, de piquant même. Le film n’a pas peur de nous faire rire avec des choses qui au fond ne sont pas très drôle. Mais le tout fonctionne donc terriblement bien et constamment on a envie que le film dure encore et encore. Je ne me suis pas ennuyé une seul seconde et Un été à Osage County bénéficie aussi énormément de ce qui restera certainement à mes yeux l’une des meilleures scènes de déjeuner que j’ai pu voir de toute ma vie (certainement avec celle de La Graine et le Mulet).
En famille, on se soutient. En famille, on se déchire... Suite à la disparition de leur père, les trois filles Weston se retrouvent après plusieurs années de séparation, dans leur maison familiale. C’est là qu’elles sont à nouveau réunies avec la mère paranoïaque et lunatique qui les a élevées. A cette occasion, des secrets et des rancœurs trop longtemps gardés vont brusquement refaire surface…
Prenant pour décor l’Oklahoma, le film ne veut pas trop nous montrer du pays. On reste énormément confiné soit dans la petite ville où vit la famille Weston ou bien la maison familiale. On réunit donc tout un tas de personnages avec des secrets. On ne sait pas tout au début mais rapidement les masques tombent et l’on apprend à connaître les personnages. J’aurais presque aimé que l’on voit un peu plus de la vie de ces femmes car ce sont les femmes les héroïnes dans Un été à Osage County. Elles ont toutes été cabossées au cours de leur vie. Que cela soit en étant trompé, en étant vue comme une moins que rien par sa famille, en ayant été la préférée de ses parents, etc. Le film aborde tous les sujets qui fâchent dans une famille avec un ton très libéré où tout semble permis. Même les pires horreurs. Meryl Streep dans tout ça brille de milles feux. Les critiques ont été dire qu’elle en fait trop. Je ne suis pas d’accord, bien au contraire, elle fait ce qu’il faut afin de nous montrer à quel point ce personnage est rongé à la fois par la solitude mais aussi par les médicaments qu’elle peut prendre.
Julia Roberts de son côté joue la nuance, plus fermé, plus stoïque, elle sait comment répondre à Meryl Streep afin à la fois d’être drôle mais aussi dans un registre plus émotionnel. Margo Martindale de son côté s’en sort merveilleusement bien aussi. J’aime beaucoup cette actrice et dès ses premières lignes elle nous faire rire. John Wells ne cherche pas à faire de fioritures pour mettre tout cela à l’écran. Cela aurait pu être encore plus rustre, plus rude, mais au fond il n’y en avait pas besoin. Un été à Osage County cherche à conserver le côté lumineux des plaines de l’Oklahoma afin d’éviter justement d’en faire trop. C’est un film touchant mais il ne faut pas en faire des caisses du coup c’est tout ce qu’il faut. On ne peut pas reprocher à John Wells d’avoir fait un film taillé pour les Oscars car finalement ce n’est pas totalement ça. Cela a beau ne pas être le meilleur rôle de Meryl Streep, cette dernière nominée aux Oscars mériterait amplement une récompense.
Note : 10/10. En bref, peu importe ce que vous pensez ce film est merveilleux.


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