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The happy world of paperworks

Publié le 01 avril 2014 par Pomdepin @pom2pin

Après mon passage forcé à l’ambassade de France, je me suis dit qu’il fallait peut être que j’explique pourquoi la bureaucratie française me donne des sueurs froides. J’ai quitté la France il y a presque 18 ans, pour mon premier job d’adulte. Avant, étudiante pas du tout fêtarde mais consciencieuse et débordée par mes révisions intenses, je me reposais allègrement sur mon papa pour traiter toute paperasse officielle. Bref, je n’ai aucune expérience de l’administration française in situ. Et que ce soit en Irlande ou en Angleterre, ça ne fonctionne pas comme en France (je ne parlerai même pas du Mexique, où on m’a proposé d’acheter un vrai permis de conduire officiel pour l’équivalent de 10 tickets de métro). Du coup, je suis complètement perdue quand je me retrouve face aux fonctionnaires acariâtres du consulat de France et leurs demandes tatillonnes. (Je précise bien ceux de Londres, à Dublin, ils étaient très gentils)

Par exemple déclarer un bébé (ça m’arrive assez souvent!):
- au consulat: il faut un livret de famille français. Le même qui vous a servi pour vous inscrire à l’ambassade, donc, ils ont déjà une copie. Mais c’est pas grave, on vous redemande l’original, pour le fun. Il vous faut aussi un extrait de naissance local. Et ça, c’est la version simplifiée, parce qu’on est inscrit au registre des français de l’étranger. (Je vous passe les détails, en gros, pour s’inscrire, il faut l’extrait de casier judiciaire de votre arrière grand-mère, et les états de service militaire de votre grand oncle, et encore, uniquement si ils étaient français de naissance….bon d’accord, j’exagère un peu, mais à peine.)

-en Irlande: le bureau de l’état civil est dans l’hôpital, une employée vient vous voir quelques heures après la naissance. C’est pratique, après un accouchement titanesque, un tantinet laborieux, alors que vous ne savez même plus comment vous vous appelez, il faut vous souvenir du prénom amoureusement choisi depuis des semaines et surtout du deuxième prénom du bébé, même si vous n’y avez pas du tout pensé à l’avance (les anglo-saxons sont très attachés au middle name). C’est comme ça que Pré Ado se retrouve avec un middle name totalement imprononçable en anglais, j’ai paniqué. Mais on ne m’a jamais rien demandé, ni pièce d’identité, ni numéro de sécu ni quoique ce soit. Pour retirer un extrait de naissance (bilingue, anglais/gaélique, c’est très joli), il suffit d’aller au registrer office de votre lieu de résidence. La maternité aura envoyé le dossier. Et si elle a oublié, pas de souci, comme a dit la fonctionnaire qui m’a reçue pour Princesse1, en se penchant par dessus son bureau pour admirer mon bébé: " je n’ai pas le dossier, mais je la vois, elle existe. Let´s go, on va vous faire un certificat de naissance, c’est quoi votre nom?" J’aurais pu déclaré n’importe quoi, c’était pareil.

-en Grande Bretagne: c’est un peu le même principe. La maternité ne demande rien non plus comme paperasse, vous donnez juste votre numéro de NHS (de sécu) au début. C’est tout. Vous allez au registrer office aussi. L’employé, qui sait se servir d’un ordinateur, ce qui n’a pas l’air d’être le cas de certains fonctionnaires consulaires, vérifie juste que votre nom correspond au numéro de NHS sur le dossier, et hop, en 5 minutes, vous repartez avec un extrait de naissance, valable à vie, pas besoin de le refaire tous les trois mois.

Pour un passeport, je n’ai testé que l’Irlande et le consulat.
-le consulat: je rappelle qu’on est inscrit, donc, quelque part dans les tréfonds d’un ordinateur consulaire, il y a des copies de tout ce qu’on nous redemande: une pièce d’identité, un livret de famille (de préférence le votre, les employés n’ont aucun sens de l’humour), un justificatif de domicile de moins de trois mois, un extrait de naissance de mois de trois mois aussi, au cas où vous ayez changé de date d’anniversaire depuis la semaine dernière…ça prendra des mois et vous devez revenir chercher votre précieux passeport, en recommençant le rituel: aboiement du flic de l’accueil, vérification cinquante fois de votre identité à tout bout de champs (même par la femme de ménage), attente de 4 heures, réflexions désagréables….

-l’Irlande: vous allez retirer une demande de passeport au bureau de poste. Vous devez simplement faire certifier la photo d’identité par une personne qualifiée qui vous connaît: un prêtre, un policier, un avocat…la gardà (le commissariat) étant à côté de la poste où nous vivions, j’y allais faire tamponné tout ça. Le policier ne me connaissait absolument pas. Mais on ne va pas s’en faire pour s’y peut!
-Oh, il est mignon le bébé, il a quel âge?
-Trois semaines et c’est une fille.
-ha, ben à cet âge, ils se ressemblent tous, allez je vous tamponne la photo, hein, tant pis si c’est pas elle, hahaha! (Bon, évidement, mes enfants sont exceptionnellement beaux, pas comme tout le monde, mais je n’ai pas voulu contrarié ce gentil gardà).
Retour à la poste, ça a pris dix minutes. Une semaine plus tard, on reçoit le passeport par courrier. Sinon, pas de soucis non plus. Le passeport de Princesse 1 n’étant pas arrivé à deux jours de notre départ en vacances, Marichéri s’est retrouvé à 8 heures du mat, sur le parking d’un immeuble du ministère de l’intérieur irlandais, formellement interdit au public, pour qu’un employé lui présente de façon complètement illégale le passeport de sa fille et des excuses pour le dérangement en plus.

Ça devient long…il faudra que je fasse un billet prochainement sur l’achat d’un logement, c’est assez spécial en Irlande, et un peu plus compliqué en Angleterre, mais personne ne nous a demandé de livret de famille!


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