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[Critique] Minuscule, la Vallée des fourmis perdues

Publié le 18 février 2014 par Pauline R. @Carnetscritique

de Thomas Szaabo et Hélène Giraud.

Sorti le 29 janvier 2014.

      Le voyage initiatique d’une jeune coccinelle, réfugiée auprès d’une colonie de fourmis noires après avoir été séparée de ses parents, vire rapidement au film d’aventure. L’affrontement avec les horribles fourmis rouges pour conquérir une boîte de sucre, récupérée des vestiges d’un pique-nique, est inévitable.

   On avait déjà vécu de merveilleuses images et des moments bouleversants dans Microcosmos. Dans Minuscule, la Vallée des fourmis perdues, les réalisateurs Thomas Szaabo et Hélène Giraud parviennent à nous emmener dans le monde des insectes par le biais d’un scénario trépidant, intelligent et profondément drôle, tout en gardant la poésie découverte dans Microcosmos. Les plans qui constituent le film ont tous été tournés en décors réels, dans les Alpes de Haute Provence. Les créateurs ont réutilisé leur technique, déjà éprouvée dans la série Minuscule, qui consiste à incruster les insectes stylisés (fourmis, coccinelles, libellules, etc…) dans ce cadre naturel. Le contraste est original, car on n’avait jamais utilisé ce concept sur un long métrage, mais ne choque pas. Surtout, il montre qu’il ne faut pas nécessairement tout animer pour montrer qu’on sait faire de l’animation ! Nul besoin de dessiner les arbres et les fleurs alors que la forêt et la prairie sont à portée de caméra ! Ainsi donc, Thomas Szaabo et Hélène Giraud se sont concentrés sur l’animation des insectes, absolument parfaite, fluide et créative, et sur le scénario qui tient autant d’Indiana Jones que de Fort Alamo, tout en insufflant une énorme dose d’humour. Un bouquet explosif qui ravit et fascine le spectateur !

   L’ humour provient déjà de l’absence totale de dialogues « compréhensibles ». Chaque insecte possède ses bruits propres : les fourmis noires sifflent, les rouges grognent, les coccinelles « pétaradent ». En résultent des échanges absolument hilarants, que l’on comprend néanmoins parfaitement. Le film est profondément sonore et ne serait rien sans ces bruits d’insectes et de fond (la palme aux rumeurs d’autoroute qui remplissent la prairie alors que les insectes circulent). La musique joue également un rôle essentiel pour suivre l’action et la renforcer. Les bois (basson, flûte traversière) sont appuyés par des violons sautillants lorsque les fourmis noires ramènent, péniblement, la boîte à sucre vers la fourmilière. Mais l’orchestre se fait beaucoup plus cuivré et guerrier dès que l’action s’emballe ou que la guerre fait rage. On retrouve alors des sonorités digne des plus grands thèmes composés par John Williams (Star Wars, Indiana Jones). C’est efficace et inspiré, accessible aux petits et à leur parents.

   Le conflit entre fourmis est l’occasion de détourner beaucoup d’éléments qui facilitent leur déplacement ou deviennent de véritables machines de guerre : une canette, des cure-dents ou un billet de 500 francs se transforment alors en bateau, en redoutables flèches ou en avion. La différence de taille entre les insectes et leur environnement fait de n’importe quel obstacle une épreuve titanesque. La coccinelle devient donc une sorte de héros qui doit surmonter de nombreuses épreuves afin d’aider ses amies fourmis noires.

   Minuscule, la Vallée des fourmis perdues démontre que les « petites » productions peuvent faire preuve de créativité et d’inventivité Elles croient en l’intelligence des petits spectateurs et ramènent par la même occasion les grands dans leur filet, en se basant sur un scénario précis et, en plus, bourré de références et d’humour. Croyez-le, vous ne regarderez plus jamais une simple coccinelle qui vole de la même manière !

                                                       Pauline R.

La coccinelle et les fourmis noires font face aux terribles fourmis rouges...
La coccinelle et les fourmis noires font face aux terribles fourmis rouges...

La coccinelle et les fourmis noires font face aux terribles fourmis rouges...


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