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Cher cinéma, j’ai du mal à croire en ton avenir

Publié le 01 mars 2014 par Tempscritiques @tournezcoupez

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Cher cinéma,

Lorsque tu liras cette lettre, tu me trouveras peut-être pessimiste. Il paraît qu’il ne faut pas écrire sous le coup de la colère, mais je pense le contraire. C’est dans cette circonstance que l’on exprimera au mieux nos profondes craintes et nos troublantes interrogations.

Je prends donc le temps de t’écrire ce matin, et de te faire part de mes doutes quant à ton avenir. Prononcer ces paroles, ou plutôt les écrire, me donne un frisson, je l’admet. Pourtant je crains d’avoir raison. 

Aujourd’hui, j’ai peur lorsque je regarde le box-office. Les dizaines de films sortant chaque semaine. J’ai peur lorsqu’on m’annonce certains séquels. Certains reboots. J’ai peur lorsque j’essaye de parler cinéma avec mes amis. Se complaisant tous dans la monotonie que tu laisses, hélas, si souvent paraître. Enfin, j’ai peur lorsque tu t’affiches en masse sur les devantures des salles de cinéma sans y apporter forcément quelque chose de bon.

Tu n’es pas un phénomène de mode. Ni un simple divertissement. Je sais que lorsque tu apportes une émotion, tu peux être plus fort que tout. Plus fort que nous. Mais je vois bien ce que certains font de toi, t’utilisant à ton détriment, pour duper leurs prochains et vivre sur leur dos.

"Avec le temps, va, tout s’en va", disait l’autre. Mais là, c’est surtout ton bon sens qui fout le camp. Attention ! Je ne prétends pas que tu dois être forcément réaliste, forcément tragique, ou porter forcément à réflexion. Mais s’il te plaît, reste sincère, droit, et recommence au moins à nous surprendre et à nous faire vibrer, un peu comme au début.

citizen kane

Il faut savoir dire non. Alors dis-le. Non, à tous ceux qui te malmène et qui font de toi un objet banal, un bibelot au fond d’un tiroir qui ne nous procure que de l’ennui à force de déjà vu. Non, à ces chiens galeux qui t’utilisent pour leur profit. Non, à ces ignares qui pensent que tu n’es là que pour amuser ou épater la galerie.

Mais dis oui à la nouveauté. Avance, progresse, réinvente toi et blottit toi dans les mains de ceux qui savent vraiment t’utiliser. Boude les incapables, les pisse-froid et les grands magnats t’imposant leur conception erronnée de l’art. Mais, fais vivre l’artiste qui croit encore en toi. Mieux encore, fais moi vivre. Moi. Nous.

Un peu d’espoir dans ces quelques lignes, pour te redonner courage. Mais j’avoue avoir un peu de mal à croire encore en ton avenir radieux. J’espère que tu sauras me surprendre. Nous surprendre.

Avec mes plus sincères amitiés,

Ton ami.

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