Magazine Médias

POLITIQUE > Manuel Valls qui es-tu?

Publié le 01 avril 2014 par Fab @fabrice_gil

POLITIQUE > Manuel Valls qui es-tu? Manuel Valls qui es-tu?" border="0" title="POLITIQUE > Manuel Valls qui es-tu?" />

Manuel Valls, premier ministre ©rfi


François Hollande a choisi le favori des sondages : 31% des Français souhaitaient voir Manuel Valls au poste de Premier ministre en remplacement de Jean-Marc Ayrault.
Quel arbre plantera-t-il dans les jardins de Matignon, comme le veut la tradition : un palmier, symbole de victoire et de renommée ou l'aubépine réputée pour détourner la foudre et éloigner les serpents ? Après le prestigieux maroquin de la place Beauvau, Manuel Valls s'installe à l'Hôtel Matignon au lendemain de la dérouillée socialiste aux municipales. Une nomination qui ne semble qu'une étape dans la carrière de l'ambitieux ministre de l'Intérieur. Chantre de la deuxième gauche, il a aimé travailler avec Michel Rocard, autant qu'il a appris avec Lionel Jospin, cultivant le pragmatisme de gauche et un héritage social libéral, puisé dans les racines familiales.
Né à Barcelone, le 13 août 1962, Manuel Valls est le fils d'un peintre catalan aussi austère et froid que sa mère, suisse italienne, était chaleureuse et drôle. Il ne choisira la nationalité française qu'à 18 ans (l'obtiendra à 20 ans) comme pour mieux construire son histoire. Celle d'un immigré espagnol, dont le grand-père luttait contre le franquisme. Mais c'est en prenant la mairie d'Évry à Serge Dassault en 2001 qu'il délaisse le Marais parisien pour la banlieue sud et signe son ambition. "Ce qui m'a déboutonné c'est de conquérir Évry. Être le premier d'entre eux au suffrage universel", confiait-il au Point en mars 2013.
Manuel Valls n'a peur de rien, ni de personne. Son ambition semble s'arrêter aux marches du perron de l'Élysée. "Je ne m'interdis rien, je me suis construit sur cela. Tout commence d'une certaine manière", avoue-t’il. Il aurait pu décliner Matignon, qui a grillé tant de prédécesseurs avant lui. "Le péché de droitisme, Manuel le porte depuis l'origine, aussi dur qu'il a le cuir épais", avouait Alain Bauer, ami proche, avec qui il a fait ses classes politiques au sein de l'Unef-ID. "S'il est habité de rêves de grandeur, alors, c'est une habitation tranquille", modère Aquilino Morelle, plume de Hollande, et proche du nouveau Premier ministre. "Il n'y en a pas 36 000 capables de faire le job de Premier ministre. Je n'en vois qu'un et je n’ai pas beaucoup de doutes sur son ambition" concède l'ancien ministre socialiste Jean Glavany.
Pourtant, Valls ne semblait pas être en odeur de sainteté auprès de François Hollande avant la primaire socialiste. Ses quelque 5% ne plaidaient pas en sa faveur. Admirateur déclaré de Clemenceau, plus discrètement de Napoléon, il a su se rendre indispensable en prenant la direction de la communication de la campagne du candidat Hollande. Cette capacité d'agir et de réagir dans l'urgence, il l'a construite dans les couloirs de Matignon lorsqu’il tenait de haute main la communication du cabinet de Lionel Jospin entre 1997 et 2002. Y avait-il une meilleure place pour comprendre les arcanes du pouvoir ?Hyper actif, travailleur acharné il est devenu un ministre omniprésent. C'est un "Gargantua de l'action : une heure à ne rien faire c'est pour lui une heure de perdue", avoue un proche. Il contrôle tout, opère en mission commando, son équipe doit être aux aguets, docile. C'est le maître, "le mâle dominant", confie un conseiller ministériel dans le livre-portait Valls de l'Intérieur, par David Renault d'Allonnes et Laurent Borredon (Robert Laffont).
Son bilan de ministre de l'Intérieur est contrasté. Décrié lorsqu'il fait évacuer les camps illégaux de Roms ou serre la vis sur la politique migratoire, mais salué lorsqu'il abroge la circulaire limitant le séjour des étudiants étrangers, facilite la naturalisation ou relance la police de proximité. À gauche, sa nomination va sceller le sort des ministres écologistes. La droite, elle, peine à l'épingler. "C'est quelqu'un pour lequel, à titre personnel, j'ai beaucoup d'estime et de respect", confiait Jean-François Copé. Quant à l'exercice du pouvoir, Manuel Valls en donne sa propre définition. La gauche ne doit plus l'envisager  "comme une parenthèse, ni comme un renoncement idéologique. En gouvernant dans la durée, elle fera preuve que sa gestion est plus efficace et plus juste."  Il ne reste plus que trois ans.FG

Retour à La Une de Logo Paperblog