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Pompéi de W.S Anderson avec Kit Harington, Emily Browning, Kiefer Sutherland, Adewale Akinnuoy

Par Kojimaemi

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L'histoire: Milo est réduit en esclavage après le massacre de son peuple, des cavaliers Celtes. Devenu gladiateur, il est envoyé à Pompéi peu avant la catastrophe de 79 ap. J.C

Sans même avoir vu la bande annonce, rien qu'avec le pitch, je savais que ce n'était pas très bon (et c'est un euphémisme). Pourquoi le regarder, me direz-vous très justement. Eh bien, je ne sais pas. On a tous des moments de faiblesse. Pompéi pourrait être un cas d'école. Vous n'y trouverez que des clichés, des scènes "empruntées" à des films cultes, des situations prévisibles, un jeu d'acteur pourri, des dialogues surréalistes de nullité et beaucoup d'effets spéciaux. 

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Commençons avec le scénario. Vous prenez le personnage d'Ezca dans l'Aigle de la Neuvième Légion, vous le transformez en Maximus de Gladiator et vous le mettez à côté d'un volcan prêt à exploser. C'est aussi simple que cela. Et tant qu'on y est, pourquoi ne pas carrément y pomper des scènes? Vous connaissez tous la superbe reconstitution de la bataille de Zama dans l'arène, quand Maximus et ses compagnons incarnent les Carthaginois défaits par les Romains. Comode, témoin de la victoire de Maximus, fait remarquer à l'organisateur des jeux que dans ses souvenirs, les Romains gagnaient. Anderson a tourné exactement la même scène, en remplaçant les Carthaginois par des Celtes; et Kiefer Sutherland déclare, lui aussi, se rappeler d'une autre issue de la bataille entre Celtes et Romains. D'ailleurs, il m'a semblé que les thèmes musicaux étaient similaires mais je n'en suis pas sûre.

Comme si un scénario plus que discutable ne suffisait pas, on y a ajouté des dialogues dignes d'une mauvaise série allemande. Les déclarations romantiques sont aussi poétiques qu'un fer à repasser, les esclaves s'expriment comme des nobles et n'omettent aucune négation et l'ensemble est tellement spirituel que je n'aurais pas été étonnée d'entendre une phrase comme "Je vais te tuer jusqu'à ce que tu sois mort" (Hot Shots 2, pour les puristes). 

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Nous avons donc un scénario discutable, des dialogues superficiels... Qu'en est-il des personnages? Milo est un gladiateur peu loquace mais au coeur tendre qui tombe amoureux de Cassia, la fille d'un riche notable de Pompéi. Le crapaud et la princesse en somme. Très original mais passons. Le sénateur Corvus est lui aussi intéressé par Cassia et il se trouve que c'est un ignoble pervers manipulateur et méchant! Il y a aussi le gladiateur épris de liberté, l'homme de main insensible, quelques grosses brutes, des gens qui ne sont là que pour mourir au moment où le Vésuve se réveillera. Peut-être que les acteurs rattrapent l'ensemble? Hélas! Le pauvre Kit Harington n'a été engagé que pour son physique avantageux, et entre son rôle de brute épaisse et ses dialogues de benêt amoureux, il ne brille pas par son talent. Emily Browning, quant à elle, surjoue ad nauseam et j'ai passé tout le film à me demander si ses pommettes étaient naturelles ou botoxées. Le personnage de Kiefer Sutherland est tellement caricatural que le pauvre en est ridicule et j'étais gênée pour lui. Le seul que j'ai apprécié, c'est Adewale Akinnuoy. Il incarne Atticus, un esclave qui touche du doigt son rêve de liberté et au milieu des autres guignols, il reste le plus crédible. 

Je ne m'étendrai pas sur les anachronismes hollywoodiens, les scènes spectaculaires mais pas du tout crédibles... Dès le début, on sait comment ça va se terminer parce qu'il n'y a vraiment aucun effort de fait pour rendre le film original. C'est trop manichéen. Il n'y a que des types, au sens littéraire du terme. Milo est le héros qui va sauver la princesse du vilain Corvus. Même les Disney ne sont plus aussi prévisibles! Et je suis hallucinée par le budget qui a été attribué à un film qui, déjà sur le papier, devait être très mauvais.

En fait, cet article est un prétexte parce que j'avais envie de dire que je n'en pouvais plus de ces films américains et français qui sont pétris de clichés, de bons sentiments et agrémentés d'humour douteux. Le manque d'imagination des productions est affligeant et on se retrouve avec des suites ou du recyclage (Blanche Neige, La Belle et la Bête, Le Magicien d'Oz, Maléfique, Conan ou même des bouzes comme L'Aube Rouge). C'est assez lassant. 


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