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"Le portrait" de Iain Pears

Par Antigone

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Un étrange invité se présente un beau jour dans la modeste demeure de Henry MacAlpine, sur l'île de Houat, décidé  à faire réaliser son portrait par le peintre de talent qu'il fut, retiré volontairement à présent depuis plus de quatre ans de la scène artistique londonienne. Il s'agit de l'ancien mentor de l'artiste, et critique tout-puissant, William Nasmyth. Au fil des séances de pose, Henry déroule un impitoyable monologue, qui fait ressurgir leur passé commun, sa rencontre avec la rebelle et insaisissable Evelyn, et les turpitudes du monde de l'art. La vérité éclatera enfin dans les tourments des tempêtes bretonnes...

L'éditeur, en quatrième de couverture, affuble ce roman du qualificatif de "thriller psychologique aussi cruel que subtil", je n'irai pas jusque là... Effectivement, le mystère de l'exil de Henry est un point à éclaircir en début de récit mais l'élément fort de ce "portrait" réside ailleurs. En effet, j'ai trouvé très intéressante cette histoire de la peinture londonienne et européenne du début du XXème siècle que Iain Pears dresse ici au fil du monologue du narrateur : la ringardise progressive du classicisme, la montée en puissance de l'impressionnisme français... Enfin, le parallèle entre la rudesse bretonne et la vacuité du clinquant londonien donne un relief certain à cette histoire, et procure un moment de lecture vraiment très agréable ! A essayer, pour les amoureux de la peinture, entre autres !!

Un extrait...
"Je pensais trouver un moyen de contourner la règle que j'ai moi-même établie. Je n'ai pas l'intention de te laisser voir le tableau que je suis en train de peindre, parce que je sais ce qui te retient ici. Mon plus grand espoir est de te garder jusqu'au bout, de te faire boire la coupe jusqu'à la lie. Un homme qui déteste être dans l'ignorance ne partira jamais avant d'avoir vu quelque chose d'aussi personnel que son portrait. Je suis surpris que tu aies réussi à te maîtriser jusque là. Je n'aurais pas été étonné que tu traverses la pièce en trombe pour t'emparer de la toile. Je ne te le conseille pas."

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  Note de lecture : 3/5

Grand merci à ma prêteuse !!


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