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Sarkogate: comment le clan réagit

Publié le 10 mars 2014 par Juan

Sarkogate: comment le clan réagit Ils sont perdus, ils s'étranglent. Et ils parlent trop.

La nouvelle déflagration qui secoue l'UMP et, surtout, le clan sarkozyste depuis 8 jours, a provoqué toutes de réactions déplacées ou franchement inquiétantes parmi les défenseurs de Nicolas Sarkozy. L'ancien monarque est soupçonné de trafic d'influence, d'espionnage illégal d'une procédure en cours, le tout sur fond de publications d'écoutes clandestines réalisées prétendument à son insu par son plus proche conseiller de son quinquennat.


Un avocat imprudent

Thierry Herzog, l'avocat fidèle, ami depuis 1980, est imprudent quand s'étrangle dans la presse, il dérape, et dévoile combien sa proximité notoire et (pas que) professionnelle avec Nicolas Sarkozy lui a valu de recevoir toutes sortes de sollicitations de trafic d'influence. On eut aimé qu'il explique combien jamais  - oh grand jamais - il n'y avait cédé.
"Quand j'étais l'avocat du président de la République, combien de magistrats sont venus me demander si je pouvais leur obtenir une décoration, les faire muter, de Chambéry à Toulouse, parce que leur femme allait avoir un avancement professionnel ? C'est du trafic d'influence ?"
Thierry Herzog, 7 mars 2014

Une bande ... désorganisée

Fabrice Arfi, pour Médiapart, résume: "Conseillers, collaborateurs, ministres, amis, magistrats, grands flics, hommes d’affaires… : toute la garde rapprochée de Nicolas Sarkozy, quand ce n’est pas l’ancien président lui-même  (...) a eu affaire au cours des deux années écoulées à la police (...) et à des juges".  C'est effectivement l'ampleur des enquêtes en cours qui est inédite: pour la première fois sous la Vème République, la totalité du cercle dirigeant qui entourait Nicolas Sarkozy quand il était président fait l'objet de procédure judiciaire.

Des sarkozystes amnésiques

Ailleurs à droite, certains oublient combien Nicolas Sarkozy, avec leur soutien, encouragement et loyauté, avait assoupli les possibilités légales d'espionnage avec les loi LOPPSI: fichage des victimes, accès facilité aux fichier, captation de données informatiques, etc. Un magistrat peut renouveler tous les quatre une instruction d'écoute et de captation information. S'agissant d'avocats (Sarkozy, Guéant), la bâtonnière de Paris au moment de cette enquête a été prévenue.
Lire Jean-Pierre Door, député UMP du Loiret s'interroger publiquement sur Twitter si nous étions "dans un État démocratique ou dans un État totalitaire ?" avait quelque chose de cocasse quand on se souvient du vote sans ambiguïté de l'homme en faveur de LOPPSI.
Pire, Henri Guaino, dimanche, proteste et en appelle à François Hollande: "On ne peut pas écouter les gens à tort et à travers". Il semble avoir oublié que Nicolas Sarkozy, par l'entremise de Claude Guéant, faisait écouter des journalistes encombrants. L'affaire des fadettes est encore toutes les mémoires.

Une épouse en première ligne

Nicolas Sarkozy a envoyé son épouse battre le fer judiciaire contre Patrick Buisson. C'est habile, l'ancien monarque s'exopose moins. Plutôt une épouse choquée par une atteinte à sa vie privée qu'un parrain en campagne ! Le Figaro relate ainsi que Carla Bruni se présente comme une "victime collatérale d'enregistrements illicites": "S'agissant de propos dont nul ne conteste qu'ils ont été tenus à titre privé et, sauf à anéantir l'un des piliers démocratiques que constitue le secret des conversations privées, en instaurant au lieu et place une société orwellienne où personne ne serait plus garanti contre l'enregistrement et la diffusion de ses conversations privées, il apparaîtra nécessaire de condamner sévèrement ce type de procédés".

Des soutiens inquiets

Cette double affaire d'écoutes - les illégales de Buisson et les légales du juge Serge Tournaire - inquiète les proches de l'ancien monarque: qu'y-a-t-il donc sur ces bandes ? Qui y a eut accès ? Il était croustillant de lire dans les colonnes du JDD ce dimanche 9 mars un ancien proche de Nicolas Sarkozy expliquer, à propos de l'enquête officielle: "Sur le papier, on peut imaginer un ministre de l'Intérieur lisant tous les soirs les écoutes Sarkozy"... Il parle en connaissance de cause... Le jouet sécuritaire se retourne contre celui qu'il si formidablement renforcé entre 2002 et 2012.
"Nicolas Sarkozy nous manque cruellement". L'auteur de cette improbable citation, Geoffroy Didier, est l'un des cofondateurs de la Droite Forte au sein de l'UMP, un jeun garçon biberonné par Patrick Buisson. "Je ne suis pas là pour accabler un homme, Patrick Buisson", mais, concède-t-il, ce procédé est "révoltant" et "stupéfiant". L'homme, qui fréquentait si régulièrement le dit Buisson, est mal à l'aise. Il doit s'imaginer que certaines de ces conversations figurent bien sur les bandes.

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