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Le crowdfunding : l’avenir des startups ?

Publié le 06 février 2014 par Made In Nov'in @novin_concept
Sartups et crowdfunding : d'indispensables réformes fiscales

Le 14 février prochain le gouvernement devrait publier les résultats de la consultation publique sur le financement participatif mise en place conjointement par l’AMF et le gouvernement. Gageons que des mesures auront été prises pour contrecarrer les résultats plus qu’insuffisants des dernières assises du crowdfunding.

Quand les parlementaires s’en prennent au crowdfunding

A l’issue des Assises du financement participatif, qui se sont tenues en septembre dernier, un début de cadre réglementaire devait voir le jour. Le gouvernement, dans son projet de loi de finance 2014, entendait soutenir le financement participatif, présenté par le Président lui-même comme « un mode de financement tout à fait précieux » et également largement soutenu par la ministre déléguée à l’économie numérique, Fleur Pellerin. Mais voilà que les parlementaires y ont mis leur grain de sel. Par l’entremise notamment du rapporteur général de la commission des finances, le député Christian Eckert. Au menu, un certain nombre d’amendements visant à restreindre les avantages fiscaux accordés aux particuliers qui financent des startups et des projets, par ce biais notamment !

On pourrait croire à une blague mais il n’en est rien. De fait, aujourd’hui, investir dans une PME à hauteur de 10 000€ donne droit à un crédit d’impôt sur le revenu de 1 800€ seulement. Alors que si l’on est soumis à l’ISF, ce crédit d’impôt s’élève à… 5 000€ ! De la même manière, grâce à M. Eckert, il sera impossible de cumuler la défiscalisation en Loi Madelin (celle qui concerne les particuliers soumis à l’IRPP) avec l’abattement d’impôt en sortie d’investissement pour durée de détention. Continuant sur sa lancée, le député met fin aux exonérations accordées sur les plus-values sur les investissements dans les jeunes Entreprises Innovantes. On croit marcher sur la tête. Le crowdfunding a décidément du plomb dans l’aile…

De l’importance d’un écosystème qui favorise l’émergence des startups

Qu’on se le dise : ce n’est pas le rôle des banques de prendre des risques. C’est le rôle de ce que l’on appelle le capital-risque justement. Or, par définition, les startups représentent des risques parfois considérables pour des investisseurs. Et pourtant, un bon nombre de ces startups sont les entreprises qui feront l’avenir. En outre, c’est en offrant un cadre favorable à l’émergence de très nombreuses startups que l’on permet à un pays de sortir son épingle du jeu sur l’échiquier mondial : plus il y a de startups qui naissent et plus il y a de chances d’en voir émerger de très prometteuses. Si l’on veut que puisse naître en France des success-story comme celles de Google, de Facebook ou de Twitter, donnons toutes leurs chances à nos startups. Or, leur financement, en particulier au démarrage, ne peut aujourd’hui quasiment plus se passer de ce nouvel outil qu’est le crowdfunding !

Satrtups et crowdfunding : d’indispensables réformes

Le problème, en France, c’est que les investisseurs n’aiment pas trop les risques. C’est bien connu, les Français, majoritairement, préfèrent épargner. Or, pour développer l’économie de notre pays, il est primordial de rediriger une partie de ces sommes faramineuses qui sont épargnées vers l’économie réelle. Et pour ce faire, il suffit que les investissements opérés dans le cadre de campagnes de crowdfunding bénéficient d’avantages fiscaux attractifs. Car si les particuliers voient les avantages immédiats en termes d’impôts que leur apporterait, à court terme, cette prise de risque, ils seront plus enclins à le faire !

Bien sûr, il faut pouvoir arbitrer ces avantages fiscaux de manière à ce que le critère déterminant de l’investissement reste la rentabilité à moyen terme du projet financé. Il convient d’éviter tout risque d’ »investissement aveugle dans des entreprises trop risquées ou à faible potentiel », comme le rappelle David Dumont, co-fondateur de particeep.com dans Les Echos du 22/11/2013.

Pour rappel, le crowdfunding est bien plus qu’une mode ; c’est une véritable transformation de la société. Avec une croissance de plus de 150%, une collecte de 70 millions d’euros en 2013 et une augmentation de presque 500% du nombre de particuliers qui ont soutenu un projet en crowdfunding depuis 2011 (passant de 133 637 à 503 395 !), le financement participatif est bel et bien entré dans les moeurs et répond à un besoin réel des consommateurs/citoyens.

La France doit donc plus que jamais se doter des outils qui permettront au crowdfunding de prendre l’ampleur qu’il mérite et de devenir un des principaux leviers de l’innovation et de l’entrepreneuriat. Et cela passera inévitablement par l’implication des contribuables qui ont le pouvoir d’achat pour le faire. Que les avantages fiscaux servent enfin à l’économie réelle pour soutenir un mouvement de fond qui est allé plus vite que la législation. Les startups, elles, innovent. Maintenant, c’est à nos législateurs d’être capable de le faire.


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