Parce que les abstentionnistes ne sont pas… (2)

Tout d’abord, je vous remercie Monsieur Blequin, de reconnaître que la formule simpliste : « Abstentionnistes = « jemenfoutistes » se contrefichant du débat démocratique » est erroné. Le sujet étant mon abstention, uniquement mon abstention, et non une prétendue parenté des électeurs et des moutons, je me permet ici même de vous répondre, de manière tout aussi courtoise.

Devrai-je-rappeler, puisque vous citez la République de Weimar, et l’Allemagne, que c’est par le processus démocratique, et le vote, qu’Hitler accéda au pouvoir…, et qu’au lendemain de la seconde guerre mondiale, devant la découverte des horreurs commises par ce régime fasciste, tous crièrent haut et fort : «  Plus jamais cela ! ».

Qu’en est -il aujourd’hui de ce vœux pieux… ? Quelques décennies plus tard, à quoi assistons-nous en France et dans l’ensemble de l’Europe… ? Des partis ouvertement racistes, xénophobes et anti-démocratiques s’implantent, ont pignon sur rue…, au nom de …………………….., au nom de la « démocratie » !

Comment nos chers, très chers politologues toutes couleurs confondues, dont certains pour la plupart ont connu plus ou moins directement cette sombre période, acceptent-ils de fermer les yeux et les oreilles, et de laisser ouvrir la boite de Pandore, quand ce récent passé, démontre qu’il n’y avait jamais rien de bon à tirer à leur laisser le champ libre… en étant plus démocratiques qu’ils ne le sont…? N’aurait-il pas mieux valu interdire purement et simplement, au nom des valeurs Républicaines et des Droits de l’Homme, évitant ainsi de fait, ce fameux 21 avril 2002 de sinistre mémoire dont vous avez parlé… ?

Cet exemple démontre comment, parfois, le processus démocratique permet à un dictateur d’être nommé à la tête de l’État (vous pourrez rétorquer : « S’il n’avait pas été élu, peut-être aurait-il pris le pouvoir par la force ? » Qui sas…, qui sas…, qui sas…) En l’occurrence, en restant sur les faits tels qu’ils se sont effectivement passés, il est toujours possible que l’histoire se répète, quand bien même elle ne se répéterait pas à 100% exactement de la même manière. Voila une des raisons pour lesquelles je ne vote pas, mon vote n’étant pas une garantie d’éviter que le pire survienne !

De plus, pour moi, le racisme, l’intolérance, et le fascisme ne peuvent se combattre uniquement par le vote, mais aussi principalement par plus de prévention et une meilleure éducation pour tout les citoyens. Or les deux sont mal en point et fort mal dotés en budget de fonctionnement dans nos démocraties.

« Si vous trouvez notre pays si peu démocratique, allez donc voir à Pyongyang ou à Moscou si c’est mieux ! »

Argument massue, un peu du même style rétorqué aux immigrés se plaignant de leurs difficiles conditions de vie : « Ben, rentrer chez vous, vous y serez certainement mieux (sic) ». Je n’ai nul besoin d’aller à Pyongyang ou à Moscou, pour prendre conscience de la dictature économique sous laquelle nous vivons. Elle ne ressemble pas à une dictature politique, mais néanmoins, la loi du marché et de la finance dicte la politique à suivre, impose ses décisions… Elle semble plus douce, car les méthodes employées sont moins directes que sous régime totalitaire, mais la masse toujours plus grande d’exclus, allant de pair avec le désengagement croissant de l’État, témoigne de cette réalité…

«  Je préfère encore garder mon ordre pas très juste plutôt qu’être obligé de me coiffer comme Kim-Jong-Un ! »

La démocratie, se définissant comme le moins pire des systèmes, implicitement n’est pas le meilleur, ni ne prétends tendre à l’être. Je préfère ne pas contribuer à un ordre pas très juste !Jusqu’au jour, ou entendant plutôt ceci : « Je ne suis pas le meilleur des systèmes, mais avec votre aide à vous tous citoyens, je ferai le possible pour y parvenir ! », ce jour la, peu importe si la personne disant cela est coiffé à la Kim-Jong-Un ( lol), je lui donnerai ma voix !

Enfin, pour clore le débat en ce qui me concerne, je respecte Monsieur Blequin, les choix de chacun(e) de voter, de voter blanc, ou de ne pas voter. Mes raisons de ne pas le faire, et tout les arguments avancés ici même, bien sur ne valent que pour moi. Je n’ai pas la prétention de détenir la vérité universelle. Sans rancune, Monsieur Blequin… Signé : l’Abstentionniste Inconnu !