Magazine Culture

Antoine Calvino, touriste malgré lui

Par Pmalgachie @pmalgachie
Antoine Calvino, touriste malgré lui Il ne suffit pas de vouloir sortir des sentiers battus pour y réussir. Et le voyageur se transforme souvent malgré lui en touriste, alors qu’il cherchait tout autre chose. Antoine Calvino le démontre souvent à ses dépens, si bien que son année autour de l’océan Indien, au cours de laquelle il avait l’intention de rompre avec le monde occidental, se passe à retomber sur les clichés qu’il s’était forgés avant le départ. A peu de choses près, car l’imprévu est quand même parfois au rendez-vous. Fin novembre 2007, au début de son périple, il arrive à Goa. « On m’avait prévenu que Goa, ce n’était pas tout à fait l’Inde. Effectivement. » Un mois plus tard, il se fatigue des stations balnéaires. « Je veux partir à l’assaut de l’Inde, la vraie », écrit-il. Mais le rêve ne dure jamais longtemps. En Ethiopie, il rencontre un Anglais en train de monter un projet de bar reggae (pour la couleur locale ?) et un Chypriote, ancien conseiller financier, qui a dépensé ses économies et bricole ici ou là. « Réussir à gagner suffisamment pour vivre et voyager dans un pays où tout le monde lutte pour assurer sa subsistance, je trouve ça très fort. » Antoine Calvino a beau l’envier, il n’emprunte pas ce chemin aléatoire et se dirige plutôt vers les sujets de reportages qu’il a prévus avant de prendre la route. Il peut être très irritant, ce voyageur empêché par lui-même d’ouvrir les yeux sur ce qu’il pourrait nous transmettre de moins convenu. On espère toujours qu’il va modifier son approche, mais c’est le contraire qui se passe, quand il termine son parcours, loin de l’océan Indien, par deux semaines de tourisme en Israël avec sa grand-mère ! Voici pourtant un livre exemplaire. Très loin de son objectif affiché, il démontre par l’absurde qu’il est impossible de pénétrer une autre culture sans prendre son temps. Et que les kilomètres couverts à toute allure permettent seulement – cela peut suffire – d’accumuler des images en même temps que le souvenir de brèves rencontres.

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Pmalgachie 8645 partages Voir son profil
Voir son blog

Dossiers Paperblog

Magazines