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Brian Azzarello et Lee Bermejo – Before Watchmen, Rorschach (Tome 3)

Par Yvantilleuil

Brian Azzarello et Lee Bermejo - Before Watchmen, Rorschach (Tome 3) Plus de vingt-cinq ans après la sortie du chef-d’œuvre d’Alan Moore, Dave Gibbons et John Higgins, DC Comics a lancé plusieurs mini-séries qui reviennent sur le passé des différents personnages de « Watchmen ». Ces récits regroupés sous le label « Before Watchmen » furent confiés à des auteurs de renom, tels que Joe Michael Straczynski, Darwyn Cooke, Joe et Andy Kubert, Brian Azzarello, Adam Hughes, Amanda Conner, et J. G. Jones.

Après une première intégrale (Minutemen) signée Darwyn Cooke, qui proposait de découvrir les premiers pas des Minutemen et un deuxième recueil (Compagnon), qui revenait sur l’histoire de trois personnages croisés dans « Watchmen » (William Benjamin Brady, alias Dollar Bill, Moloch et le corsaire Gordon McLachlan), cette troisième intégrale s’attaque au personnage le plus emblématique de Watchmen : Rorschach !

Pour se frotter au narrateur charismatique des Watchmen, DC Comics a fait appel au duo de l’excellent « Batman – Joker » : Brian Azzarello (« 100 bullets », « Superman – Pour demain », « Wonder Woman ») et Lee Bermejo (« Batman – Noël »). Le lecteur retrouve d’ailleurs immédiatement cette voix-off issu du fameux Journal de Rorschach, qui rythmait également le récit original. Si la narration d’Azzarello ne parvient pas à nous cueillir comme celle de Moore, les pensées de Rorschach contribuent tout de même à nous happer dès les premières planches.

La seconde chose qui nous accroche d’entrée, c’est le dessin photo-réaliste de Lee Bermejo. Le talentueux dessinateur propose à nouveau des planches époustouflantes et nous plonge immédiatement dans une New York de la fin des années 70, sale et lugubre à souhait. Parsemant des prostituées, des drogués et des femmes mortes scarifiées tout au long du récit, il plante un décor peu reluisant qui s’installe au diapason de ce polar particulièrement sombre.

À l’inverse des précédentes mini-séries, celle-ci ne revient pas sur la genèse du personnage et nous en apprend finalement peu sur Rorschach. L’histoire ne dénature cependant pas le héros et permet de le voir en action à une période où il faisait encore beaucoup d’erreurs, tout en donnant l’occasion au lecteur de faire plus ample connaissance avec Walter Joseph Kovacs, l’alter-égo de Rorschach. Il découvre ainsi un homme qui vit à l’écart de la société et un héros froid et sombre, à la justice expéditive et sans concession.

Si Azzarello s’abstient de toute révélation concernant Rorschach, il plonge le lecteur dans une enquête dans les bas-fonds de New York. Dans une ville infestée par le crime, notre héros doit se frotter au gang de Crane Cru, alors qu’un tueur en série, surnommé le Barde, semble sévir impunément et accumuler les victimes sur lesquelles il grave des messages au scalpel. Et puis, il y a ce blackout, qui fait ressortir le pire des habitants de la Big Apple…

Au niveau du scénario, Brian Azzarello livre donc un polar efficace, mais assez classique. Sans prendre trop de risques au niveau du personnage, cette histoire de gangs et de tueur en série est finalement assez bien construite et agréable à suivre. Il est même dommage que l’histoire ne dure que quatre épisodes, tellement le dessin de Lee Bermejo est beau.


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