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Bashing or not bashing

Publié le 07 mars 2014 par Elosya @elosyaviavia

Enora-malagre-Pharrell

Bon, je me la joue "yeah baby, je parle comme une american", mais j’apporte quand même une précision To Bash : signifie mettre une raclée, frapper.

C’est un mot que j’ai beaucoup vu dans des articles ces derniers temps, je l’aime bien et j’avais envie de le réutiliser voilà.

Bon, c’est que j’ai beaucoup réfléchi au "bashing" ces derniers temps.

Il y a eu une critique d’un spectacle qui se joue dans mon théâtre en ce moment. Une critique pas très complaisante, mais l’avis était argumenté et n’attaquait pas personnellement les comédiens. On était en désaccord avec l’un de mes collègues. Lui arguant que les spectateurs ne pouvaient pas produire d’avis réellement instructifs, que c’était aux pros de le faire. Moi lui disant que plusieurs avis spectateurs argumentés et pointant du doigt les mêmes éléments de manière récurrente, pouvaient être des retours intéressants pour un metteur en scène, un comédien etc.

Il y a eu ce déferlement virulent envers Enora Malagré suite à son interview avec Pharrell Williams. Petit rappel pour celles et ceux qui seraient passés au travers de la "polémique". Pour son émission sur Virgin Radio,  Enora a posé des questions à Pharrell "Happy" Williams. Cela se passait dans une chambre d’hôtel, l’animatrice était plutôt trèèèèèss détendue, allongée sur un canapé devant l’artiste, elle lui a parlé avec beaucoup de familiarité. Elle a adopté une attitude à "l’américaine" avec pas mal de gestes et de changements d’intonations. J’ai regardé la vidéo version courte, alors oui je dois dire que c’est un style particulier d’animation. Enora se se met en mode groupie et très familier. J’ai aimé les réactions du chanteur, semblant amusé et parfois décontenancé face à cet échange. Alors pourquoi pas, ce côté décontracté, fan, pour faire l’entretien. Mais ce n’est pas tant ces aspects qui m’ont déplu, c’est que j’ai trouvé qu’elle en faisait trop dans ces attitudes et que ce n’était même plus naturel. J’ai plus eu l’impression qu’elle était impressionnée et qu’elle compensait par un comportement excessif. Et cela devenait gênant, j’avais envie de lui dire, non, stop, pas besoin d’en faire autant.

Bon et après avoir découvert, cette vidéo, j’ai repensé à  cette histoire de critiques.  Par rapport à l’animatrice, j’ai lu des commentaires parlant de son manque de professionnalisme. Ok soit. C’est ensuite où ça partait vraiment en couille, les remarques sur sa posture "d’allumeuse" "de salope" sur le canapé à des réflexions sur sa supposée orientation sexuelle. Enfin, des trucs où je me suis dit : BORDEL, c’est quoi ce BORDEL !!! Les remarques aussi de Cyril Hanouna (que j’aime bien dans TPMP), mais là sur ce sujet, il a surtout dit des trucs carrément sexistes à base de c’est une fille donc elle n’aurait pas du se comporter comme ça (voir l’article sur le site Madmoizelle ici). Euh, je vois pas le rapport mec.

Bon et donc après tout ce lynchage, je me suis penchée sur la question et me suis (re) demandée (je me pose souvent la question) ce qui pouvait engendrer des réactions aussi virulentes. La personnalité ? Ok Enora critique vertement et parfois sans complaisance des personnalités de la télé ou des émissions. Elle en met plein la tronche, ne se gêne pas pour râler. Du coup, elle répète souvent qu’elle accepte la même chose en retour, ce qu’elle fait effectivement et les gens ne se gênent pas pour le faire. Mais je ne suis pas convaincue que ce soit lié uniquement à la personne. J’ai déjà lu des articles et vu des personnes "bashées sur le net" ayant des profils différents : des adolescents harcelés par leur "camarades" parce qu’ils ne sont pas "hype", des blogueuses-gueurs ayant pris position et qui se sont retrouvés inondés de commentaires insultants etc.

Ça me touche toujours parce que ça me rappelle ces moments au collège, au lycée ou au boulot où quelqu’un devient le bouc-émissaire et que les gens s’acharnent. Ça commence "gentiment" par une blague ou deux et ensuite ça va vite vers le désobligeant, l’agressif et le harcèlement. Le groupe s’unit dans ce mouvement et c’est de pire en pire. Et sur le net, ce phénomène s’accentue, les gens oublient qu’il y a une personne réelle en face et que traiter quelqu’un de "conne" ou " de salope" ça reste aussi violent de se prendre ça sur le net que dans la vraie vie.

Et moi comment je fais pour ne pas tomber dans le bashing ? J’écris parfois pour pousser des coups de gueule sur des situations ou des gens. Ou je partage des contenus sur les réseaux sociaux qui m’énervent. Bah j’y travaille. J’essaie de ne pas attaquer personnellement ou de décrire avec des noms d’oiseaux un journaliste ou une personnalité, mais c’est vrai que quand je lis des propos condescendants sur certains sujets ou sur la manière de décrire une personne. Quand j’estime que quelqu’un fait preuve de racisme, d’intolérance ou d’un manque de respect pour autrui, j’ai l’impression que ma réaction excessive est légitime. Oui, il y a des situations où c’est dur de ne pas se laisser emporter par la colère, la frustration ou la tristesse.

Bon et comment ça s’est fini ce bad buzz pour Enora ? Bon déjà le principal intéressé n’a pas semblé perturbé par cet interview bien au contraire. Et puis un bad buzz en remplaçant un autre, cet interview "polémique" sera reléguée au second plan dans quelques jours, semaines, remplacées par une autre polémique. Enora continue à mener sa barque faisant presque fi des retours liés à cette vidéo.

Tout de même, la polémique s’envole, mais les écrits, eux, ils restent bien.


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