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Free Tibet- Le témoignage d’un ancien prisonnier tibétain

Publié le 12 mars 2014 par Partireninde

« Tous et chacun, nous sommes responsables. Nous sommes en charge de prendre soin de ce monde pour les générations futures. C’est pourquoi, je partage mon histoire avec vous aujourd’hui, pour que vous puissiez la transmettre aux quatre coins du monde… »

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 En détention pendant 5 ans, de 1996 à 2001 pour avoir distribué des tracts contre l’occupation du gouvernement chinois au Tibet, cet ancien prisonnier politique est là, aujourd’hui, pour nous raconter ce dont il a été témoin et plus particulièrement ce qu’il a subi pendant ces cinq longues années de détention.

Il nous examine soigneusement pendant quelques secondes pour finalement nous partager son récit qu’il entame par la description de son village d’enfance. Il se souvient du soleil sur la cime des grands arbres qui entouraient son village faisant face à l’Himalaya. Il jouait et s’amusait dans cette forêt, après l’école, avec ses camarades : libre et insouciant.

 Moine bouddhiste, il apprend à vivre au rythme des prières et des méditations, ainsi il mène une vie plutôt paisible, pendant 6 ans, dans son monastère, situé dans le sud du Tibet, jusqu’à l’arrivée de l’armée chinoise en 1959.

Tibet-moine-free-armée-chinoiseDès lors, l’armée chinoise investit le Tibet détruisant et réduisant à néant toutes les croyances et enseignements des Tibétains pour laisser place à l’idéologie communiste imposée par Mao Zedong. Elle investit même les monastères. Le gouvernement chinois force les moines à intégrer la culture chinoise, à apprendre le mandrin et abandonner totalement l’enseignement bouddhiste. La Chine impose des règles parfaitement arbitraires.  Elle interdit officiellement la possession de toutes représentations du Dalai lama sous peine de sanction sévère (Règle encore en vigueur aujourd’hui).

Il nous explique les conditions de détention, torturés, mal nourris, les prisonniers politiques sont soumis à de longs interrogatoires quotidiens afin de leur soutirer des informations sur les opposants. Frappés, battus à coup de bâtons, ils reçoivent régulièrement des décharges électriques les laissant inconscients un, deux parfois trois jours. L’armée chinoise ne manque pas d’imagination pour faire de la vie de ses hommes un enfer (insrtuments de torture, privation etc.). Un grand nombre de  prisonniers politiques n’en ressortent pas vivant. (Environ 20 % des 400 détenus politiques de la prison de Changsha selon l’ancien moine)

Durant ses longues années de détention, il nous explique qu’il rêve aux arbres, à la forêt de son petit village  d’enfance, au pied de l’Himalaya. Un souvenir auquel il se raccroche alors qu’il est totalement coupé du monde extérieur.

Tibet-Temple

Le peuple tibétain se voit dans l’obligation de fuir son propre territoire pour échapper à l’oppresseur Chinois et se réfugier en Inde, au Bhoutan et au Népal. En 1959, une première vague de réfugiés (80000) fuit le Tibet.  Le Dalaï-lama, Tenzin Gyatso, doit lui aussi fuir son propre pays. Déguisé, alors, en domestique, il est accompagné de son gouvernement, et traverse l’Himalaya à dos de Yak pour s’exiler à Dharamshala, un petit village situé dans l’Etat de l’Himachal Pradesh, au nord de l’Inde. Dans les années 80, une seconde vague de réfugiés fuit le pays occupé: c’est une véritable diaspora Tibétaine. Seuls 10% des exilés survivront aux 4 mois de marche et aux conditions extrêmes.

Après cinq années de détention, l’ancien moine est enfin relâché. L’armée chinoise lui donne 20 jours pour rejoindre son village natale  à plusieurs milliers de kilomètres  de Changsha et signé le registre d’arrivée. Ainsi, en Mai 2001, sans un sou, affaibli et désorienté il rejoint péniblement son village et décide aussitôt de quitter le Tibet pour se rendre clandestinement en Inde. Il réussit à obtenir le statut de réfugié politique et vivre légalement en Inde grâce au Tibetan Welfare Office.

Depuis il vit à Dharamshala et continu son combat politique pour la liberté et l’indépendance du Tibet, espérant, enfin, obtenir la reconnaissance des grandes organisations mondiales.

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Aujourd’hui, le Dalai lama séjourne toujours à Dharamshala avec son gouvernement le Central Tibetan Administration (CTA). Il tente de rétablir le contact et négocier à nouveau avec la Chine.

De nombreux rapports et experts qualifient ce qui s’est passé au Tibet comme un génocide, tandis que la république de Chine justifie son occupation comme une volonté de « développer et moderniser » le Tibet. Selon les différentes études et historiens, le nombre de morts varierait entre 500 000 et 1,2 million de Tibétains depuis 1959.

C’est véritablement la mort d’une culture, de traditions ancestrales et d’une religion à laquelle nous sommes en train d’assister. Le drapeau rouge sang flotte depuis plus de 50 ans, maintenant, sur le toit du monde. Certains Tibétains désespérés s’immolent, plus de 110 cas ont été recensés depuis 2009. Le nombre de refugiés Tibétains répartis entre l’Inde et le Népal s’élève à plus 150 000, aujourd’hui.

Pour conclure il nous dira que : « Tous et chacun nous sommes responsables. Nous sommes en charge de prendre soin de ce monde pour les générations futures. C’est pourquoi, je partage mon histoire avec vous aujourd’hui, pour que vous puissiez la transmettre aux quatre coins du monde… »


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