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Godzilla (1998)

Publié le 18 avril 2014 par Cinephileamateur
Godzilla (1998) De : Roland Emmerich.
Avec : Matthew Broderick, Jean Reno, Maria Pitillo, Hank Azaria, Kevin Dunn, Vicki Lewis, Michael Lerner, Doug Savant, Harry Shearer, Arabella Field...
Genre : Fantastique.
Origine : États-Unis.
Durée : 2 heures 20.
Date de sortie : 16 septembre 1998.
Synopsis : Une tempête effroyable se déchaine sur le Pacifique, engloutissant un pétrolier tandis qu'un immense éclair illumine le ciel au-dessus de la Polynésie française. Des empreintes géantes creusent un inquiétant sillon à travers des milliers de kilomètres de forêts et de plages au Panama. Les navires chavirent au large des côtes américaines et ces horribles phénomènes s'approchent de plus en plus près de New York. Le chercheur Nick Tatopoulos est arraché à ses recherches afin d'aider les États-Unis à traquer le monstre qui est à l'origine de ces désastres mystérieux.
Bande annonce française
"- Qu’est ce qu’on fait maintenant ?
- Courir me parait une bonne idée."

4.0
Godzilla (1998)
Lorsque l'on me parle de "Godzilla" version Roland Emmerich, c'est souvent pour m'en dire du mal. Pourtant de mon côté j'en garde de bons souvenirs et notamment celui d'un film assez efficace et divertissant à une époque où la cinéphilie n'avait pas une place aussi importante dans ma vie. A l'approche d'une nouvelle version en salles (à ce jour le célèbre monstres compterait une trentaine d'adaptations cinématographiques), j'ai donc décidé de m'offrir une piqûre de rappel avec l'espoir de repasser un bon moment.
Et ça n'as pas raté, je me suis une nouvelle fois énormément amusé face à ce scénario écrit par Dean Devlin et Roland Emmerich. De mémoire, c'est la seule adaptation cinématographique de cette histoire que j'ai vu donc ça doit jouer un peu car je n'ai pas vraiment d'éléments de comparaison (même si je ne doute pas de la qualité des autres œuvres) mais vraiment je trouve le film toujours aussi efficace. J4aime beaucoup cette histoire de mutation d'un gros lézard dû aux tests nucléaire français en Polynésie. En replaçant ce film dans son époque, je trouve même que derrière l'aspect "gros blockbuster", le film est assez pertinent.
En effet, si on est surtout là pour s'amuser, derrière sa légèreté, très finement le scénario ne se prive pas de glisser quelques piques bien senti. L'utilisation massive du nucléaire, le pouvoir de la presse, la manipulation politique, la gestion hasardeuse de l'armée en cas de crise... le tout sous fond de morale écologique. Alors, je vous l'accorde, l'ensemble n'est pas non plus très fin loin de là. Bien au contraire, c'est même avant tout un pur divertissement mais ce sont autant de thèmes qui même frôlé, m'ont plu et ont su trouver leurs places dans cette intrigue.
De même, c'est ainsi que j'ai éprouvé beaucoup de sympathie pour Godzilla, monstre assez atypique puisque pas vraiment méchant. Bon d'accord il à une tendance à détruire tout sur sa route mais au final il n'as pas demander cette mutation et ainsi ça devient juste un simple lézard qui cherche à se reproduire et à se protéger de l'Homme, responsable de sa création et investigateur de sa perte. C'est quelque chose que j'ai aimé car même si on connait l'issue, même si on sais la nécessite qu'il peut y avoir à abattre la bête, intérieurement, on ne lui veut vraiment pas de mal. Godzilla est juste un dommage collatéral de plus crée par l'Homme que le film à bien su exploiter à mon sens derrière le divertissement.
Côté divertissement justement, le film use de pas mal de facilités scénaristiques mais ses dernières ne m'ont pas dérangé plus que ça. C'est par moment très facile mais ça m'as plu surtout que le mélange action - fantastique - humour est parfaitement bien dosé pour ce genre de spectacle pop-corn qui veut nous divertir. C'est ainsi aussi que j'ai beaucoup aimé la façon dont le film joue des clichés sur ses personnages. Pas seulement sur les français et les américains (d'ailleurs les clichés sur la France et les États-Unis m'ont paru très bien amené) mais aussi sur les différents statuts que l'on peut retrouver. On y voit de tout : la jeune carriériste, le casse cou au bon cœur, le militaire pur et dur, le politicien arrogant, l'agent secret très secret etc etc.
L'ensemble est vraiment bien construit je trouve. Résultat, dès le début j'ai été happé par ce divertissement qui à su me tenir en haleine jusqu'à la fin. Même dans sa légèreté, chaque détail m'a paru bien pensé et bien amené en m'offrant exactement ce que je viens chercher dans ce genre de spectacle. Même la romance n'est pas trop lourde je trouve, elle est là juste comme il faut, parce qu'on s'y attends et que c'est aussi ce que l'on veut voir dans ce genre d'histoire sans prise de tête. Je vois toujours pas les plus de deux heures de film passé en tout cas et il me semble en avoir pour mon argent.
Au niveau de la distribution, j'aime bien aussi ce que je vois. Chaque acteurs jouent le jeu en allant jusqu'au bout de la caricature de son personnage mais sans pour autant le rendre trop grotesque. Résultat, même le personnage le plus antipathique, on arrive à avoir une certaine sympathie pour lui (même pour le journaliste voleur de sujet qu'on aime ainsi voir gentiment tourné en dérision). L'ensemble du casting fait le boulot et l’alchimie est plutôt bonne, chaque comédien étant assez bien complémentaire à mes yeux en tirant la couverture à eux juste quand il le faut.
C'est le cas par exemple de Matthew Broderick en Nik Tatopoulos. Bien que pas toujours très fin dans son jeu, ça reste un acteur que j'apprécie et ici, je trouve qu'il est plutôt bon dans son registre. En effet, il porte la sympathie sur son visage et existe à l'écran sans avoir pour autant trop de charisme (voir pas du tout). C'est un peu le bon pote qu'on aime bien et pour qui ont éprouve de la pitié lorsque ça ne marche pas pour lui. L'acteur est très juste pour ce type de personnages et je trouve même que pour une fois il n'en fait pas trop, il sais se canaliser lorsque c'est nécessaire.
Face à lui, il forme un très bon duo avec Jean Reno. Je me souviens que la première fois que j'ai vu ce long métrage, j'avais un peu peur de voir ce couple, j'avais peur que cela ne fonctionne pas mais plus je revois ce film et plus je trouve que le courant passe bien entre eux. Dans la peau de Philippe Roaché, il joue avec les stéréotypes sans jamais être ridicule et s’intègre très bien dans cette distribution. J'ai aimé aussi le visage pas toujours blanc que son rôle donne de la France sans pour autant jeter la pierre ce qui est assez rare je trouve pour un film américain. Jean Reno m'as en tout cas beaucoup amusé au point que je regrette même qu'il ait surtout une grande présence à l'écran vers la fin du récit.
Maria Pitillo en Audrey Timmonds est elle un ton un peu en dessous je trouve. L'actrice est pourtant très sympathique, on s'attache vite à son personnage peut être un peu trop naïf et innocente sur elle mais c'est parfois peut être un peu trop léger à des moments où on aurait aimé plus de consistance. L'avantage, c'est que le traitement de son personnage est bien dosé et que du coup, elle n'est jamais agaçante ou irritante. Elle fait ce que l'on attends d'elle et la romance de son personnage avec celle de celui de Matthew Broderick à aussi la force de ne pas trop étouffer le film.
Hank Azaria dans la peau de Victor Palotti m'as lui beaucoup fait rire. Pas spécialement mis en avant ici, même souvent mis en retrait, j'ai tout de suite eu de l'affection pour son personnage totalement décalé avec qui ont à envie de faire les quatre cents coups. Le comédien aussi à su rester juste dans sa surenchère pour que son rôle fonctionne bien et qu'on s'y attache. Non dénué d'humour, le choix de cet acteur s'avère donc bien penser également à mes yeux. J'aurais lui aussi aimé le voir un peu plus. Arabella Field en Lucy Palotti, sa femme dans le film, m'a elle aussi plu même si sa présence ici est plus anecdotique déjà.
Kevin Dunn en Colonel Hicks fait lui aussi le boulot. Il est plutôt bon lorsqu'il s'agit de jouer les grandes gueules et réussi à s'imposer sans pour autant avoir le visage de l'emploi de prime abord à mon sens. Lui aussi on à beaucoup de mal à le détester même lors de ses mauvaises décisions grâce à sa bonne interprétation. Côté militaire, j'ai bien aimé aussi revoir Doug Savant en Sergent O'Neal, un autre personnage très sympa qu'on à même parfois du mal à voir dans l'armée tant il semble un tantinet trop gentil. Vicki Lewis dans la peau du Docteur Elsie Chapman est elle aussi très bonne (parfois même plus sérieuse dans son jeu que Maria Pitillo) mais son rôle souffre de la présence d'un casting déjà bien fourni et du coup, elle n'est pas toujours bien exploité au point que son utilité ici n'est pas toujours démontré.
J'ai eu aussi de grands moments de rigolades avec des personnages hauts en couleurs même si ils sont pathétique. C'est le cas de Michael Lerner en Maire Ebert très clownesque au point que parfois on à du mal à le trouver crédible dans son statut politique qu'il est sensé occupé. On adorera détester aussi Harry Shearer en Charles Caiman, qu'on voit peu fort heureusement mais qui à su marquer sa présence dans ce film. Le reste du casting est en tout cas assez bon, bien dirigé et chacun est à sa place que ce soit du côté américain ou du côté français. J'aime particulièrement la version française de ce long métrage (c'est d'ailleurs ainsi que j'ai tendance à revoir ce film) mais la version originale est elle aussi savoureuse je trouve pour ce mélange linguistique.
Autant décrié que le film en lui même, Roland Emmerich est souvent aussi la cible de nombreux détracteurs. Je comprends d'ailleurs pas toujours cet acharnement car à l’exception de "10 000", je trouve que le cinéaste fait à chaque fois le boulot en nous offrant ce que l'on attends de lui. C'est pas toujours très fin mais c'est souvent efficace et ça vise juste. Ici, il vise juste en tout cas. Sa réalisation n'est en rien révolutionnaire mais il à bien su s'approprier le mythe à tel point que lorsque l'on parle de Godzilla, son film nous vient assez rapidement à l'esprit avec quelques plans assez marquants comme la course entre les immeubles ou l'interrogatoire du japonais au début avec une flamme sous les yeux pour ne citer que ses deux passages afin de ne pas trop spoiler.
Maintenant, même si ça reste efficace dans son domaine, je reconnais toutefois que ce n'est pas exempt de défauts. Ainsi, on pense à de nombreux autres films en revoyant son long métrage notamment à "Jurassic Park" pour le déplacement de Godzilla qui n'est pas sas nous rappeler quelques dinosaures (comme le gros plan sur l’œil de la bête) ainsi que la scène au Madison Square Garden ou encore "King Kong" lorsque notre lézard se trouve une voie dans l'escalade. Mais en s'inspirant beaucoup de ce qui à déjà été fait, Roland Emmerich réussit là aussi à s'approprier sa propre identité et à donner une âme propre à son film.
Là où ce n'est pas totalement parfait non plus, c'est dans le visuel. A sa sortie, le film passait plutôt bien je trouve et la VHS voir même le dvd réussissait par la suite à un peu caché ses défauts. Mais plus de quinze ans après son exploitation en salles, force est de constater que le rendu à pris un léger coup de vieux quand même. On en prends plein la vue mais de nombreuses incrustations nous apparaissent et si Godzilla reste foncièrement impressionnant, son aspect numérique commence de plus en plus à se faire ressentir.
C'est aussi le cas pour les décors ou les différents accessoires. Ça apporte presque un certain charme au film mais lors de la course poursuite de Godzilla en hélicoptère par exemple, New-York semble quand même être en carton et les poissons que l'ont peut voir par moment font un peu beaucoup artificiel. Mais tant pis. Je reconnais que cela m'as fait sourire mais ça ne gâche pas mon plaisir. Ça enlève un peu l'aspect grandiose que je pouvais ressentir en étant adolescent mais je retrouve un autre plaisir dans ce visuel et le divertissement est toujours là avec quelques sourires en plus voilà tout.
Parce que vraiment, j'aime quand même bien la mise en scène du réalisateur. De plus, son montage bien ficelé rend l'ensemble très dynamique et contribue à ce que l'on ne s'ennuie jamais. La photographie à pris un petit coup aussi mais l'utilisation des couleurs rattrape un peu à mon sens avec une exploitation du vert que j'aime toujours autant. Quant à la bande originale composée par David Arnold, elle accompagne vraiment bien ce film au delà de son simple choix de chansons pour le générique de fin qui me botte bien. C'est pas une partition transcendante mais cette dernière fait son boulot.
Pour résumer, même si à chaque fois que l'on m'en parle j'ai l'impression qu'on est de plus en plus violent dans les propos face à cette version de "Godzilla", pour ma part ça reste un très grand divertissement qui me plait toujours autant et qui me replonge avec un certain sourire dans mon adolescence. Avec un scénario qui me botte bien dans sa légèreté, un casting convaincant et une mise en scène plaisante malgré ses marques du temps, ce long métrage réussit toujours à atteindre ses objectifs avec moi. Ça n'empêche pas que j'ai hâte de voir la prochaine relecture de ce mythe qui d'après les premières images prendra une autre direction (et c'est tant mieux) mais en attendant, le long métrage de Roland Emmerich restera encore parmi mes plaisirs coupable que j'assume totalement.
Godzilla (1998)
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