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Quel déballage... Et de l'image donnée par les médias, j'en ai honte...

Publié le 01 avril 2014 par Raymond_matabosch

 Quel déballage... Et de l'image donnée par les médias, j'en ai honte pour les électeurs qui ont fait confiance aux candidats aux municipales issus de la gauche du PS...

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Selon les étudiants en sciences politiques, « Mitterrand avait chaussé les bottes de De Gaulle et, Chirac, les pantoufles de Mitterrand... » Mais si Nicolas Sarkozy qualifiait son Premier Ministre, François Fillon, de simple collaborateur, le premier secrétaire du Parti Socialiste, François Hollande, en 2006, dans « Devoirs de vérité », paru aux éditions. Stock, co-rédigé avec Edwy Plenel, ne mâchait pas ses mots. « Je préconise... », écrivait-il, « ...un exercice de vérification démocratique au milieu de la législature. [...] Si d'aventure, à l'occasion de cette vérification, une crise profonde se produisait, ou des élections législatives intervenaient, contredisant l'élection présidentielle, nous en tirerions toutes les conséquences en quittant la présidence... », ce qui peut se traduire par « ...démissionner en cas de crise profonde au lieu de se contenter de changer de Premier ministre. » Mais ça, c'était avant le 6 Mai 2012... et son investiture, à la Présidence de la République, le 16 Mai suivant...

Après les calamiteuses élections municipales des 23 et 30 Mars 2014, « Adieu au remaniement ministériel resserré... » Au soir de la plus grave défaite à des élections locales jamais connue par le Parti Socialiste, le Premier Ministre, Jean-Marc Ayrault, a été « désireux de présenter sa démission », et confirmé tant par des membres de Matignon que de l'Élysée « François Hollande l'aurait refusée... » Coup de tonnerre, le 31 Mars, en fin de matinée, c'est François Hollande qui « demande.... », confirmé tant par des membres de l'Élysée, à Jean Marc Ayrault « ...de démissionner » Et, parallèlement, « Bonjour Manuel Valls... »

Au fond, Manuel Valls recevant la même feuille de route qui avait été assignée à Jean marc Ayrault, il est à se poser la question : « à quoi bon changer de Premier Ministre si ce n'est pas pour changer de politique ? » Et à l'aile gauche du Parti Socialiste, nous ne sommes pas les seuls à nous poser la question car des élus socialistes appartenant à d'autres courants, des écologistes et des gauches de la gauche, se la posent aussi. Tant et si bien que nombreux sont ceux qui s'en expriment :

- Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice PS : « C'est plus que surprenant de prendre celui qui est le plus à droite au Parti Socialiste, qui était contre les 35 heures, qui était pour la TVA sociale, comme réponse au fait que le peuple de gauche ait contesté la politique libérale de François Hollande. »

- Emmanuel Maurel, vice-président du Conseil Régional d'Île-de-France : « Le choix de Manuel Valls est assez surprenant, compte tenu de l'analyse que l'on peut faire du scrutin et de l'indéniable besoin de gauche qui s'est exprimé à l'occasion de cette élection. »

- Bruno Le Roux, président du groupe Parti Socialiste à l'Assemblée Nationale ; « Je veux souligner le grand réformiste que Jean-Marc Ayrault a été pendant ces 18 premiers mois. Je crois que l'histoire des réformes lui rendra grâce d'avoir mené des chantiers dont on pensait ne pas pouvoir sortir. »

- Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de gauche : « François Hollande n'a rien compris au message qui lui a été adressé. Il confirme son alliance préférentielle avec le Medef et nomme le plus grand commun diviseur possible de la gauche, Manuel Valls. » et se disant « très triste pour son pays », il a appelé « l’opposition de gauche à ce gouvernement » à manifester le 12 avril prochain à Paris.

- Pierre Laurent, secrétaire national du PCF : « À part le premier ministre, rien ne change. Une nouvelle fois, François Hollande tourne le dos à la gauche et n'entend que de l'oreille droite. »

- Marie-Georges Buffet, députée Front de gauche : « On ne répond pas au mécontentement par un jeu de casting. Avec la nomination de Manuel Valls à Matignon, le peuple de France se voit infliger une double peine. Le changement de cap est plus que jamais urgent ! »

- Cécile Duflot et Pascal Canfin, ministres : « Les idées portées par le nouveau Premier Ministre, depuis plusieurs années, notamment lors de la primaire du Parti Socialiste ou comme Ministre de l'Intérieur, ne constituent pas la réponse adéquate aux problèmes des Françaises et des Français. Avec franchise et lucidité, nous en tirons donc toutes les conséquences et n'entendons pas participer à ce nouveau gouvernement. »

- Noël Mamère, député EELV : « La réponse qui est apportée par le Président de la République à la râclée que le Parti Socialiste a subie dimanche est la réponse du plus grand diviseur de la gauche et qui représente l'aile droite du Parti socialiste. »

- François de Rugy, député EELV de Loire-Atlantique : « Je pense que ce n'est pas une question de compatibilité, c'est une question de feuille de route, d'engagement politique de ce nouveau gouvernement. Si monsieur Valls est nommé pour faire une politique sans écologie, vous comprendrez bien que les écologistes n'en seront pas. »

Tant et si bien que le député PS, Henri Emmanuelli, - un parmi des dizaines d'autres laissant craindre une rupture dans les courant qui composent l'exécutif du parti Socialiste -, qui n'aurait pas choisi Manuel Valls pour Matignon, a indiqué qu'il « n'était pas sûr de lui voter la confiance ». Sur BFM TV et RMC, l'ex-Ministre et ex-président de l'Assemblée Nationale a commenté la promotion du Ministre de l'Intérieur au poste de Chef de Gouvernement en ces termes « Ce n'est pas le choix que j'aurais fait. […] J'estime, après ce qui s'est passé, ce n'est pas une question de personnes même si les personnes existent, que la bonne réponse, ce n'est pas un coup de barre à droite. […] On nous a annoncé, il y a quelques mois, à grand fracas, le grand virage social-démocrate. Je n'ai pas eu l'impression que cela a fait revenir la gauche aux urnes. […] À ce stade, j'ai prévenu le chef de l'État que mon vote pour la confiance n'était pas acquis.[...] Je pense que nous avons à reconquérir l'électorat de gauche et à mettre fin aux divisions car le PS s'est révélé incapable d'assurer la moindre discipline sur le territoire. […] Un parti, c'est un organe de réflexion collective aussi, et là, on nous l'a transformé en parc à moutons... »

D'autant, d'une part, que le bilan de Manuel Valls Ministre de l'Intérieur, n'étant pas des plus florissant, les chiffres, du 18 Mai 2012 au 31 Décembre 2013, n'étant pas à l'embellie, tout au contraire, et, d'autre part, que la majorité PS et affilié n'est que de 290 sièges, - après avoir été de 299 puis par le jeu des partielles perdues de 291 -, Cécile Duflot reprenant le sien tenu par sa suppléante PS durant son ministère, - soit seulement 1 au-dessus de la majorité -, qu'augure l'avenir ?


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