à La Malmaison, dans les pas de Joséphine

L’évocation récente de la générosité du mécène Daniel Iffla – Osiris nous a donné envie de retourner visiter la Malmaison, domaine acquis en 1799 par Joséphine, tout juste mariée avec son Napoléon. Et en effet, la visite est des plus intéressante, en prévision d’une prochaine exposition qui se tiendra à partir du 12 mars au Musée du Luxembourg d’une part, et en correspondance avec le souvenir du passage du couple Beauharnais dans les geôles de la prison toute proche du couvent des Carmes … que je me propose d’aller visiter samedi après-midi.

J’aime beaucoup tirer ainsi le fil d’une pelote ….

Entre 1800 et 1802, La Malmaison devient ainsi le siège du gouvernement. C’est là que se tiennent les conseils des Ministres du Consulat, dans une salle aménagée en forme de tente militaire par les soins des architectes Percier et Fontaine, chargés par ailleurs de conforter le château et d’en améliorer la décoration.

Ce n’est pas une immense demeure, et Joséphine peut y assouvir sa passion pour la botanique et les animaux, puisqu’elle y créée un parc animalier et s’emploie à financer des expéditions dans le monde entier pour acclimater en Europe des plantes nouvelles (comme, par exemple, le mimosa).

La décoration intérieure actuelle, reconstituée à partir d’aquarelles d’époque, de ré-acquisitions de Napoléon III et de transferts du Mobilier National surprend par sa simplicité et sa modernité. On apprécie les sièges Jacob, la pureté des lignes de la grande salle à manger décorée de fresques pompéiennes (exécutées par Louis Lafitte en 1800), on remarque la rigueur de la chambre de Napoléon drapée de soiries à larges rayures couleur crème, la beauté hiératique de la chambre d’apparat de Joséphine (à partir de 1805, c'et Berthault qui est chargé de la supervision de la décoration et des jardins) et aussi le petit lit où elle préférait dormir dans une chambre bien plus lumineuse située tout à côté, les services de porcelaine pour les réceptions, la bibliothèque – cabinet de travail du Premier consul avec son bureau escamotable permettant de consulter des cartes de grand format.

L’ensemble donne une impression de confort et d’harmonie, c’est bien la demeure d’une femme élégante, dépensière, mais spirituelle, qui, malgré certains écarts de conduite, sera très affectée par la séparation imposée par son mari pour raison dynastique.

Après son divorce prononcé par consentement mutuel en 1809, Napoléon reviendra tout de même avec plaisir dans ce lieu, comme après Waterloo. Joséphine y accueille ses enfants - Eugène et la Reine Hortense - et ses petits-enfants, en particulier celui qui deviendra Napoléon III et qui en gardera de très bons souvenirs.

A la mort de Joséphine en 1814, dans ce lit rouge justement, le château devient la propriété d’Eugène son fils. Il passe ensuite de mains en mains : un banquier suédois, la reine Christine d’Espagne, Napoléon III …

En 1877, le domaine est vendu à un  marchand de biens qui lotit la presque totalité des terres. Il ne reste que 6 hectares quand La Malmaison est rachetée en 1896 par le financier et mécène Daniel Iffla-Osiris qui s’emploie à reconstituer son ameublement et en fait don à l’Etat pour en faire un musée ouvert en 1906. Un pavillon portant son nom est construit en 1923 à l’entrée du parc pour y présenter sa collection personnelle.

Château de La Malmaison à Rueil, ouvert tous les jours sauf le mardi et fermé entre 12h 30 et 13h 30. 6€.

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