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Trois égoïsmes

Publié le 26 mars 2014 par Malesherbes

Lors d’une élection, il arrive que des personnes se déterminent en fonction de leur intérêt. Ainsi, celui qui craint pour sa sécurité aura tendance à voter pour la droite, censée se préoccuper davantage de sécurité que la  gauche. Inversement, une  personne disposant de peu de revenus penchera plutôt vers la gauche, réputée plus généreuse dans le domaine social. Chacun peut satisfaire son égoïsme. Il me semble que celui-ci  se manifeste sous des formes différentes et j’en distinguerai ici trois.

Une première forme serait l’adéquation avec les préoccupations de chacun. Une personne animée de sentiments xénophobes, hostile aux immigrés, est susceptible d’être séduite par le Front national. C’est d’ailleurs vers cette cible que Nicolas Sarkozy, inspiré par Patrick Buisson, a infléchi son discours. Mais le comportement d’autres électeurs laisse deviner d’autres égoïsmes.

Des électeurs porteront leurs suffrages vers une personnalité pour la seule raison de ses liens supposés avec l’exécutif ou de sa notoriété. Ils pensent que, lors de certains arbitrages, ils seront mieux servis s’ils disposent d’un relais auprès des décideurs. C’est sans doute ce qui vaut à un Fabius, un Copé, un Juppé ou un Mamère, une élection confortable dès le premier tour des municipales.

Mais je discerne une autre forme d’égoïsme plus surprenante, celle qui voit un Balkany, un Woerth ou un Pupponi triompher aisément de ses rivaux en dépit des affaires auxquelles il a été mêlé. Dans notre pays, on a toujours un petit faible pour ceux qui arrivent à narguer la justice. Vient s’y ajouter un sentiment d’admiration, exprimé parfois par la formule « Ah, çui-là, il sait y faire », qui permet d’espérer que cet homme de ressources saura bien nous défendre le moment venu.


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