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Chômage, élections et Front national, le cocktail explosif.

Publié le 27 mars 2014 par Juan
Chômage, élections et Front national, le cocktail explosif.

La nouvelle ne pouvait pas plus mal tombée: les statistiques du chômage de février ont été publiées ce mercredi soir de l'entre-deux tours des élections municipales. Et elles sont mauvaises, encore un record de dépasser. 

La droite dira que c'est la faute à la politique "socialissssse", la gauche accusera les "sociaux-traîtres" du gouvernement Hollande.

Mais la campagne municipale laisse d'autres séquelles.


Le chômage, le vrai

L'action politique est longue, les résultats sont toujours trop tardifs, les citoyens sont impatients, les éditocrates sont amnésiques. A droite, Jean-François Copé fustige: "la politique économique du gouvernement est
Ce mercredi 26 mars, on apprenait donc que la France comptait 3,35 millions de chômeurs de catégorie A à la fin du mois de février, soit 31.500 de plus en un mois; et +4,7 % sur un an. Catégories A, B et C confondues, le nombre d'inscrits à Pôle emploi a progressé de 4,8% en un an, pour atteindre 5 236 300 en France. La nouvelle est terrible. L'inversion de la courbe du machin n'a pas eu lieu. On pourra le répéter chaque mois.
Pourtant, d'autres nouvelles économiques semblaient meilleures. Les prémisses d'une reprise surprennent des commentateurs conservateurs peu amènes habituellement à l'égard de la Hollandie. On ne parle que de prémisses.

Le ridicule municipal

Sur le terrain, cela sent la panique ou la colère. Il y aura 986 triangulaires, 207 quadrangulaires et même 16 pentagulaires dimanche prochain... On trouve assez d'anecdotes pour ridiculiser tous les partis politiques, y compris le Front national. A Marseille, une liste radicale de gauche d'obédience guériniste a fusionné avec ... celle de l'UMP adoubée par Jean-Claude Gaudin.
Marine Le Pen qui promettait la fin du bipartisme et des ralliements sans pareil au soir du premier tour n'a pu constater que deux rapprochements UMP-FN dans des communes mineures. Le Parti socialiste qui urge au Front républicain a imposé le retrait de son candidat à Perpignan, mais n'a su discipliner les irréductibles de Béziers (qui, comble du ridicule politique, laisseront donc le réac Robert Menard l'emporter dimanche avec le FN) ni ceux de Grenoble distancés par l'alliance inédite des écologistes et du Parti de gauche.
Oubliez donc ces anecdotes, elles ne sont ... qu'anecdotiques.
Mais elles font mal.

Le feuilleton du remaniement

L'éventualité d'un changement d'équipe au gouvernement remet quelques idées en place. Les équilibres étaient finalement subtils.
Jean-Marc Ayrault est un compromis, depuis le début de ce quinquennat, un obstiné qui tient cet équilibre instable.

On connait les poids lourds: Manuel Valls (populaire), Cécile Duflot (indispensable depuis le relatif succès d'EELV au 1er tour municipal), Christiane Taubira (icône de gauche), Najat Vallaud-Belkacem (résistance), Stéphane LeFoll (grognard). Mais toutes les combinaisons ne sont pas possible. Ainsi Duflot explique-t-elle qu'elle ne restera pas si Valls accède à Matignon ("Ce n'est pas une question de personnalité, c'est un problème de ligne"). Taubira a les mêmes états d'âmes, légitimes.
Un problème de ligne ? Mercredi, un syndicat sort du Pacte de responsabilité. La CFE-CGC, l'un des trois signataires d'un pré-accord avec le MEDEF sur cette histoire de "responsabilité", s'énerve  et quitte le navire. Le fameux Pacte, prévu pour être annoncé dans quelques semaines par un gouvernement qu'on e connaît plus, a du plomb dans l'aile.
Najat Vallaud-Belkacem a conclu cette journée politique, juste après un premier conseil des ministres d'après raclée municipale: "On entend notamment le désir des électeurs français d’avoir davantage encore de justice sociale dans le redressement que nous sommes en train d’opérer, ce message est entendu."
La gauche a perdu dimanche, désertée dans les urnes.
Et à l'Elysée ?

Le Président souligne l'importance d'entendre... par Najat-Belkacem

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