Terrienne*

Un plateau balayé par un vent très doux, l’ombre des nuages qui tache les pâturages. Juste le souffle de l’air dans les quelques bosquets de bouleaux, les cloches des jolies vaches rousses aux yeux cernés de noir, des rondeurs vertes, féminines et ondoyantes caressées par le vent.
Je suis assise en lisière de forêt, sur une souche et je m’emplis de ce silence sonore. Pas un seul bruit humain, ni voix, ni moteur. Savez-vous où je suis ? Oh ! Pas très loin, nul besoin d’aller loin pour être ailleurs n’est-ce pas ? Il y a autour de moi des gentianes, bleues et jaunes, des myrtilles à foison, des insectes qui butinent et arpentent les feuillages, très affairés, de la mousse moelleuse et des lichens sur les troncs ; il fait froid ici, l’hiver…
Nous sommes en Juin, l’air est vif, mais la chaleur du soleil extrait de la nature une multitude d’arômes riches, qui comme l’air purifient. C’est ici, dans ce tout proche ailleurs que je me retrouve le plus, terrienne. Et marcher là, des heures sans se lasser, m’englobe dans cet élément originel auquel la vie, souvent nous arrache.

› Envoyé par : lectriceencampagne

› Partir loin, ailleurs exactement, pour quelques instants ou plus longtemps. Laissez-vous aller à rêver et partagez, vous aussi, votre "Rêve d’ailleurs"  › ici
Classé dans:Rêve d'ailleurs, Salon de lecture Tagged: Rêve d’ailleurs, Salon de lecture