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J'oublie que j'ai des enfants

Publié le 11 mars 2014 par Lesimparfaites
Je n'aurais jamais pensé, en laissant mes enfants à la garderie pour la première fois, que cela se produirait un jour.
En fait, la première fois que ça s'est produit, je me suis sentie ultra coupable et je me suis même demandée si je n'avais pas un problème d'attachement: j'avais passé une journée complète au bureau sans penser à mes enfants.
Je n'avais repris contact avec la réalité qu'en sortant du bureau (comme si la bouffée d'air frais m'avait redémarré le cerveau) et en courant pour ne pas manquer le métro pour m'assurer d'arriver à temps à la garderie. Mais entre l'entrée et la sortie de l'édifice, ça m'avait complètement sorti de l'esprit. J'avais oublié que j'étais une mère. J'ai tout de suite mis ça sur le compte de la fatigue et des heures de sommeil en moins mais avec le recul, je sais aujourd'hui que cela n'y était pour rien. J'avais juste réussi à faire mon premier time-out de maman.
Je me suis sentie coupable d'oublier mes enfants ainsi jusqu'à ce que TriplePapa me confirme qu'il y arrivait bien depuis le tout premier jour (bon, peut-être depuis le 2e...) et qu'il ne se trouvait pas un moins bon père parce qu'il ne se préoccupait de ses enfants sur les heures de bureau. Alors pourquoi moi, je m'en souciais? Quand j'ai fini par comprendre qu'on se retrouvait tous le soir avec la même joie et intensité quand bien même ils n'avaient pas hantés mon esprit de toute la journée, je me suis donnée le droit de les oublier, momentanément.
À moins de recevoir un appel de l'école parce qu'ils sont malades ou blessés (et ces appels sont de moins en moins fréquents, heureusement!), j'en arrive à oublier leur existence pour quelques heures.
Bien sûr que je leur promets que je vais penser à eux vers la 2e période, quand ce sera l'heure de faire la présentation orale en anglais, ou après le dîner car c'est le «plus important examen de maths de leur vie». Mais la vraie de vraie vérité, c'est que je n'y pense absolument pas. Je ne m'efforce même pas de chasser ça de mon esprit, ça se fait tout seul. Dès que j'ouvre la porte du bureau, je ferme le tiroir «maman». Et je m'en porte très bien, merci.

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