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#Sarkogate: comment Sarko rebondit grâce à la presse #video

Publié le 13 mars 2014 par Juan


C'est le nouveau story-telling à la mode. Le vacarme déclenché par la Droite Furibarde à propos des écoutes de son ancien mentor a suffit à déstabiliser un gouvernement mal accroché.


Faut-il qu'il soit épuisé ? Qu'il manque de carburant ? Ces dernières 48 heures de l'actualité médiatique ont été consacrées au grand jeu rétrospectif du qui-savait-quoi-et-quand de ces écoutes. Christiane Taubira savait-elle avant ou après le 26 février ? Et à quelle heure ? A quelle minute ? Et quid de Manuel Valls ? Et pourquoi pas François Hollande ? De quoi avaient-ils connaissance ? La multiplication infinie de ces interrogations, grotesques, ont fini par se refermer comme un piège sur un gouvernement qui ne voulait commenter le fond de l'affaire par souci de respect de la procédure.
La presse trash
La presse toute entière, à quelques rares exceptions qu'il faudra sauver un jour, s'est alors encore abimée. Cette "trash-attitude" qui consiste à s'enflammer sur rien, à en faire trop sur rien, à s'exciter sans prioriser, à égaliser d'une plume inconstante les différents remous, est un mauvais démon de l'information moderne.
Ainsi, savoir que Taubira savait compterait davantage que ce qu'elle savait. L'écoute d'un ancien monarque compterait plus que les fraudes et délits dont on le soupçonne. L'indépendance d'un magistrat compterait moins que le respect de la vie privée d'un ancien monarque.
Il fallait rappeler cette chose, comme le soulignait le Parisien fort heureusement : "les enquêteurs auraient découvert que Gilbert Azibert, avocat général à la Cour de cassation, renseignait discrètement l'ancien chef de l'Etat sur l'affaire Bettencourt via son ami de toujours, Me Thierry Herzog."
L'un des plus exemples de ce "summum" de l'incompétence tragique fut sans doute donné par Bruno Jeudy, éditocrate émérite du JDD qui s'indigne non pas des affaires ni des polémiques mais de ce que savaient Taubira et Valls.
Explications de Taubira sont intenables et celles de Valls ne valent pas mieux. Les 2 protègent Hollande d'1 plus gros scandale #Sarkoleaks
— Bruno Jeudy (@JeudyBruno) 12 Mars 2014

La Droite furibarde

Jean-François Copé est l'autre interrogation de la période. On tente de comprendre. Au plus fort d'autres moments plus graves de notre République, l'homme s'est tu, couché, avachi. Rappelez-vous l'affaire des fadettes - des journalistes espionnés par la DCRI ! -, Copé s'était tu. Rappelez-vous le WoerthGate - un ministre du Budget dont la femme était l'employée de la première fortune de France par ailleurs convaincue de fraude fiscale. Copé ne disait rien. Rappelez-vous ces écarts de frais - les cigares de Christian Blanc, les jets privés de Christian Estrosi, les bois précieux de Joyandet
Bref, Jean-François Copé fait de la politique à l'ancienne, comme d'autres de tous bords. Plus c'est gros, plus cela doit passer. Mais cette fois-ci, le suppositoire semble disprortionné.
Haro sur les juges !  Cette séquence permet à Nicolas Sarkozy et ses sbires de reprendre une un vieux combat. Une lutte presque décennale contre les juges, ces fichus juges qui quand ils sont trop indépendants peuvent faire dévisser des élus, des gouvernements, voire des régimes comme en Italie il y a 20 ans.
Ces juges, avait-on enfin la confirmation ce mercredi, n'avaient pas placé sur écoute Thierry Herzog, mais Nicolas Sarkozy.

Parrain sidéré

Il parait que Nicolas Sarkozy est "sidéré" par l'attitude des juges... Sans blague ni surprise... Sidéré qu'un avocat - le sien - ait fait les frais de l'enquête ? Non, bien sûr. Il est sidéré que la Justice s'intéresse à lui.  
"Je suis sidéré. Mettre sur écoute un ancien président de la République, c'est grave, très grave. Il faut de bonnes raisons. Ce ne sont pas des méthodes normales" aurait-il confié à un proche.
Qui a dit que Nicolas Sarkozy avait été un président normal ?
Son adversaire de 2017, François Fillon, est persuadé qu'il est politiquement mort.
C'est dans le Canard Enchaînéqu'on lit parfois les meilleures pages sur cette affaire. Paul Bismuth existe bien. C'est sous son nom, et sans son accord, que Thierry Herzog, l'avocat de Nicolas Sarkozy, a ouvert deux comptes téléphoniques mobiles et prépayés.
Thierry Herzog, visiblement amateur, a utilisé le nom d'un ancien ami... qui réfléchit désormais à porter plainte pour usurpation d'identité.
Décidément...


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