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Paula Daly : La faute

Par Stephanie Tranchant @plaisir_de_lire

La faute de Paula Daly   4/5 (11-03-2014)

La faute (345 pages) est paru le 6 mars 2014 aux Editions Le Cherche Midi, dans la collection Thrillers.

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L’histoire (éditeur) :

Avec trois enfants au foyer et un métier à plein temps, Lisa Kallisto est une femme débordée. Elle a du mal à être à la fois la mère, l’épouse et l’amie idéale qu’elle voudrait être et se le reproche sans cesse. Aussi envie-t-elle la vie facile de sa meilleure amie, Kathy, mère au foyer, pour qui tout semble plus simple. Le jour où la fille de Kathy, Lucinda, qui devait dormir chez elle, disparaît mystérieusement, l’existence de Lisa tourne au cauchemar. L’adolescente a-t-elle été enlevée, comme cette autre jeune fille, que l’on vient de retrouver par miracle, errant à moitié nue et complètement traumatisée dans les rues de la ville ? Si Lucinda ne revient jamais, Lisa, qui se sent terriblement en faute, ne se le pardonnera jamais. Aussi n’a-t-elle pas le choix, elle doit tout faire pour retrouver la jeune fille. Avec ce portrait d’une femme aux abois salué par une critique unanime, Paula Daly fait une entrée fracassante dans le monde du thriller.

Mon avis :

Sans que ce soit le thriller de l’année, La faute m’a fait passer un super moment. Paula Daly m’a tout de suite happée et je n’ai plus réussi à quitter son récit, avant d’arriver aux dernières pages.

La faute est l’histoire de Lisa Kallisto. C’est un peu vous, moi, madame Tout le Monde quoi. C’est une femme simple, mariée et mère de trois enfants (Sally, 13 ans, James 11 ans et Sam 7 ans). Elle travaille dans un refuge animalier, qu’elle tient avec dévouement et patience (et il en faut car avec le manque de moyen ce n’est pas facile tous les jours), et mène son rôle de mère et de femme tambour battant, aux côtés de Joe, chauffeur de taxi, qui ne ménage pas ses horaires pour tenter de mettre un peu de beurre dans les épinards. Elle est amie avec Kate Riverty. Madame parfaite, mère au foyer (vivant confortablement grâce à des revenus locatifs) qui gère ce métier à la perfection, ne laissant rien lui échapper, s’occupant aussi bien de son garçon de 7 ans malade que de sa grande fille Lucinda. Un jour, leurs deux mondes s’écroulent quand Lucinda disparaît alors qu’elle était censée  avoir passé la nuit chez Lisa. Cette dernière ayant omis de prévenir son amie que la soirée était annulée, personne ne s’inquiète de ne pas voir rentrer la jeune fille jusqu’au lendemain, quand elle ne se présente pas à l’école. Bien évidemment, Lisa endosse la responsabilité de cette disparition et décide de mettre tout en œuvre pour réparer sa faute. Sauf qu’il ne s’agit pas que de cette tragique disparition, des rancunes passées refont surface, des secrets en viennent à être dévoilés et un prédateur sexuel rode.

L’intrigue de ce roman qui ne tient que sur quatre jours, reste rythmée et en même temps prend le temps de bien présenter Lisa et de revenir sur sa vie, qui est loin d’être idyllique. Je me suis parfaitement identifiée à elle, et l’empathie n’a été que plus forte. Entre la (les) culpabilité(s), le fossé qui existe entre sa vie et celle de son amie (qu’elle jalouse), sans apitoiement constant mais avec une réelle difficulté à tout accepter et à digérer, je trouve que l’auteure a très bien réussi ce portrait de femme. Ainsi, elle met en avant la question des différences sociales et de la réussite, qui ne signifient pas toujours  l’accession au bonheur. La faute en devient presque un roman  un peu moralisateur mais les interrogations liées à la  disparition de Lucinda apportent tension, suspens et pas mal de piquant. Lucinda n’étant pas la première victime, la question d’un prédateur sexuel est fortement mise en avant, et la course contre la monte est lancée pour tenter de la retrouver.

Même si l’intrigue de ce thriller psychologique semble classique et assez lente quant aux révélations, elle ne l’est pas du tout dans le style qui reste super  efficace. Excellent page-turner, ce roman possède de très bons atouts qui m’ont fait passer un bon moment. Tout le côté sur l’amitié, l’acceptation de soi et la culpabilité m’ont fasciné et l’utilisation de la première personne  m’a permis de bien me mettre à la place de  cette pauvre Lisa. On suit en parallèle, l’inspecteur Joanne Aspinall, flic solitaire de 37 ans, qui vit avec sa tante, mener l’enquête sans se laisser tromper par les apparences. La lecture, partagée entre ces deux points de vue, laisse voir venir certains détails, mais pour autant donne une fin surprenante aussi, et l’ensemble de ce livre n’est pas aussi  prévisible que je ne l’aurais pensé.

En bref : La faute est  un premier roman réussi qui se dévore à une vitesse folle. Sans hémoglobine, ni violence, avec une intrigue au dénouement incertain et des personnages travaillés et humains, ce thriller est un livre terriblement addictif  qui peut convenir à un  large public. 


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