Faut-il oser sortir sans maquillage ?

J’ai lu dans un sondage que la majorité des hommes (passons sur le pourcentage, je ne m’en rappelle plus) préféraient les femmes peu voire pas maquillées. Et Marilyn ? Et les tops models ?

C’est vrai. J’ai déjà entendu autour de moi que "trop de make-up (eye liner, fond de teint, mascara et gloss) c’était moche" et qu’une femme sans artifice est plus belle. Oui mais, il faudrait le dire aux marques de cosmétiques qui nous abreuvent de produits miracle à superposer pour nous donner un teint parfait. Base + fond de teint + poudre + illumineur + blush pour sculpter les joues. On ajoute un trait d’eye liner et de mascara sans parler du fard à paupières pour adoucir tout ça. Sans parler du contouring(technique américaine) pour donner un relief sexy à son visage.

Un matin, j’ai décidé (l’espace d’une minute) de sortir sans make up (pas de fond de teint ni de poudre car le reste, je peux m’en passer). Eh bien, je me suis trouvée la mine fatiguée, comme tombée du lit et puis, j’ai parfaitement distingué les réminiscences de mon adolescence (des boutons), j’ai noté mon teint peu uniforme … J’ai refusé.

Dans mon entourage, ( chez les hommes surtout) on me précise qu’en fait le naturel c’est mieux car cela permet à certain de savoir si une fille est belle naturellement ou uniquement grâce aux artifices. Il assène l’air de rien : "Pour certaines filles, heureusement que le maquillage existe".

Que doit-on en déduire ? Que le maquillage a le même effet que les boissons alcoolisées en surnombre. Lorsqu’un garçon, qui s’est saoulé la veille,  découvre au petit  matin, l’alcool dissipé que la jolie fille rencontrée en discothèque n’est pas si jolie que çà.

Le maquillage serait-il une sombre tricherie, un leurre pour les filles moins jolies ? D’ailleurs, une collègue m’avait, il y a une semaine, lancé un défi. Elle était persuadée que nous étions prisonnières du make-up et qu’un selfie sans make-up nous libérerait du diktat du tout parfait. Faire un selfie sans maquillage. Sans photoshop bien entendu. Ni lumière tamisée. Elle voulait un visage brut. Sincère. Elle m’a dit que même la mode cherchait des models avec plus de défaut et que l’heure de la perfection était terminée. Vous l’avez deviné. J’ai refusé. Je ne suis pas encore prête à m’accepter sans fard.

By Sophie Tagel

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