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La dépression Post-partum

Publié le 16 avril 2014 par Santelog @santelog

La dépression postnatale n’épargne pas les pères, 10% environ en serait affectés. Avec, en plus, une augmentation de la sévérité des symptômes durant les premières années de paternité, les plus importantes dans la vie de l’enfant, selon cette étude de la Northwestern University. Ces conclusions présentées dans la revue Pediatrics qui réhabilitent l’investissement émotionnel tout aussi considérable du père à la naissance de l’Enfant, appellent les professionnels de la périnatalité à prendre en compte ce trouble qui reste encore tabou pour les hommes qui en souffrent.

Avec une évolution des symptômes dépressifs toute spécifique cependant. Car chez les jeunes pères, (âgés de 25 ans environ), ces symptômes augmentent en moyenne de 68% au cours des 5 premières années de parentalité, selon l’analyse des données de 10.623 jeunes pères participant à la National Longitudinal Study of Adolescent Health. Ces jeunes pères étaient âgés de 24 à 32 ans à la naissance de l’enfant, et leurs symptômes de dépression ont été évalués à l’aide d’une échelle reconnue, la Center for Epidemiologic Studies Depression Scale.

L’analyse montre que,

·   chez les jeunes pères vivant avec leurs enfants, le score de dépression augmente de manière spectaculaire, de 68% au cours des 5 premières années de parentalité,

·   chez les jeunes pères qui ne vivent pas avec leurs enfants, cette augmentation durant la période de paternité précoce n’est pas constatée,

·   de plus, chez ces pères qui ne vivent pas avec leur enfant, le score de dépression, élevé avant la paternité diminue au cours de la paternité précoce, au contraire du score de dépression des pères qui vivent avec leurs enfants.

Des causes diverses ont été suggérées, comme le manque de sommeil durant les premières semaines de vie de l’enfant, la dépression post-partum de la mère –qui peut favoriser celle du père-mais aussi l’équilibre hormonal qui évolue à partir de la grossesse de la mère jusqu’aux premiers mois de vie de l’enfant, avec une baisse du niveau de testostérone et une augmentation des estrogènes.

Les hommes aussi doivent être pris en charge : Le Dr Craig Garfield, professeur agrégé en pédiatrie à la Feinberg School of Medicine, auteur principal de l’étude insiste sur l’importance de ces résultats qui suggèrent la nécessité d’interventions et de traitements, jusque-là envisagés pour les mères, également pour les pères confrontés eux-aussi à la dépression à cette étape de la vie.

La dépression parentale a un effet néfaste sur les enfants, que ce soit la dépression de la mère ou du père. Les effets de la dépression paternelle ont déjà été documentés : Recours aux châtiments corporels, absence ou insuffisance d’interaction avec les enfants, risque de négligence voire d’abandon, la dépression chez le père a aussi un impact sur l’enfant. Ces enfants sont à risque accru de troubles du langage, de problèmes de lecture et de troubles du comportement.

Enfin ces résultats constituent aussi un appel pour tous ceux qui connaissent un jeune père qui semble atteint de dépression post-partum.

Source:Pediatrics April 14, 2014 doi: 10.1542/peds.2013-3262 A Longitudinal Study of Paternal Mental Health During Transition to Fatherhood as Young Adults


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