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En finir avec Eddy Bellegueule, Edouard Louis

Publié le 14 mars 2014 par Laurielit @bloglaurielit

eddy bellegueulePar un après-midi ensoleillé, j'ai plongé dans le quotidien triste et sombre d'Eddy Bellegueule. Eddy est issu d'une famille nombreuse, habite dans un village picard, d'un père qui travaille à l'usine, d'une mère qui torche le cul des vieux. Dans ce village où être un homme signifie être un dur, Eddy n'a pas sa place. Depuis qu'il est né, il marche en balançant son cul, pousse des cris aigus et se fait humilier à l'école et chez lui...car Eddy est efféminé et ce livre est le combat qu'il a mené non pas pour revendiquer cette féminité, cette attirance pour les garçons mais pour la refouler, la cacher et se la cacher, se convaincre que c'est une erreur, qu'il peut faire autrement, qu'il peut lui aussi être un dur et se faire accepter au village...mais on ne peut refouler ce que l'on est et Eddy subit et peu à peu entrevoit un chemin de liberté, la fuite...

Je suis assez partagée sur ce récit. Je l'ai acheté car Edouard Louis m'avait touché lors de son intervention à La Grande Librairie. Il y expliquait que cette fuite n'était pas volontaire, que lui aurait aimé rester au village (et le livre le décrit bien) mais que sa personne n'étant pas acceptée, il n'avait d'autres choix. La qualité littéraire du texte avait été mis en avant et Edouard Louis avait dit en toute sincérité que c'était un récit autobiographique. C'est sur ces deux derniers points que je souhaite revenir. La qualité littéraire du texte n'est absolument pas mauvaise mais n'est en aucun cas, selon moi, à mettre en avant et je m'attendais à mieux. Sur le récit autobiographique, polémique a existé sur la véracité de ce que décrit Edouard Louis. Pour ma part j'y crois et ce serait se leurrer que de penser qu'il n'existe pas de telle famille et les descriptions des situations ne m'ont pas semblé caricaturales. Mais au fond peu importe car finalement deux situations de vie vont être racontées différemment par deux mêmes personnes. En revanche on sent peu de prise de recul par rapport à ce récit (et de fait, peut-être est-ce un peu prématuré de faire son autobiographie à 21 ans, il faut sûrement laisser les années faire leur oeuvre). Il en résulte une histoire, parfois un peu décousue, avec beaucoup de reproche, de haine même et cela manque, à mon goût, de réflexion, ce qui en aurait fait une oeuvre avec une toute autre profondeur...une déception donc en ce qui me concerne.


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