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Cinéma I Gerontophilia

Par Generationnelles @generationnelle

Arty et bien porno. C’est ce à quoi le réalisateur Bruce Labruce nous avait habitué. Il revient avec un film dans un tout autre genre…

Lake sort tout juste de l’âge tendre. Il balade sa silhouette longiligne et sa jolie gueule d’ange dans des concerts rocks avec sa copine, obsédée par la révolution, et l’appartement chaotique de sa mère, un danseuse un tantinet portée sur la bouteille. Sans faire grand bruit, il fait office de gentil petit garçon parfait, attitude qui lui vaut le sobriquet de « saint ». Derrière ce grand silence et ses bonnes manières, il y a un grand secret, celui d’une attirance folle pour les hommes âgés. Une désir qui lui fait abandonner son boulot de maître de nageur, suite à une érection mal venue lors d’un bouche à bouche avec un vieil homme.

GERONTOPHILIA

Il troque alors son maillot de bain contre une tenue d’aide dans une maison de retraite. Un terrain de jeu rêvé pour le jeune Lake… Notre jeune héros rencontre alors le séduisant Monsieur Peabody, pensionnaire qui donne du fil à retordre au personnel, notamment pour son goût du brandy…

Gerontophilia questionne ce sujet, abondamment commenté, qu’est le regard que nous portons sur nos aînés : doit-on les considérer comme des enfants que l’on doit surprotéger ? Ou les encourager à vivre leur vie comme ils l’entendent ? Mais c’est avant tout de liberté dont il est question. Le film est un cri d’amour pour la liberté, un encouragement à s’émanciper des conventions et pressions sociales. Il nous pousse à aimer qui nous souhaitons. Et dans le contexte actuel, c’est un message fort et nécessaire.

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J’ai ri lors d’une scène où Lake refait le portrait à un jeune homme qui a eu le malheur de draguer son aimé. J’ai ri car je trouvais la scène cocasse : deux jeunes se battant pour un vieil homme. En y repensant, j’ai eu bien tord, car qu’elle différence il y a-t-il entre cette situation et une autre où une jeune jouvencelle serait l’objet de la rixe ? Aucune. Un beau message de tolérance et d’amour. (C’est la fin du papier qui sent la naphtaline,promis!)

Au-delà de cet aspect politique fort, le dernier né de Bruce Labruce vacille entre le film initiatique, le road trip et la love story… Oui une love story, car il s’agit avant tout d’une comédie romantique particulièrement réussie.

Pour ce qui est de l’image, on remarque sans mal que le réalisateur s’est donné du mal. Les passages « clipés », pas du tout lourdingue, donnent un aspect pop. On se croirait presque dans un film de Sofia Coppola avec la profondeur en plus.


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