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Théologiens coûteux en combats stériles

Publié le 15 mai 2008 par Kalvin Whiteoak

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On a lu avec profit l’article de Nicolas Dufour du Temps sur ce que Pierre Assouline nomme la querelle de Lausanne entre théologiens genevois et vaudois, entre les calvinistes pur sucre et les descendants spirituels de Pierre Viret, ceux-ci souhaitant garder sciences des religions et théologie au sein de la même faculté et les autres y voyant sans doute une déviance dramatique, les historiens ou scientifiques des religions devant n’être que des lettreux et ne pas polluer les pasteurs.

Sans compétence dans ce domaine, il est bien difficile de donner tort ou raison à gauche ou à droite de la Versoix.

Mais hors le contexte de cette querelle qui une fois encore montre la difficulté dans notre petit pays de fusionner ce qui pourrait et devrait l’être à tout le moins raisonnablement, quelques chiffres sont sidérants : on apprend que la Faculté de Théologie de Genève comprend en gros une bonne trentaine d’étudiants, en master ou en bachelor … pour 7 professeurs ordinaires. En gros donc, un professeur pour 4 étudiants, plus la surveillance des thèses certes, si elles aboutissent un jour. A Neuchâtel, il y a 14 étudiants et 4 professeurs ordinaires et enfin à Lausanne 22 étudiants en théologie "pure" et 8 professeurs ordinaires. On ne compte dans les étudiants que les inscrits, pas ceux qui effectivement suivent les cours ni encore moins ceux qui finiront avec un grade

Les chiffres ne sont que des chiffres. Il n’apportent pas la rédemption, eux. Mais finalement le contribuable paye, que les calvinistes ou tenants d’autres courants le veuillent ou non. Il devient économiquement indéfendable de trouver plus de 20 postes complets de professeurs ordinaires en théologie sur les trois sites de Neuchâtel, Lausanne et Genève avec si peu d’étudiants. L’art ou la science pure, pourquoi pas, mais le prêche dans le désert, franchement …

Autre est la question des vocations qui s’étiolent depuis fort longtemps et de la nécessaire importation de pasteurs étrangers pour annoncer la bonne nouvelle dans les zones reculées de la campagne vaudoise. Mais il n’est pas raisonnable de consacrer autant d’argent (ça fait rapidement quelques millions, nos chers professeurs …) à des théologiens qui en plus refusent pour des motifs futiles de se réorganiser voire simplement de s’organiser intelligemment.

A force de vouloir jouer les ultras, un de ces quatre matins certains devront obligatoirement repartir évangéliser les peuplades dans un coin quelconque de la planète dans des conditions nettement moins favorables matériellement que celles d’un professeur d’Université en Suisse.


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