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Khumba - Critique

Par Nopopcorn @TeamNoPopCorn

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Les aventures initiatiques d'un demi-zèbre pas comme les autres !

Premier long-métrage d'Anthony Silverston, Khumba est le récit des aventures d'un jeune zèbre né différent, et qui va parcourir le Karoo d'Afrique du Sud, à la recherche de rayures, mais qui va finalement rencontrer quelque chose de bien plus précieux, lui.
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Le(s) plus

Khumba est un film d'animation dont les thèmes sont d'actualité. Le jeune zèbre étant né à demi-rayé, va être persécuté par ses camarades, rejeté. Il ne rêve que d'une chose, être accepté. C'est donc un parcours initiatique à la recherche de lui-même qui est narré, et une quête de l'acceptation de soi. Ce film est un hommage à la Différence (sociale, sexuelle, religieuse...), qui prône l'idée que ce sont ces différences qui font des individus leur particularité. Plutôt que de se conformer à la masse, la clé est de s'accepter et de faire de ses différences une force, un atout.

Pour illustrer cette différence, on trouve une pléiade de personnages qui vont croiser le chemin de Khumba pendant son voyage. Ainsi, on fait connaissance avec un léopard borgne, des rats des rochers allumés, un aigle noir « blanc », une autruche barrée, ou encore un mouton schizo qui se prend pour un bélier. Autant de personnages hauts en couleurs !

Et pour interpréter ces animaux, les studios d'animation Triggerfish (dont c'est le second film d'animation, après Drôles d'oiseaux), ont fait appel à de grands acteurs comme Liam Neeson, Steve Buscemi ou encore Laurence Fishburne... Alors que, côté français, le choix s'est porté sur les habitués du Jamel Comedy club, mettant l'accent sur le côté comique, avec Christine Berrou, Luigi Li, Kevin Razy, Waly Dia, Redouane Harjane, Tony Saint-Laurent, Tareek, et même des guest-stars comme Elie Semoun et Vincent Moscato.

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La beauté des paysages du Karoo s'accompagne d'une musique envoutante, qui contribue à l'ambiance Sud-Africaine avec des rythmes africains, des tambours, mais également des tonalités plus variées ou même des bruitages. Quant au graphisme, similaire à celui de Madagascar, il est coloré et plutôt réussi.

Le(s) moins

Le premier aspect dont souffre ce film d'animation se trouve dans le manque d'humour auquel on s'est habitué avec des dessins animés comme L'Âge de Glace, Rio ou Madagascar. On sourit aux blagues et autres chants de rats des rochers, mais ce n'est pas suffisant pour embarquer le public adulte.

La pléiade de personnages est intéressante, mais empêche de développer en profondeur la personnalité de chacun, ce qui fait qu'on a du mal à s'attacher à eux ou encore à avoir vraiment peur du méchant Phango qui manque de charisme.

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Conclusion

Khumba est un sympathique film d'animation qui ravira les petits, mais sans convaincre réellement les grands.
Les thèmes traités sont universels et profonds, et mis en avant dans une histoire plaisante, bien que souffrant d'un manque d'humour. Les paysages sont d'une grande beauté, la musique vous transporte, et les graphismes sont réussi.
Un divertissement agréable pour les enfants !

Ma note: 6/10


Khumba

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Synopsis : "Un zèbre demi-zébré est considéré par son troupeau comme la cause de la sécheresse persistante. Il décide de quitter leur lieu de retraite et part à la recherche de ses rayures perdues. Il est aidé dans sa quête par une vieille gnou et une autruche fashionable. C'est également pour trouver un moyen de sauver son troupeau de la sécheresse qu'il traversera maints dangers."
Réalisé par: Anthony Silverston / Avec: Jake T. Austin, Liam Neeson, Steve Buscemi / Genre: Animation, Aventure, Famille / Nationalité: Sud-Africain / Distributeur: Metropolitan FilmExport
Durée: 1h23min / Date de sortie: 23 avril 2014
Public: A partir de 3 ans

Plus d'informations !

  • Les Anecdotes !


    Khumba est le premier long métrage réalisé par Anthony Silverston qui avait tout de même écrit et produit en 2011 un autre film d'animation dans la même veine que celui-ci : Drôles d'Oiseaux réalisé par Wayne Thornley. Il avait malgré tout réalisé et écrit avant cela un court-métrage animé appelé "George's Date" en 2005.

    Jake T. Austin est un habitué des studios d'enregistrement : avant de se faire connaître mondialement avec le rôle de Max dans la série à succès Les Sorciers de Waverly Place (2007), il a prêté sa voix à de nombreux personnages animés dans Lucas, fourmi malgré lui (2005), Everyone's Hero (2006) ou encore Diego de la série animée Dora l'exploratrice (2000). Il a ensuite joué dans Rio (2011) avant d'interpréter le rôle principal de Khumba.

    La comédienne Catherine Tate et l'acteur Richard E. Grant ont le point commun d'avoir tous les deux joué dans la série britannique Doctor Who (2005). La première incarnait Donna, l'une des compagnonnes du Docteur, personnage très important de la saison 4, tandis que le second est apparu dans le show lors de la saison 7, pour deux épisodes décisifs pour l'avenir du Docteur.

    Bien que ce soit la première réalisation en solo d'Anthony Silverston, le film fut sélectionné au festival de Toronto (TIFF) ainsi qu'au festival du film d'animation d'Annecy en 2013.

    Liam Neeson est partout sur nos écrans en 2014. Outre la voix de Phango dans Khumba, il donne vie au méchant flic de La Grande Aventure Lego, au raton-laveur de The Nut Job et est la tête d'affiche du film Non-Stop.

    Outre Neeson et Austin, Khumba bénéficie d'un casting vocal de première classe. Steve Buscemi a joué dans Hotel Transylvannie, G-Force et Monstres & Cie, où il n'était autre que l'affreux Léon le caméléon, alors que Laurence Fishburne a donné de la voix dans Les Tortues ninja et dans divers jeux vidéo. Quant à Richard E. Grant, il incarnait un personnage de long-métrage animé dans Les Noces funèbres, ni plus ni moins.

    Déjà, dans Drôles d'oiseaux, il était question d'un jeune animal en quête de reconnaissance et d'émancipation. Anthony Silverston adapte cette fois-ci son scénario (car il est aussi scénariste et producteur sur Khumba) non plus aux faucons mais aux zèbres, tout en restant dans la savane et le désert africain. On peut également faire le parallèle avec The Wild, où un jeune lion, fier de son père, voulait l'égaler en s'enfuyant du zoo pour la savane.

    Le titre et nom du personnage principal Khumba vient des langues zoulou et xhosa et signifie littéralement "peau". Il définit le jeune zèbre uniquement par ses caractéristiques extérieures et l'ostracise injustement. Le réalisateur voulait en effet en faire un protagoniste qui attire de suite l'empathie : il raconte que quand on lui demande ce que raconte son film, il lui suffit de dire "c'est à propos d'un zèbre à moitié rayé..." pour qu'il attire immédiatement la sympathie de l'auditoire.

    Khumba est un film à destination de la jeunesse. Anthony Silverston voulait, avec cette histoire, faire un film d'animation certes divertissant, mais qui surtout apprendrait aux enfants à être non seulement tolérants mais encore plus à célébrer la différence, qu'elle soit culturelle, religieuse, raciale ou de classe.

    Le couagga, sous-espèce zèbre uniquement rayée, comme Khumba, sur la partie antérieure de son corps, s'éteignit en 1883. Depuis 1975, des scientifiques ont isolé le gêne responsable de l'atténuation des rayures pour restaurer l'espèce disparue. Le troupeau de la montagne de la table en Afrique du sud existe depuis 2005 et regroupe des spécimens présentant les mêmes aspects physiques que les couaggas disparus. C'est cette nouvelle genèse de l'espèce qui fascina le réalisateur et qui lui donna l'idée d'un film prenant l'un de ces animaux pour héros. L'étymologie du mot couagga (quagga) ne viendrait pas quant à elle de la peau mais du cri de l'animal, défini comme tel en langue khoi khoi. Cependant, cette théorie est invérifiable du fait de l'absence d'enregistrement sonore de ces animaux.

    Lors de la phase d'écriture et de la création des personnages, Anthony Silverston et la scénariste Raffaella Delle Donne avaient déjà en tête Catherine Tate et Loretta Devine pour jouer les rôles de Nora et Mama V. Etonnamment, les acteurs incarnant Khumba et Tombi, Jake T. Austin et AnnaSophia Robb, furent la véritable découverte du casting pour le réalisateur, tous les deux repérés par Ned Lott, le directeur du casting.

    La musique du film fut découpée en trois actes : le premier se déroulant dans l'enclos naturel des zèbres, le deuxième durant le voyage de Khumba à travers le Karoo (région de l'Afrique du sud) et le troisième lors des retrouvailles avec le troupeau et du combat contre Phango. Le compositeur Bruce Retief a dû donner à chaque espèce une dominante musicale, donc créer 17 sous-thèmes pour les 17 types d'animaux présents dans le film ! La difficulté fut alors de lier tous ces thèmes ensemble et de les harmoniser avec celui créé pour la quête dans le Karoo, basé sur des rythmes "Ghoema".

    Beaucoup d'éléments du film, notamment du Karoo, sont tirés de ce que l'équipe technique connaît des différentes régions sud-africaines, donnant au film une réalité esthétique de l'Afrique du sud que peut dès lors découvrir le public. Les "koppie" sont par exemple de véritables montagnes dont le haut est aplati, alors que la vallée de la désolation est un amoncellement de rochers situé près de la ville de Graaff Reneit. Le cadre du Karoo offre également maintes plantes exotiques et bizarres reprises dans le film, ainsi que plusieurs espèces, du lièvre des bochimans en voie de disparition au pangolin, qui sont endémiques d'Afrique du sud.

Et vous qu'avez-vous pensé du film Khumba ?

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