Kirikou et la Sorcière

genre: dessin animé
année: 1998
durée: 1h10

l'histoire: Le minuscule Kirikou naît dans un village d'Afrique sur lequel une sorcière, Karaba, a jeté un terrible sort: la source est asséchée, les hommes sont kidnappés et disparaissent mystérieusement. "Elle les mange", soutiennent les villageois dans leur hantise. Karaba est une femme superbe et cruelle, entourée de fétiches soumis et redoutables. Mais Kirikou, sitôt sorti du ventre de sa mere, veut délivrer le village de son emprise maléfique et découvrir le secret de sa méchanceté.   

la critique d'Alice In Oliver:

A l'origine, Kirikou et la Sorcière, réalisé par Michel Ocelot en 1998, est l'adaptation d'un conte africain. Kirikou et la sorcière est aussi le tout premier long-métrage d'animation de Michel Ocelot. Il reste à ce jour le plus gros succès du cinéaste. 
Alors qu'il était plutôt destiné à une sortie assez confidentielle au cinéma, Kirikou et la Sorcière rencontrera un énorme succès. Par ailleurs, Michel Ocelot réalisera deux nouveaux épisodes par la suite: Kirikou et les bêtes sauvages et Kirikou et les hommes et les femmes.

Kirikou et la Sorcière est aussi un dessin animé à petit budget. Inutile de le comparer aux grosses écuries du moment, que ce soit Dreamworks, Walt Disney ou Pixar. D'ailleurs, Kirikou et la Sorcière marque aussi le retour à un dessin assez traditionnel.
Ce qui dénote totalement avec les images de synthèse, l'animation par informatique et la 3D, qui sont devenus les ingrédients essentiels des films d'animation depuis presque une quinzaine d'années. Au niveau du graphisme, Michel Ocelot s'inspire des tableaux du Douanier Rousseau pour concevoir l'univers visuel du film, et de l'art égyptien antique pour l'apparence des personnages.

Attention, SPOILERS ! Le minuscule Kirikou naît dans un village d'Afrique sur lequel une sorcière, Karaba, a jeté un terrible sort: la source est asséchée, les hommes sont kidnappés et disparaissent mystérieusement. "Elle les mange", soutiennent les villageois dans leur hantise.
Karaba est une femme superbe et cruelle, entourée de fétiches soumis et redoutables. Mais Kirikou, sitôt sorti du ventre de sa mere, veut délivrer le village de son emprise maléfique et découvrir le secret de sa méchanceté. Kirikou et la Sorcière est évidemment un dessin animé sympathique, qui se démarque par son originalité et sa volonté de rompre avec les gros blockbusters d'animation du moment.

En vérité, la grande force de Kirikou et la Sorcière repose avant tout sur son scénario, plus complexe qu'il en a l'air. L'histoire se concentre donc sur le voyage initiatique d'un enfant (ou d'un nain) appelé à devenir grand. Le scénario du film repose sans cesse sur plusieurs antagonismes, telle une dialectique sur notre monde à la fois vaste et dangereux selon les légendes, les mythes et les hommes.
Et c'est exactement ce que raconte Michel Ocelot à travers l'histoire de son jeune héros. Alors que tout le monde craint la méchante sorcière Karaba, Kirikou décèle chez cette personne une aura d'humanité et de tendresse.

A partir de là, le film propose plusieurs galeries de personnages tous aussi complexes et parfois en proie à leurs propres contradictions. C'est par exemple le cas des fétiches qui accompagnent Karaba la sorcière mais aussi celui des hommes qui ont accepté leur condition d'esclaves.
Ainsi, l'air de rien, Michel Ocelot invite son public (en particulier les jeunes enfants) à voir au-delà du monde tel qu'il nous est présenté, donc de voir au-delà des apparences dans une société de plus en plus consensuelle et uniquement focalisée sur l'image et le paraître.
En ce sens, Kirikou et la Sorcière apparaît comme l'anti-Disney par excellence. C'est aussi un dessin animé qui fait du bien dans un cinéma d'animation de plus en plus galvaudé. Nul doute que ce long-métrage d'animation mériterait sans doute un meilleur niveau d'analyse, mais ne l'oubliez pas, vous êtes sur Naveton Cinéma !

note: 16.5/20

Kirikou et la sorcière ( bande annonce ) par guiderapide