Trophée du meilleur producteur de dattes à Abou Dhabi - Un agriculteur algérien primé

Un agriculteur algérien, Messaoud Boumaâraf, a remporté, le 16 mars, le trophée de la meilleure exploitation phœnicicole lors de la 6e édition du concours Khalifa International Date Palm Award 2014, organisé annuellement aux Emirats arabes unis.

La cérémonie de remise des prix aux heureux lauréats qui ont concouru dans plusieurs catégories s’est déroulée sous les lambris du somptueux hôtel 7 étoiles Kasr Emirati d’Abou Dhabi en présence de cheikh Naâyan Moubarak Ennaâyan, ministre de la Culture, de la Jeunesse et du Développement social et président du jury, ainsi que de l’ambassadeur d’Algérie aux EAU, Hamid Chebaïra, qui n’aurait pas ménagé ses efforts pour rendre le séjour de son compatriote au Moyen-Orient le plus doux possible. En plus de ce prestigieux trophée, Messaoud Boumaâraf, visiblement fier d’avoir dignement représenté les paysans algériens, a reçu un diplôme d’honneur tandis qu’une somme de 30 000 dirhams émiratis lui sera incessamment envoyée.

Ce producteur de dattes s’est lancé dans l’agriculture en 1986, du temps où ce secteur était encore moribond dans la wilaya de Biskra. Puisant dans ses propres deniers, il a acquis une parcelle de terre nue de 38 ha dans la zone de Hamra, à 5 km de Garta, localité dépendant de la commune de Sidi Okba, située à 30 km à l’est de Biskra. Il a fait creuser deux puits d’un débit de 10 litres/seconde afin de s’assurer d’une alimentation hydrique régulière.

Sur 16 ha, il a planté 1400 palmiers-dattiers de la variété Deglet Nour et 200 autres de différentes variétés, produisant actuellement chacun de 100 à 150 kg de dattes par an. Il emploie en haute saison quelque 35 travailleurs agricoles, un ingénieur en agronomie et un vétérinaire s’occupant du traitement phytosanitaire de la plantation et des soins quotidiens prodigués à un cheptel d’ovins et de caprins. Son exploitation agricole est un modèle du genre en termes de gestion et d’utilisation de moyens techniques modernes visant à produire des dattes biologiques, des agrumes et de la viande rouge d’excellente qualité. Certes, cette consécration internationale met du baume au cœur de ce producteur de dattes dont la récolte se vend en un tour de main.

Cependant, il garde de l’acrimonie envers les pouvoirs publics nationaux ayant pour mission de soutenir et d’aider les phœniciculteurs de Biskra à développer ce patrimoine national dont les bénéfices ne sont plus à démontrer.

C’est qu’il souffre depuis de longues années de deux problèmes hypothéquant l’avenir de son activité et dont la résolution de l’un mettrait fin aux affres du second. Le premier est la difficulté d’accéder à ses terres faute d’une route praticable entre Garta et la commune de Aïn Naga où est implanté le marché de gros. La réalisation d’une route, qui n’est actuellement qu’une piste cabossée et incertaine, longue de 14 km, encouragerait les travailleurs agricoles à accepter d’y venir car son second sujet de préoccupation est la pénurie de main-d’œuvre.

A la question de savoir s’il a bénéficié des subventions de l’Etat pour valoriser ses terres et s’affirmer comme l’un des meilleurs dans son métier, Messaoud Boumaâraf rétorque que les tracasseries administratives pour bénéficier d’un prêt bancaire ou d’aide des organismes publics relèvent du parcours du combattant ; il préfère ni s’en approcher ni compter dessus.

Hafedh Moussaoui

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