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Invasion Los Angeles (They Live)

Publié le 08 mars 2014 par Cinephileamateur
Invasion Los Angeles De : John Carpenter.
Avec : Roddy Piper, Keith David, Meg Foster, George "Buck" Flower, Peter Jason, Raymond St. Jacques...
Genre : Fantastique - Thriller.
Origine : États-Unis.
Durée : 1 heure 34.
Date de sortie : 19 avril 1989.
Synopsis : Errant dans Los Angeles à la recherche d'un travail, John Nada, ouvrier au chômage, découvre un étonnant trafic de lunettes. Une fois posées sur le nez, elles permettent de détecter d'épouvantables extraterrestres décidés à prendre le contrôle de la planète.
Bande annonce originale
"J'étais venu ici pour pouvoir bouffer du bubble-gum et en cogner quelques uns. Et comme j'ai plus de bubble-gum..."
4.5
Invasion Los Angeles
Des films que je n'avais pas encore vu de John Carpenter avant de commencer mon cycle sur ce cinéaste, "Invasion Los Angeles" faisait parti de ceux qui me tardait vraiment de découvrir. Faut dire qu'avant cela, j'avais réussi à ne pas trop savoir de quoi il parlait et avec un titre accrocheur ainsi qu'un bon bouche à oreille, j'étais vraiment curieux de découvrir le résultat. C'est donc avec un certain plaisir, bien installé pour le découvrir dans les meilleures conditions qu'ils soient que je me suis mis à enfin visionner ce film en dvd.
Dans son ensemble, le résultat est à la hauteur de mes espérances. Juste après un "Prince des ténèbres" que j'ai bien apprécié sans pour autant réussi à m'y attacher totalement, j'ai ainsi nettement plus apprécier le spectacle proposer par ce long métrage. J'ai notamment beaucoup aimé ce scénario écrit par John Carpenter (sous le pseudonyme de Frank Armitage) d'après la nouvelle "Eight O'Clock in the Morning" de Ray Nelson. N'ayant pas lu la nouvelle d'origine je ne vais faire aucune comparaison en revanche c'est vrai que j'ai aimé le traitement fait sur cette invasion.
Derrière son apparente légèreté, le scénario possède une certaine force et une certaine subtilité qui font que l'ont peut que être entraîné par ce récit qui à toujours autant de saveur de nos jours. Il y à bien quelques facilités scénaristiques mais derrière son simple côté simple divertissement, impossible de ne pas voir ce film sous son aspect politique. John Carpenter fait avant tout des films de divertissement mais il glisse quand même avec ce film une satire de notre société fort intéressante en abordant des thèmes qui - si on enlève le côté aliens - à toujours autant d'impact des années après sa sortie en salles.
Avec le recul, dans son sujet c'est peut être même l'un de ses films qui se bonifie le plus avec le temps je trouve, ses sujets ayant toujours un impact assez fort. La société en crise, le pouvoir du capitalisme et ses dérives, le pouvoir de la télévision, l'état autoritaire, la lutte des classes et le contrôle de cette dernière, l'utilisation omniprésente de la publicité qui nous pousse à la consommation... Ce sont autant de thèmes et de point de vue qui sont abordés avec un certain brio . C'est ainsi que le mélange fantastique - thriller avec une pincée d'humour et de légèreté fonctionne à merveille.
Il y à bien sûr quelques maladresses, le traitement n'est pas parfait totalement même si le long métrage permet d'ouvrir certains débats mais ce portrait très noir sous fond de fantastique d'un peuple robotisé à qui ont imposent des règles dictés par un État totalitaire en les insérant dans leurs subconscients est vraiment plus profond qu'il n'y parait à tel point que je sens que je n'ai pas les outils moi même pour en débattre plus même si cela ne m'empêche pas d'avoir ma propre opinion sur le sujet. De bout en bout, j'ai été pris par ce sujet que le scénario réussit plutôt bien à mettre en avant sans que cela ne soit trop lourd, ennuyeux ou moralisateur.
Cette invasion extra-terrestre qui cherche à se fondre dans la masse et puiser les ressources de notre planète est bien pensé sur plusieurs points mais son aspect le plus fort à mes yeux, c'est qu'il ne s'agit pas vraiment d'une invasion comme on peut s'y attendre ici. Les extra-terrestres ne cherchent pas à nous anéantir (ils nous poussent même à la reproduction) mais plutôt à nous asservir rendant encore plus puissant le fait que ceux qui sont au pouvoir veulent contrôler ceux qui sont en dessous d'eux tout en ayant conscience de leurs utilités pour asseoir leurs pouvoir.
Bref, même avec le recul le film s'avère donc pas aussi léger qu'il n'y parait et il pousse même à une certaine réflexion de chacun que je ne trouve pas totalement inutile. Après, le film se veut avant tout divertissant et cet aspect fonctionne aussi. On ne s'ennuie pas, l'action s’accélère crescendo (un peu comme toujours avec John Carpenter), il y à quelques répliques sympathiques et si l'on ne veut pas pousser la réflexion, on reste devant un spectacle efficace qui nous en donne pour notre argent. Le traitement m'as en tout cas beaucoup plus au point que je lirais volontiers la nouvelle d'origine un jour si j'en ai l'occasion.
Niveau distribution, j'ai trouvé que les différents acteurs étaient un peu trop léger parfois, un peu dans la surenchère. Cependant, ce n'est pas choquant. Ça accentue même le côté divertissement du film et ça colle plutôt bien avec l'ambiance générale. C'est juste que c'est rai qu'avec un sous texte qui peut s'avérer un peu plus profond qu'il n'y parait, c'est dommage par moment que le casting manque un peu de crédibilité ou que tout les personnages n'aient pas le traitement scénaristique qu'ils méritent. En tout cas, dans l'ensemble ça reste quand même plaisant je dois bien le reconnaître.
Par exemple, Roddy Piper en John Nada m'as bien plu. Son manque de crédibilité parfois est bien compensé par son charisme et c'est vrai que même si c'est léger ou parfois même dans la surenchère pour le coté "héros solitaire", j'ai quand même eu tout de suite de la sympathie pour son personnage. L'acteur fait ce que l'on attends de lui et il est même bien dirigé. On sens bien son passé de catcheur au delà même de la grande scène de bagarre bien jouissive qu'il à avec Keith David. En effet, on le sens à la démarche, à la carrure et même à la gestuelle de temps en temps maladroite de Roddy Piper qui à du mal à contrôler les excès de son personnage.
Keith David justement, j'ai bien aimé le retrouvé. C'est un comédien que j'apprécie de retrouver à l'écran et ici, il s'en sors vraiment bien. On sympathise très vite avec son personnage, on aimerait même le voir un peu plus en avant au début mais sa complicité avec Roddy Piper se fait bien ressentir et c'est pas plus mal. Pour en revenir à sa scène de bagarre avec ce dernier, je l'ai d'ailleurs trouvé intéressante ce côté il faut se battre pour inciter son entourage à ne plus agir en mouton. Bien que certains la juge trop longue, je la trouve très jouissive de mon côté et elle va marquer en plus un tournant pour Keith David qui va alors prendre plus d'importance dans le récit.
Si j'ai bien aimé le duo principal, très sympathique et efficace, j'ai en revanche nettement moins accrocher au traitement fait sur le personnage de Holly. Bourré de facilité, trop léger et exploité sans finesse de façon incohérente parfois, ce rôle est en plus interprété de façon assez fade par une Meg Foster que j'ai trouvé peu inspiré. Elle ne fait passer aucune émotion, aucune sympathie... J'ai trouvé le jeu de l'actrice assez vide au point de ne même pas pouvoir bien tenir le rôle de la plante de service. Inutile, j'ai vu aucun intérêt à ce personnage dont en plus le jeu ne m'as jamais convaincu.
Le reste du casting fait son boulot également sinon. Beaucoup plus en retrait, les interprétations sont dans l'ensemble correcte comme celle de George "Buck" Flower en contremaître ou encore celle de Peter Jason en Gilbert. Raymond St. Jacques dans la peau du prédicateur est lui aussi pas mal. En fait, ses seconds rôles ont même parfois un petit côté intéressant que c'est presque dommage de ne pas avoir pu les exploiter un peu plus. Le groupe de rebelle que l'on aperçois aurait ainsi pu avoir un peu plus d'importance je pense mais bon, comme on reste sur la légèreté, c'est pas plus mal.
En plein dans sa période de retour aux sources, retour aux films à petits budgets pour pouvoir garder le contrôle sur les longs métrage qu'il veut réalisé, John Carpenter signe là une nouvelle œuvre très forte dont on reconnait très fortement la signature. Un début un chouia poussif pour bien rentrer dans l'histoire avant de s'accélérer de plus en plus vite et finir sur une note pas toujours optimiste le tout avec une sobriété et une efficacité déconcertante. A l'instar de son scénario, je trouve que sa mise en scène n'as pas trop pris de coup de vieux ici. Bien ancré dans son époque, il reste aujourd'hui encore très agréable à regarder.
Le réalisateur nous offre encore une succession de scène bien pensé et on sens qu'il à pris du plaisir à faire le film qu'il souhaitait. Vraiment plus à l'aise dans les films à petits budgets, son cinéma possède une véritable force lorsqu'il peut en garder le contrôle et ce long métrage le prouve très bien. Avec un bon montage, le rythme est toujours soutenu et on n'est jamais perdu. Cette alternance monde réel et monde que l'on nous impose avec cette alchimie entre un monde en couleurs et un monde en noir et blanc est vraiment saisissant. La caméra est toujours bien placé avec des angles riches et variés qui nous évitent une certaine monotonie.
John Carpenter aime Los Angeles et il le montre aussi ici en exploitant de la meilleure manière qu'il soit les décors mis à sa disposition. La ville devient un grand terrain de jeux où le danger peut venir de partir et chaque rues ainsi que chaque immeuble encerclent comme il se doit notre héros qui n'as pas d'autres choix que de prendre part à la résistance. La photographie est magnifique tout comme la lumière ce qui donne un côté chaleureux au long métrage qui lui va bien aussi. Vieillissant vraiment bien, seuls peut être les maquillages des aliens ainsi que quelques effets visuels nous permettent de bien remettre ce film dans son époque tout en gardant son charme.
Visuellement en tout cas c'est vraiment beau. Très agréable à regarder, très fluide, ça reste vraiment un spectacle très plaisant à suivre avec beaucoup de charme et sa propre identité. Quant à la bande originale composée par John Carpenter et Alan Howarth, elle est elle aussi très belle. Il n'y à pas de thèmes musicaux fort qui ont marqué mon esprit mais cette musique s'incorporent comme il se doit à ce récit. Cette partition est elle aussi bien ancré dans son époque ce qui n'est pas une mauvaise chose pour autant également.
Pour résumer, "Invasion Los Angeles" est vraiment le film que je voulais voir. Ce long métrage à su répondre à toute mes attentes et m'as fait passer un excellent moment. Tout n'est pas parfait, c'est un peu maladroit mais la force du scénario sous une apparente légèreté associé à une brillante mise en scène et à un personnage principal qui fait le job font que je ne me suis pas ennuyé une seule seconde et que je n'ai pas été déçu de mon visionnage. Toujours très actuel je trouve dans sa critique de notre société, ce film reste assez puissant au point que je veuille le recommander surtout que malgré le sérieux de certains sujets qu'il aborde, le long métrage de John Carpenter est avant tout un divertissement plaisant. Je le reverrais volontiers de mon côté en tout cas.
Invasion Los Angeles
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