Magazine Cinéma

L'antre de la folie (In the Mouth of Madness)

Publié le 12 avril 2014 par Cinephileamateur
L'antre de la folie De : John Carpenter.
Avec : Sam Neill, Jürgen Prochnow, David Warner, Charlton Heston, Julie Carmen, John Glover, Frances Bay, Wilhelm von Homburg, Bernie Casey...
Genre : Épouvante - Thriller.
Origine : États-Unis.
Durée : 1 heure 35.
Date de sortie : 8 février 1995.
Synopsis : John Trent est enquêteur pour les assurances. Il est chargé par le directeur d'une maison d'édition de retrouver Sutter Cane, écrivain à succès qui à mystérieusement disparu. Au cours de ses investigations, Trent se rend compte que le monde terrifiant servant de décors aux romans de Cane serait en fait bien réel...
Bande annonce originale
"Un petit conseil : Si vous voulez monter une arnaque, ne prenez pas votre femme comme partenaire. Et si c'est le cas, contrôlez vous et ne sautez pas sur tout ce qui bouge."
4.0
L'antre de la folie
Ça faisais un sacré moment maintenant que je voulais découvrir "L'antre de la folie". J'aime beaucoup Sam Neill, j'adore John Carpenter mais il à fallu que je me lance dans un cycle cinématographique consacré à ce dernier pour enfin trouver le temps de voir ce long métrage. En ayant en plus entendu de bons échos à son sujet, c'est donc avec une certaine impatience que je me suis mis à le découvrir en Blu-ray.
Il m'as peut être fallu attendre longtemps mais en tout cas j'ai beaucoup aimé ce film. Il ne compte pas parmi mes préférés du cinéaste mais il fera sans nul doute parti de ceux que j'apprécie. J'ai trouvé le scénario écrit par Michael De Luca vraiment très intéressant avec ce thème de la folie omniprésent qui fait qu'on ne sais jamais sur quel pied danser. Très littéraire dans sa construction (on pense fortement à Stephen King et H.P. Lovecraft), j'ai beaucoup aimé le fait que ce récit démarre assez rapidement. D'habitude, John Carpenter prend son temps pour lancer son histoire, placer ses personnages mais ici j'ai apprécié que cela démarre assez vite.
Pourtant, ce n'est pas bâclé pour autant et le long métrage va même clairement s'accélérer au fur et à mesure que son issue finale approche mais on est assez rapidement plongé dans le vif du sujet et c'est pas plus mal. Cela nous permet de vite nous imprégner de cette ambiance assez étrange tout en restant accessible. On est loin par exemple de "Prince des ténèbres" où l'ambiance peinait à me faire rentrer dans le film. On fait très vite connaissance avec les personnages et très vite on sais que le film va tout faire pour nous rendre fou.
Car c'est aussi ça qui est intéressant avec ce genre de film. On est toujours en train de se demander si c'est réel ou non. Le fantastique est bien présent (bien dosé) mais tout comme John Trent, on à une tendance à vouloir rationaliser les faits, vouloir trouver une explication ce qui fait qu'on est comme lui toujours sur le fil rouge. Est il fou ? Est il manipulé ? La réponse arrive assez vite lorsque le rythme s’accélère mais l'ensemble est suffisamment bien amené pour que cela reste captivant et prenant du début jusqu'à la fin. L'univers complexe permet aussi au film de ne pas jouer avec trop de faciliter même si certains sauts du montage peuvent nous laisser perplexe.
C'est donc tout en finesse que cette folie générale va évoluer en nous plongeant dans un monde fantastique qui nous permettra aussi d'aborder les frontière entre la fiction et la réalité ainsi que le pouvoir que la fiction peut avoir sur ceux qui la prenne trop au sérieux. Loin pour autant d'être une thèse sérieuse sur le sujet, le film se veut avant tout divertissant en tout cas et possède même un humour léger que j'ai beaucoup aimé et qui apporte de la fraicheur à ce scénario. Cet humour va nous permettre d'éviter d'avoir une atmosphère trop oppressante, chose que j'ai apprécié également, "Prince des ténèbres" que je cite plus haut ayant eu tendance à un peu m'étouffer par moment par exemple.
Concernant le casting, le travail fourni est assez impeccable aussi à commencer par un Sam Neill excellent dans la peau de John Trent. Peu de temps auparavant, on avait déjà retrouver l'acteur chez John Carpenter pour le téléfilm "Les aventures d'un homme invisible" et c'est assez marrant je trouve de voir d'une part combien le comédien évolue au fil du temps (j'apprécie vraiment ses interprétations) et d'autre part, à quel point il peut être un véritable caméléon en nous livrant une prestation totalement différente. Il nous rend en tout cas son personnage tout de suite sympathique avant de le faire sombrer dans la folie de la meilleure manière qu'il soit. Sans jamais être risible, j'ai vraiment beaucoup aimé sa façon de jouer son personnage, sa façon de rationaliser et en même temps de perdre ses repères. De plus, son rôle à un humour que j'apprécie énormément et qui va vraiment bien au comédien le rendant encore plus sympathique à nos yeux.
Est ce parce que Sam Neill m'apparait comme étant très charismatique tout comme la plupart de ses homologues masculins dans ce long métrage ? Je n'en sais rien mais du coup j'ai quand même trouver en revanche que Julie Carmen en Linda Styles était un peu trop légère. J'ai eu plus de mal à trouver son personnage et son interprétation crédible. L'actrice n'est pas mauvaise pour autant, elle ne joue pas juste la belle plante de service (elle possède même un certain répondant et à une utilité dans le récit) mais j'ai eu un peu de mal à vraiment m'accrocher à son jeu la trouvant par moment un ton en dessous.
J'ai toujours bien apprécié son jeu et pourtant je connais assez mal sa filmographie. Quoiqu'il en soit, j'ai une nouvelle fois bien aimé le mythique Charlton Heston qui en Jackson Harglow m'as convaincu. C'est un personnage que j'ai apprécié, que j'ai trouvé bien joué et que j'aurais aimé voir un peu plus. C'est aussi la même chose concernant David Warner en Docteur Wrenn qu'on aurait même pu exploiter un peu plus je pense même si son personnage sers surtout à lancer l'intrigue assez rapidement. Les deux comédiens ont en tout cas une forte présence à l'écran, une présence que j'ai aimé voir.
C'est aussi le cas pour Jürgen Prochnow en Sutter Cane. L'acteur est vraiment excellent dans ce personnage est offre une prestation vraiment efficace. Du coup, c'est sans doute pour lui que je regrette son arrivée tardive car à chacune de ses apparitions, il fait le job je trouve. Il à une présence et une ampleur à l'écran qui convient bien à son personnage et qui lui donne un aspect démoniaque sans avoir forcément besoin de trop en faire. Tout se joue surtout sur sa gestuelle et sur son regard pénétrant qui font qu'on à conscience que le danger viendra de lui même si on ne saisi pas tout de suite sa réelle place dans le récit.
Le reste de la distribution fait le boulot également. Chaque acteurs secondaires fait ce que l'on attends de lui, la direction artistique de John Carpenter étant de toute manière réussie. J'ai particulièrement aimé par exemple Frances Bay en Madame Pickman. On la voit malheureusement trop peu, on aurait pu l'exploiter nettement plus (on reste sur notre faim) mais la comédienne marque les esprits pour le peu qu'on la voit. Ça m'as aussi amusé de voir le père de Lex Luthor dans la série "Smallville", John Glover en Saperstein, un rôle assez décalé et plaisant. Wilhelm von Homburg en Simon est lui aussi sympathique à voir même si avec lui aussi je reste un peu sur ma faim mais l'acteur est très bon.
Côté mise en scène, j'adore toujours autant le travail de John Carpenter. Pourtant ici, sa réalisation marque un certain tournant je trouve. Je ne dis pas ça parce que le film démarre très rapidement et que contrairement à d'habitude il ne prends pas trop son temps pour s'installer et nous présenter son intrigue. Non, je dis ça car je trouve qu'entre ce long métrage et ses précédentes œuvres, sa mise en scène à fait un certain bond dans le temps. J'ai trouvé cette réalisation plus contemporaine, plus proche de son époque et d'ailleurs, ce film fait parti de ses films qui vieillisse le mieux visuellement.
Dès le début, j'ai aimé ses placements de caméras, sa façon d'utiliser une multitude d'angle. Ça nous aide aussi à brouiller un peu nos repère je trouve et à faire en sorte qu'on ne sais jamais trop où se situe notre propre folie comme le personnage de John Trent. Visuellement, la folie se fait bien ressentir, tout en douceur, sans forcément user de trop d'effets de styles mais en donnant au film une certaine âme. Le montage fait quelques ponts un peu facile parfois mais c'est très rythmé, on ne s'ennuie jamais et à l'inverse d'un "Prince des ténèbres", on est jamais perdu même si l'angoisse et le stress reste présent.
Les effets spéciaux sont très réussis eux aussi. Là encore, je trouve qu'ils font même parti de ceux qui vieillissent le mieux dans le cinéma de John Carpenter. Certains ont bien sûr un petit effet kitsch et on peu en sourire de nos jours (au moment où j'écris ses lignes, ce long métrage à quand même presque 20 ans...) mais globalement, je les trouve quand même efficace et plaisant à voir, le tout au service du scénario sans jamais tomber dans la surenchère gratuite. Il y à aussi un très bon travail qui est fait sur l'exploitation des décors et le jeu de lumière comme par exemple l'utilisation de la cellule psychiatrique de John Trent que je trouve exploité de toute beauté. La photographie dans son ensemble est vraiment belle.
Quant à la bande originale composée par Dave Davis, Jim Lang et John Carpenter, je l'ai grandement apprécié. C'est pas ma bande originale préféré chez le cinéaste mais elle possède sa propre identité qui colle bien avec le film et qui à su elle aussi être assez contemporaine avec un thème phare que l'on retrouve lors du générique d'ouverture qui me plait beaucoup. Par la suite, la musique saura se faire discrète, n'étouffant jamais l'ensemble mais contribuant juste à accentuer la tension. Il n'y à pas une grosse partition mais la musique fait très bien son travail sans prendre le dessus.
Pour résumer, je ne regrette vraiment pas d'avoir enfin pu voir "L'antre de la folie". C'est un film que j'ai vraiment trouvé efficace et qui à su me montrer quelque chose de différent je trouve dans le cinéma de John Carpenter. En démarrant tout de suite et en accélérant cette folie jusqu'à une issue finale qui colle à ravir chez Carpenter, ce long métrage se suit avec beaucoup de plaisir porté par un casting impeccable, Sam Neill en tête, et une réalisation bien ficelé. Un thriller d'épouvante bien mené qui vaut en tout cas le coup d’œil et que je reverrais avec plaisir.
Liens divers :

L'antre de la folie
L'antre de la folie L'antre de la folie L'antre de la folie L'antre de la folie L'antre de la folie L'antre de la folie



Retour à La Une de Logo Paperblog