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Le Tremplin des Auteurs de Vera Sayad

Par Bregman @CharlieBregman
  Articles de cette rubrique : 20140324 tremplin auteurs

Vera Sayad est productrice et animatrice de l'émission "Le Tremplin des Auteurs", diffusée sur Radio Lez’Art.

Les podcasts de l’émission sont notamment disponibles sur la chaine Youtube du "Tremplin des Auteurs" :

http://www.youtube.com/channel/UCco2YWrgivKg28kTYJofkOQ

1 – Bonjour Vera. Aujourd’hui, nous allons jouer à l’arroseur arrosé. Vous avez l’habitude d’interviewer les auteurs indépendants : et si nous inversions maintenant les rôles ? Je m’intéresse toujours au parcours des gens, et aime bien comprendre comment ils en sont arrivés à faire ce qu’ils aiment faire aujourd’hui. Vera, pouvez-vous nous évoquer brièvement votre parcours personnel et nous expliquer comment vous est venue l’idée de cette émission "Le Tremplin des Auteurs" ?

Bonjour Charlie. Evoquer mon parcours est chose aisée, brièvement l’est beaucoup moins… alors on en gardera seulement les derniers épisodes en attendant l’intégrale de mes mémoires à venir sur Kindle Amazon… un jour peut-être. Tout ça pour dire que je navigue dans un triangle turbulent tendu entre mes trois amours : l’écriture (vous savez, « depuis que je suis toute petite… mais je n’ai jamais rien écrit » !), la connaissance, la curiosité et la foi en l’humain qui font le lit d’un de mes métiers (vous savez, « coach en développement personnel »… allô ? y a encore des lecteurs pour cet article ? tout le monde n’a pas fui ?…) et le plaisir de la voix dont j’ai fait un autre métier ("narratrice voix-off", vous savez, les voix qu’on entend partout et qu’on ne voit jamais). Et comment m’est venue l’idée du Tremplin ? Hé bien à force de cumuler les métiers je me suis dit que je pouvais rassembler ces compétences en un seul pour faire un grand feu d’artifice et me faire vraiment plaisir… sauf que je ne gagne pas un centime avec ça !

Et pourquoi une émission consacrée aux auteurs indépendants ? Parce que j’ai découvert, alors que j’étais animatrice d’un atelier d’écriture sous contrainte sur Viadeo — que j’avais refondu et relancé en 2008 ("À nos claviers…", encore actif) — cet univers bien particulier des auteurs plus ou moins doués mais parfois d’une originalité rare et fraîche qu’on ne trouve pas dans l’édition classique, et j’y ai croisé de vrais talents. Il y a un petit mouvement de fond rebelle qui tortille en moi et me pousse à aller chercher l’aventure et l’émerveillement hors des sentiers battus. Je me sens "chercheuse d’or" ; l’or étant le potentiel de chacun et le filon, l’élan créatif. J’avais envie de faire connaître au public cette possibilité d’accéder à une littérature diversifiée, hors du médiatisme moutonnier tout-puissant et à portée de toutes les bourses. Un des rares et précieux espaces de liberté intellectuelle qui subsistent… ou émergent.

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2 – Les auteurs indépendants manquent en général de visibilité. Comment avez-vous déniché vos premiers auteurs à interviewer ?

J’ai lancé un premier appel à candidature dans un groupe Facebook d’auteurs auto-édités en décembre dernier. J’ai reçu quelques réponses mais pas énormément… et celles que j’ai reçues, à l’exception de celle de Charlie Audern qui a joué son va-tout mais en prenant bien soin de m’expliquer que ce qu’elle écrivait n’allait probablement pas me plaire, étaient loin d’être convaincantes… comme si les bons auteurs n’osaient pas se mettre en avant, s’ignorent en fait (ou ne me prenaient pas au sérieux, peut-être… on peut interpréter le silence de différentes façon selon sa vision du monde…) C’est de cette façon que j’ai découvert Charlie Audern, qui a été bien surprise de ma réponse. Ensuite, j’ai préféré aller à la pêche moi-même en parcourant les groupes Facebook, les autres forums, les commentaires sur Amazon, en pistant les liens à la recherche d’extraits généreusement offerts, d’offres promotionnelles (les ebooks gratuits sur Kindle et monBestSeller.com entre autres) en attente de ce "truc" dont je parle dans le générique qui fait que j’aime ce que je lis malgré les défauts techniques qui, de mon point de vue, sont moins rédhibitoires que l’absence de sincérité ou d’originalité. C’est parce qu’elle a publié un extrait de son livre que j’ai fait attention à Josina Godelet, alors que, comme je l’ai dit dans son interview, je n’étais pas du tout attirée a priori par le principe du livre-témoignage. J’ai découvert Luober grâce aussi à un petit bout d’extrait qui m’a guidée vers son site. Aloysius Chabossot est un cas un peu particulier car je l’avais déjà repéré il y a quelques années grâce à son blog et j’avais ensuite téléchargé un de ses livres en gratuit… qui a dormi quelque temps dans ma liseuse sans que j’y pense et a fort heureusement ressurgi à l’occasion d’un ralentissement dans le métro qui m’a incité à chercher un texte pas trop long à lire pour m’occuper le temps d’arriver à ma station. Je connaissais aussi Claire Roig depuis quelques années car elle était participante à l’atelier d’écriture "À nos claviers…" et j’ai eu le plaisir de suivre son évolution vers l’auto-édition. Lorsque que j’ai découvert son écriture je me suis dit que dès que j’en aurai l’occasion je ferai quelque chose pour la faire connaître, et le Tremplin des Auteurs a été cette occasion. Quant à Patrice Salsa et Charlie Bregman, ils peuvent remercier Claire Roig qui me les a recommandés avec enthousiasme. Sans elle, je n’y aurais pas prêté attention (hé oui, messieurs, si vous me lisez — et je sais qu’il y en a au moins un des deux qui sera bien obligé de le faire — sachez que sur le plan "communication" vous avez des progrès à faire !)

Une chose notable : très peu d’auteurs se sont présentés spontanément pour se faire connaître mais tous ceux que j’ai sollicités en leur demandant de me fournir de grands extraits l’ont fait bien volontiers et m’ont même envoyé un ou des livres dans leur intégralité (sauf un qui m’a envoyé dix lignes… je trouve absurde et contre-productif l’absence de générosité et je ne vais pas courir derrière ceux qui n’ont pas cette confiance et cette ouverture qui me semblent être les ingrédients de base d’un monde civilisé). Je n’ai cité que les auteurs dont j’ai fait l’interview mais de nombreux autres ont joué le jeu de la même façon et ça c’est vraiment plaisant.

En résumé (j’ai entendu quelqu’un rigoler, au fond) le processus le plus efficace est : un extrait conséquent visible sur un groupe Facebook (ou autre forum) ou un gratuit proposé avec une petite phrase d’accompagnement qui m’incitent à en savoir plus et me guident vers un site, un blog, une page Facebook ou autre profil. En deuxième position : le bouche-à-oreille.

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3 – On sent, derrière les questions de la journaliste, un esprit critique et littéraire très aiguisé. Quelles sont vos intentions premières lorsque vous interviewez un auteur ? Vous intéressez-vous à la personnalité de l’auteur, à ce qu’il a exprimé (parfois malgré lui) entre les lignes, à la genèse de son écriture ? Qu’est-ce qui vous intéresse le plus de mettre en lumière (ou faudrait-il dire en fichier audio) pour vos auditeurs ?

J’aime aller chercher ce qu’il y a derrière le masque, là où se terre la personne unique et authentique que nous sommes tous. Je vis de très riches et intenses  moments d’humanité lorsque j’accompagne un client en coaching et qu’il se révèle dans toute sa grandeur d’humain. J’ai voulu retrouver et faire partager cette intensité, cette sensibilité, cette justesse qui fourmillent chez ces personnes si particulières, si délicates chacune à sa façon, que sont les auteurs. J’ai à chaque fois cherché à faire surgir la spontanéité, la sincérité, la petite faille touchante, tout en étant très respectueuse de la pudeur de chacun (j’ai coupé de moi-même les passages qui en disaient trop, consciente que ma façon de mettre à l’aise incitait à des confidences qui pouvaient ensuite être regrettées… j’ai d’ailleurs, à chaque fois que j’ai pu, pris soin de faire parvenir le fichier de l’émission aux intéressés avant diffusion pour qu’ils puissent me demander des modifications). Je crois que ce qui donne envie de lire un auteur est plus sa personne, ce qu’il dégage malgré lui que tous ses beaux discours sur ses livres, c’est le petit rire, l’hésitation, le silence… qui en disent long sans le dire. J’ai interviewé les auteurs comme on photographie au vol un moment de grâce exceptionnel : le résultat est le fruit de la spontanéité… après une longue préparation du terrain et une mise en confiance indispensable pour que la magie passe. J’ai conduit ces interviews en mettant en œuvre ma capacité d’empathie naturelle mais largement aiguisée et maîtrisée par mon expérience de coach. Je ne crois pas me tromper en avançant que ceux qui ont vécu cette expérience en ont gardé un bon souvenir. Quant à ce que je veux offrir aux auditeurs, c’est ce que j’aime moi-même entendre, ce qui satisfait ma curiosité et pourrait m’enseigner une nouvelle attitude productive : découvrir quel est le processus créatif conscient ou inconscient qui décide d’une œuvre, quel est l’univers sensible d’un auteur…et c’est pour cette raison que dès le deuxième numéro j’ai demandé à mes invités de proposer leur propre programmation musicale, en lien avec leur vécu d’auteur… à mes risques et périls d’ailleurs car chaque semaine, le temps de monter techniquement l’émission, je vivais dans leur univers musical et m’endormais avec leurs musiques en tête ! Mais j’aime bien cette osmose, elle est surprenante et riche. Je crois que les auditeurs que je vise en premier sont en réalité les autres auteurs bien plus que les simples lecteurs même si ceux-ci y trouvent leur bonheur (peut-être parce qu’ils sont en réalité auteurs dans l’âme ?)

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4 – Quelle est la liste de vos auteurs interviewés jusqu’à présent ? Et que retiendrez-vous de chacun d’entre eux ?

-> Ne manquez pas la parution de la suite de l'interview de Vera Sayad dès demain. Merci.

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