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Quand l'Embryon Part Braconner

Publié le 11 avril 2014 par Olivier Walmacq

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genre: inclassable (interdit aux - 18 ans)
année: 1966
durée: 1h10

l'histoire: Un homme retient dans son appartement sa fiancée et la torture. Elle est déshabillée, soumise à divers genres de bondage, fouettée et torturée avec une lame de rasoir. Il s'applique également à la coiffer et à la maquiller. Hanté par certaines humiliations vécues, il est également sujet à des crises de larmes et se replie sur lui dans la position foetale. Finalement, la fille parvient à se libérer et prend sa revanche. 

la critique d'Alice In Oliver:

Evidemment, un tel titre, à savoir Quand l'Embryon Part Braconner, réalisé par Koji Wakamatsu en 1966, ne pouvait échapper à la plume grotesque de Naveton Cinéma. Sauf que ce long-métrage asiatique n'a rien à voir avec l'univers du nanar.
Il s'agit tout simplement d'un OFNI (objet filmique non identifié) cinématographique. 
C'est le premier film que Koji Wakamatsu réalise indépendamment de tout studio, et le premier film produit par la Wakamatsu Corporation. À la sortie du film, Wakamatsu déclara : « Pour moi, la violence, le corps et le sexe sont partie intégrante de la vie ».

Voilà une phrase qui a le mérite de présenter les hostilités. Vous l'avez donc compris: Quand l'Embryon Part Braconner est un film choc, qui oscille entre le huis clos, le thriller et l'horreur. Pourtant, impossible de classer ce long-métrage dans une catégorie particulière.
Il s'agit d'une oeuvre totalement inclassable, à la limite de l'expérimental et destinée à marquer durablement les esprits. Lors de sa sortie en France, le film de Koji Wakamatsu a carrément été interdit aux moins de 18 ans. Certes, le film possède une forte connotation sexuelle et son lot de séquences obscènes.

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Pourtant, pas de scènes de pénétration même si le film se démarque par une forte tendance au sadomasochisme et donc à la torture. Nul doute que ce film nippon a probablement influencé la majorité des torture porn actuels. Toutefois, dans son genre, Quand l'Embryon Part Braconner reste une oeuvre à part, choquante mais aussi terriblement intelligente.
Par son style et sa mise en scène, le film n'est pas sans rappeler le cinéma d'Ingmar Bergman. Ce qui est évidemment un compliment. Aussi est-il nécessaire de rappeler les grandes lignes du scénario.

Attention, SPOILERS ! Un homme retient dans son appartement sa fiancée et la torture. Elle est déshabillée, soumise à divers genres de bondage, fouettée et torturée avec une lame de rasoir. Il s'applique également à la coiffer et à la maquiller.
Hanté par certaines humiliations vécues, il est également sujet à des crises de larmes et se replie sur lui dans la position foetale
. Finalement, la fille parvient à se libérer et prend sa revanche. A partir de là, le film explorer des thématiques diverses et passionnantes.

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Rappelons qu'à l'origine, Koji Wakamatsu reste le co-scénariste de L'Empire des Sens. Avec Quand l'Embryon part braconner, le réalisateur nous plonge en plein cauchemar, mais surtout dans un huis-clos étouffant, qui symbolise ici le ventre de la mère.
Certes, il est question d'un sale type qui torture sa femme. Pourtant, contre toute attente, Quand l'embryon part braconner n'est pas un film mysogine. Au contraire, le film reste avant tout une analyse des rapports entre l'homme et la femme, et plus particulièrement de la relation entre le dominant et le dominé.

Il s'agit ni plus ni moins que d'une métaphore sur le Paradoxe de la Passion, les rôles finissant par s'inverser (en résumé, la dominée devient la dominante et prend sa revanche sur son persécuteur). L'homme cherche ici à posséder et à dominer entièrement sa femme.
Pourtant, cette dernière symbolise sa plus grande peur, à savoir le reflet de sa propre impuissance (tant sexuelle que psychologique). S'ensuivent un jeu pervers et une fin évidemment tragique et coup de poing. De ce fait, Quand l'Embryon part braconner a une vraie dimension psychanalytique.
Toutefois, attention, le film n'est pas inaccessible pour autant, loin de là. Néanmoins, il s'adresse à un public particulièrement averti et fout une trempe à la majorité des torture porn actuels.

note: 17/20


QUAND L'EMBRYON PART BRACONNER - Bande-annonce VO par CoteCine


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