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La BNP ne connaît pas la crise.

Publié le 13 mai 2008 par Eric Grémont

Michel Pebereau: sa petite entreprise ne connaît pas la crise.

Les résultats de la BNP sont tellement bons pour le premier trimestre 2008 qu'ils constituent un signal positif pour toute la place de Paris.
Des résultats solides portés par les activités de détail.
Le produit net bancaire s'établit à 7,4 milliards d'euros pour le trimestre, en baisse de 10% par rapport au sommet cyclique du premier trimestre 2007, en hausse par rapport au dernier semestre 2007. Le - résultat net - est lui en baisse relative plus sensible par rapport au premier semestre 2007, 21% à 1,981 milliards d'euros , du fait de l'effet de levier négatif qui plombe les résultats d'un groupe bancaire lorsque le crédit reflue.
La banque de détail porte les résultats du groupe comme c'est usuellement le cas lors des retournements cycliques. Ces activités pèsent désormais pour 64% des résultats avant impôts de la banque. La banque de détail france la BNL et les autres branches sont en progrès par rapport à l'année passée. La société prend la peine de signaler que les dépôts augmentent plus vite en France que l'offre de crédit, autrement dit les français ont repris rapidement les chemins de l'épargne au cours des mois passés. Ce réflexe contribue à alimenter le groupe en liquidités bienvenues.
L'asset management résiste alors que ses résultats refluent pour la Société Générale, il s'agit d'un résultat surprenant et probablement transitoire, en principe, la débâcle des marchés devrait avoir pour conséquence une baisse des revenus nets au cours de l'année à venir.
La banque d'investissement et de marché ne rentre pas dans le rouge comme ses consoeurs à travers le monde, ses résultats tendent pourtant vers 0 ce qui est normal.
Une bonne gestion de cycle.
La banque engrange les résultats d'une politique particulièrement bien raisonnée qui l'a vu se désintéresser du marché américain dès 2005. L'achat de BNL ne faisait probablement pas que traduire l'intérêt que peut susciter le marché italien, il s'agissait aussi de s'offrir un havre de paix contre les tumultes à venir. La politique de la BNP dans les mois qui viennent sera un bon indice de la tendance globale. Comme nous l'avons écrit dans ces colonnes, il y a de fortes chances que la banque rachète des agences à MPS sur le marché italien dans le courant du deuxième semestre.
Une telle acquisition renforcerait encore le rôle de la banque de dépôt et permettrait de dégager de nouvelles synergies en Italie.
Ensuite la banque pourra jouer son rôle dans la concentration bancaire européenne sans désemparer.
Une valorisation modeste.
On peut encore faire le pari d'une baisse des résultats pour les six mois à venir qui verrait les bénéfices du groupe se résumer à ceux des activités de détail. Autrement dit, la courbe des résultats pourrait s'écraser sur 3,6 milliards d'euros de résultat net annuel, soit un tiers des résultats de haut de cycle.
Même dans un tel cas de figure, avec sa capitalisation actuelle, la BNP conserverait un PER inférieur à 18. Autrement dit le prix de la banque deviendra extrêmement modeste dès lors que l'on aura une visibilité sur le calendrier de la sortie de crise. Si jamais la BNP devait profiter de la baisse du prix des actifs bancaires pour arrondir son portefeuille, alors la valorisation devrait connaître une véritable explosion en phase de récupération.
Même s'il est encore bien tôt, le titre est à surveiller.

Auteurs: Eric Grémont


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