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Un voyage; Abus de Mistral, Tante Hilda : revue de déceptions en salles

Par Filou49 @blog_bazart
19 avril 2014

 Dans la lignée de ma chronique  de début de semaine sur les comédies françaises  qui m'ont déçu, voici trois très courtes chroniques sur autres trois films vus en salles entre mi février et mi avril, un film pour les enfants, un pour les ados et un pour les adultes ( si ces derniers ont envie de s'infliger cela) et 3 films qui me m'ont pas laissé un souvenir imperissable, loin s'en faut :

  1. Tante Hilda : dessin animé écolo, OGM et...foirade!!

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L'histoire : Tante Hilda a pour passion les plantes. Elle en conserve dans des serres pour les protéger des OGM qui ont tendance à s'implanter un peu partout. Son inquiétude va grandissante lorsqu'une importante firme industrielle annonce la production d'Attilem, une nouvelle plante censée vaincre la faim dans le monde. Mais n'est ce pas dangereux d'introduire un organisme capable d'un développement très rapide?

 Ce que j'en pense :

Le dernier né des studios Folimage, ce studio d'animation situé dans ma région, à Valence (Drôme) et à qui on doit de jolis films comme Mia et le Migou ou la Prophétie des Grenouilles réalisé comme ce Tante Hilda par Jacques-Rémy Girerd ne m'a pas vraiment convaincu, ni non plus à mes enfants, certainement trop petits pour être touchés par le message écologique et militant trés - trop- appuyé et un peu au détriment de la fluidité de l'intrigue.

L'histoire sert en effet de pretexte à un plaidoyer  en faveur de la nature, dénonçant la manipulation génétique des plantes,l' industrialisation agroalimentaire et les OGM, ce qui est évidemment salutaire pour que les enfants appréhendent cette question écologique,  mais on aurait aimé plus de subtilité et de finesse que cette charge vraiment trop appuyée. Et le graphisme, qui multiplie dessins à la main et  peintures à l'aquarelle, donnent un coté brouillon assez peu agréable à voir .

Bref, une fable vraiment trop lourde qui n'est quand même pas un navet ( pour aller dans la métaphore légumière), mais qui reste quand même un poil sur l'estomac...

'Tante Hilda' dans les salles

A noter que    les éditions Flammarion nous proposent différents ouvrages pour accompagner la sortie du film éponyme. L'album propose une histoire écourtée et illustrée et compléte le livre par un documentaire très intéressant. Qu'est-ce que la biodiversité? Combien y a t-il d'espèces? Comment définir la sélection naturelle, la sélection artificielle, l'hybride, les OGM et les aliments transgéniques? 

2. Un voyage : on reste à quai!!

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L'histoire : c'est vendredi et Mona et Daniel partent en weekend "comme des amoureux", expliquent-ils à leur jeune fils Victor. Ils s'en vont à Lausanne, dans un hôtel trop beau pour leurs vêtements trop simples. Mona est malade et doit bientôt mourir. Entre shots de vodka et randonnées en tenue de soirée, elle vit ses derniers instants sur terre...

Ce que j'en pense :

Ce film là, j'en ai parlé lors de mon billet concours vendredi dernier et je vous avais dit que j'avais pas encore eu la possibilité de le voir mais que j'allais vite me rattraper sur la dernière oeuvre du romancier et cinéaste Samuel benchetrit.. J'aurais peut-être pas du autant me précipiter car à la vision de ce que j'avais présenté comme une oeuvre "experimentale et ambitieuse sur les battements de cœur d’un couple au dernier chapitre de sa vie", on est pas loin du pensum.

Un voyage représente tout ce que j'ai tendance à critiquer au cinéma : une oeuvre prétentieuse et pompeuse dans laquelle des acteurs annonent en chuchotant (j'entendais pas une phrase sur deux) et en regardant la caméra  des phrases sentencieuses, dès la toute première " Je vais mourir dans une heure, un jour où tu m'aimes" dit Mona à son époux, une caméra à l'épaule qui tournoie et fiche le mal au coeur, un esthétique laissant vraiment à désiser, des personnages qui agissent en dépit du bon sens (tout à coup, sans qu'on pige pourquoi, ils se mettent à faire le singe) et surtout une absence totale de scénario et un pathos assez indigeste.

Sur ce sujet extrêmement délicat de suicide assisté, d'autres films vus récemment tels que Miele de Valeria Golino ou Quelques heures de printemps,  avaient autrement plus de consistance et de subtilité.

Et  pour ceux qui auront gagné les places du film avec mon concours, espérons que ce voyage sera moins pénible pour eux qu'il ne l'a été pour moi...3. Avis de mistral : Le retour du Téléfilm de France 3!!

UN VOYAGE Bande Annonce (Samuel Benchetrit - 2014)

Un voyage; Abus de Mistral, Tante Hilda : revue de déceptions en salles

L'histoire : Léa, Adrien, et leur petit frère Théo, sourd de naissance, partent en vacances en Provence chez leur grand-père, Paul « Oliveron », qu'ils n'ont jamais rencontré à cause d'une brouille familiale. Ce ne sont pas les vacances dont ils rêvaient, surtout que leur père a annoncé la veille qu'il quittait la maison. En moins de 24 heures, c'est le clash des générations, entre les ados et un grand-père qu’ils croient psychorigide. A tort. Car le passé turbulent de Paul va ressurgir et les Seventies vont débarquer au fin fond des Alpilles. Pendant cet été tourmenté, les deux générations vont être transformées l'une par l'autre.

Ce que j'en pense :

Voilà un film que j'ai vu totalement par hasard- je me suis trompé de salles et j'ai eu la flemme de bouger lorsque je me suis aperçu de ma méprise :o), et qui, contrairement au Voyage, ne m'a pas déçu vu que j'en attendais absolument rien. J'avais vu la bande annonce deux ou trois fois et ce film de la cinéaste de la Rafle remplit totalement son cahier des charges au vu de la bande annonce et de l'affiche : faire un film de terroir à la gloire des plaisirs simples, du midi, du soleil, des "petites gens" forcéments sympas, de la bonne bouffe contre tout ce que nous apporte la modernité et qui pollue la relation humaines selon la réalisatrice: Internet, la PSP, le cannabis, la superficialité  et l'arrogance parisienne...

Bref, Avis de mistral ne se préoccupe surtout pas d'un peu de nuance et de subtilité dans son message, et on n'est surtout pas obligé de partager à 100 % la vision binaire et si tranchée de la cinéaste.

Le film se suit sans réel déplaisir, notamment grâce à la prestation pas mal du tout de Jean Reno, plutot meilleur que d'habitude dans son premier rôle de grand père (bougon à l'extérieur mais si sympa à l'intérieur) et quelques belles images du Sud, on y boit du pastis avec les cigales qui chantent,  voit passer Hugues Aufray jouer deux trois morceaux à la guitare et repartir, bref ce gentil petit téléfilm régionaliste de France 3 truffé de clichés et de stéréotypés passerait bien à la TV mais semble quand même un poil trop étroit sur gros écran..j'aurais peut-être mieux fait de ne pas me laisser bercer par le bruit des cigales et changer de salles, moi, non?

  http://listen.radionomy.com/pointures.m3u


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