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Enfin un titre d’article de rock sans jeu de mots avec Chao ou Tryo… et pourtant !

Publié le 08 avril 2014 par Jean-Pierre Jusselme

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L’asso Free-mômes fêtait ses dix ans le week-end dernier. Les invités ? Manu Chao et Tryo, ouais, rien que ça… nouveau gonzo report comme si vous y étiez…

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une légende, un tryo, mais solo sur la photo…ou encore, Christophe Mali
A photo by Bertrand Carrot

C’était donc les dix ans de Free-mômes. Free-mômes ? Une asso basée à Aurec-sur-Loire – somewhere, France-, des mecs et des nanas branchés dans le genre humain. Oui humain, vous savez, avec un coeur, des idées, des envies, des rêves. Des gens bien quoi. Branches rock qui plus est. Pour marquer le coup, ils avaient vu les choses en grand : Tryo, daté-calé depuis plus d’un an. Puis, quelque mois avant : un mail. Un certain Manu Chao qui dit qu’il va débarquer, qu’il sera là pour la fête. Ben tiens, on va se gêner. Le chanteur et l’association se connaissent depuis longtemps : liens d’un sang, pour vous la faire courte, Manu déjà passé chez les Mômes, ne pouvait pas ne pas être là. Forcément, vous imaginez la suite : plus de 3000 personnes le Jour J. Et ce n’est pas rien. Parce que le principe de l’asso c’est de reverser une partie des bénéfices à d’autres assos : l’Hacienda et l’Acrocaval de Nîmes pour Manu Chao et Sea Sheperd pour Tryo le lendemain. Pourquoi eux ? Le groupe décide et Free-mômes valide…  Tryo, d’ailleurs, on y vient. Free-mômes avait une nouvelle fois eu la gentillesse de me laisser m’incruster pour promouvoir mes livres on the rock. Comme je fais également partie d’Amnesty International, j’en avais profité pour faire venir notre section locale de Firminy – hop, ça, c’est glissé. Le rencard était prévu à 18h15 pour un rendez-vous presse avec Guizmo, auteur, compositeur et chanteur du groupe. Le temps d’une poignée de main à Bertrand, rouage number one de Free-mômes, un membre du staff en claquette nous – c’est à dire avec les autres collègues : une radio de Haute-Loire et le journal local – amène vers l’une des tables où l’interview est plutôt difficile vu le bruit causé par Karuna, le groupe première partie, alors en pleins réglages. Face à ce déficit d’audition, Guizmo essaye de voir si ça ne le ferait pas mieux dans les loges. Peine perdue, le bruit, s’il est moindre, reste un bourdonnement d’abeilles. À l’intérieur, chacun vaque à ses occupations : une vraie ruche ou le silence n’a pas lieu d’être. Finalement, on décide d’aller dehors, vu que le soleil est de la partie, ça ne fera pas de mal…. À l’entrée du Firmament – home of the set – il y a déjà quelques personnes, mais, capuche sur la tête, personne ne reconnaîtra l’artiste. Guizmo décide alors d’aller dans le tour-bus et après avoir composé le code digital sur la porte – oui oui, comme dans les hautes prisons sécuritaires de Stallone et Swarchzy, mais je m’égare- on rentre dans ce qui est pour le groupe comme une seconde maison, vu le temps passé sur la route. Je ne peux m’empêcher de remarquer un nombre de bouteilles fort sympathiques…
À l’intérieur, on revient sur les débuts, la révélation rock.. la radio parisienne RTH, l’une des rares qui,  à l’époque – on est dans les 80′s – qui passe du métal et du punk. Fatalement on dérive vite vers les Béru et autres plans DIY – Do It Yourself : autrement dit : fait par soit-même, autrement dit à nouveau : bouge-toi le cul. Puis on sort du pieu, et on va sentir la sueur dans la l’arène. Les odeurs de joints, de bière…. confrontation directe avec une scène alternative. L’alternatif, ça se passe aussi dans la MJC de Fresnes où il va vite rencontrer le reste de la bande. Trio puis Tryo et la longue carrière que l’on sait.  Confortablement assis dans les beaux sièges, je me repense à mon rédac-chef adoré qui aime la polémique. Alors, on va essayer de gratouiller un peu…. Je sais que la politique est l’un des moteurs du groupe. On les a vus une fois chez Arlette – Laguiller, vous vous souvenez encore d’elle ? – et chez Europe Écologie. Avec tous ces soubresauts, la politique chez Tryo, ça donne quoi ?  » On nous avait proposé de faire la Bastille pour la victoire de Hollande, mais on avait refusé. On fait vraiment attention à tout ce qui est de la récupération ». De fait, si le chanteur avoue comprendre le pessimisme ambiant, pour autant il se refuse à baisser les bras.  » Il faut aller voter, même au sein des nôtres je me bats pour ça. » Sans transition, on repart ensuite sur le reggae, mais on ne peut s’empêcher de retomber sur nos pattes… Le reggae, donc, mais pourquoi d’ailleurs ?  « C’est une musique positive. La sonorité, tu vois…. par exemple, si tu dois cracher sur le FN, je préfère le faire avec du reggae que du métal. Le message est peut-être plus facile à entendre. Question de dosage. Par contre, on enlève tout ce qui peut être relatif au mystique de la religion de cette musique« . À l’heure actuelle le groupe vend encore 150 000 albums, ce qui n’est pas rien, certains se damneraient pour 20 000… On est quand même de la grande période ou les mecs doublaient les chiffres : les 300 000 étaient en effet aisément atteints. La faute à qui ? Guizmo penche plutôt pour d’une part, la thune, et d’autre part un mode de consommation – internet- où les nouveaux mélomanes se branchent plus sur une seule chanson plus qu’un album entier.
Ah oui, j’ai failli oublier : Guizmo, oui oui, c’est bien le même que le film. Gremlins. Pourquoi ce pseudo ?  » C’était à l’époque où j’ai fait mon service civil – j’étais objecteur de conscience, pas envie d’apprendre à tuer des hommes- à la marie de Fresnes. J’avais une crête bien punk, comme ce fameux Gremlin… et voilà, tout est parti de là. J’avais également un chien, et ouais… un vrai punk à chien… »
L’interview prend fin. On a l’impression qu’on aurait pu discuter des heures tant le mec est ouvert. C’est peut-être d’ailleurs ce qui se passera plus tard, car rendez-vous est pris pour plus… Mais on n’en est as là. Retour au Firmament devant une foule qui s’est maintenant nettement allongée. Guizmo prend le temps de dire deux trois mots au public qui, naturellement, apprécie. Au moment de rentrer dans la salle, on trouve porte fermée, et quand Guizmo frappe pour avertir qu’il est là, le mec de la sécurité ne veut pas le laisser entrer, le prenant pour un simple quidam fan. Voilà ce que c’est de ne pas être dans Closer, hein. Un rapport avec la presse que le chanteur cerne ainsi : « on est fier d’avoir réussi sans la presse, par la bouche à oreille, du coup, on évite un peu, mais pas trop, tu vois t’es là ».Tout rentrera vite dans l’ordre et c’est bientôt l’heure du catering – de manger, quoi, mais j’essaye d’employer des chouettes mots- et autour d’une rapée et d’une cuisse de poulet, l’occasion de faire connaissance avec les autres membres de l’équipe et notamment Yohann, celui qui gère les bières : il ne faut pas viser n’importe qui dans une soirée rock…

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Et à la fin, un boeuf…

Il est temps maintenant d’installer le stand – situé juste à côté des jetons, bon plan encore une fois, merci Bertrand – Il y a deux nanas bien cool, Sylvie et Chrystelle qui vont gérer tout ça. Des mecs un peu bourrés réclameront bien de tendres baisers : ça reste bon enfant, ils ne prendront pas mal les  » non merci monsieur, sinon combien voulez-vous de jetons ? ». Chrystelle, elle, est montée sur piles électriques, et évidemment sa bonne humeur est contagieuse. Et la bonne humeur, il en faudra : dès l’ouverture des portes, vers 20h, la foule se rue sur le stand…et bientôt les capotes seront épuisées. Les capotes ?? Ouep, les capotes m’sieurs dames. Le centre Rimbaud, basé sur Sainté, et qui lutte contre toute forme d’addiction – l’alcool d’abord : on n’est pas à Sainté pour rien, hein – est également présente sur les lieux. L’asso avait également amené un tas de boules Quiès et donc, si vous suivez, de capotes…  Chez Amnesty, c’est le démarchage à tout va avec Claude Big boss et Nathalie mode Drôle de Dame. La liste des actions est égrenée et les badges en soutien de la Syrie sont offerts.
La soirée commence avec Karuna, un groupe zen – ah ah – basé à Aurec-sur-Loire, et dont certains membres avaient jadis bossé avec Free-mômes. Le groupe est plutôt récent – avec deux anciens membres de Shaman Tribu – seulement trois-quatre années d’existence et à peine plus de concerts au moteur. On prend son temps quoi. Le trac est évidemment de la partie,

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Nicolas, official Karuna boy
Another photo by Bertrand Carrot

mais sur scène, on se délectera d’une musique pop-rock « aux textes qui se veulent une ode musicale à la nature, aux êtres et aux éléments qui la compose, avec peut-être une certaine inspiration philosophique proche du bouddhisme » – selon Nicolas, singer of the band, et d’où mon « Ah ah » plus haut. Et si ça ne fait rire que moi, tant pis. «  Ce qu’on écrit reste ce que nous ressentons, c’est aussi notre thérapie… à chacun de se l’approprier ou non » continue -t’il. Une belle découverte en somme, et un bel apéro – Sainté, always – avant le plat de résistance, Tryo. Le groupe sera évidemment brillant, donnant un récital entrecoupé par une reprise de Nirvana, « Lithium » – merci Nico pour l’aide- Jour de mort de Kurt oblige. Je pourrais vous raconter le concert en entier, je pourrais vous dire que ça ne se raconte pas, mais que ça se vit, mais soyons honnêtes : ce report va finir en roman-fleuve – Marc Lévy et Guillaume Musso sont là pour ça – si je passe sur toutes les titres du concert.
La soirée se terminant, les lumières se rallumant, il faut maintenant faire preuve de patience. Car les membres du groupe vont venir, promis, juré, craché. On discute alors un peu à gauche à droite. Il y a d’abord Éva et Doug, hippies nouvelle génération qui font une sorte de tour du monde en camion. Forcément très ouverts, c’est agréable de voir des gens positifs, plein d’entrain et de générosité. C’est d’autant plus appréciable que rare dans notre nouveau monde de fils électriques. Pouvoir débrancher c’est bien aussi. Bon, OK, Okkkkk, ils sont aussi sur Facebook… Peace and love 2.0.
Je retombe également sur Nicolas et Maud, violoncelliste, de Karuna – ah ces rousses ! seule faille, véritable kryptonite du gonzo reporter – ce qui permet de faire un peu mieux connaissance. Mais la grande affaire vient du fait que j’avais laissé traîner mes oreilles ici et là, et qu’il m’était revenu qu’un certain Manu Chao était dans les parages, en mode incognito… Vous pensez bien que je n’allais pas laisser passer l’occase…. je demandais à Bertrand s’il pouvait me présenter, il me répondit qu’il était dans les loges, que je n’avais qu’à y aller… À l’intérieur, une petite assemblée autour d’une table. Je reconnaissais deux trois membres de Free-mômes et donc ce type pieds nus dans ses baskets, anorak rouge et casquette blanche. Il ne payait vraiment pas de mine et pourtant le gars est un pan entier de la musique française. Quand tu arrives là, il faut la jouer fine, pas s’approcher, serrer la pince comme si tu étais le maître du monde. Non, il faut savoir être poli, respectueux. Car le mec est venu incognito et tu vas le faire chier avec tes livres alors qu’il est sans doute déjà bien assez sollicité comme ça. Je me plaçais donc un peu en retrait et j’attendais un peu, l’occasion viendra bien. Je vois qu’il m’a remarqué, se demandant sans doute ce que je fais là à attendre comme un con. Il me lance un petit bonjour auquel je réponds. Arrive alors Nicolas : c’est l’occasion de continuer notre conversation sur Karuna, mais aussi, de m’insérer vers la  » table «   – j’espère que vous prenez des notes : je vous donne ici le plan pour démarcher les stars, hein – Plus tard alors qu’il se lève pour partir, je profite d’un court instant pour lui demander si je peux lui parler trente secondes. Il accepte sans soucis.

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Jeux de mains, pas toujours vilains…

Je lui parle donc de mes livres sur le rock français et je lui dis que j’aimerais faire quelque chose avec lui. Sur le passé, le présent ? Mais on a tout dit sur le passé, non ? Le présent ? Faut voir. En tout cas, la prise de contact est effectuée, il est temps de partir maintenant. Claude devait me ramener, mais je lui ai dit de partir, de ne pas m’attendre, car j’étais en mission pas si impossible, donc. Heureusement, je n’habite pas loin. Sac de livres sur les épaules, la nuit est belle, la ville dort, tombée dans un silence plein d’inspiration. Je sais déjà ce que je vais écrire demain.


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