Création du Wolf Education International (WEI)

Lynda Brook était une des personnes invitées à l'assemblée générale d'Eleveurs et Montagnes, le 22/04/2014 à Sisteron.  Elle a annoncé la création d'une nouvelle association..., une de plus.

Le 22 avril 2014, l'association Eleveurs et Montagnes a tenu son AG. Invitée par Yves Derbez, président de l'association Eleveurs et Montagnes, Lynda Brook est la naturaliste anglaise auteure du document "Loup, la fin du mythe". (En savoir plus sur Lynda Brook). Yves Derbez est en partie également à l’origine du livre "le loup est revenu", récit d’Anne Vallaeys.

l'intervention de Lynda Brook

Les intertitres et les renvois sont de la Buvette des Alpages.

« Merci Yves de m'avoir invitée. Merci pour ta confiance... sur un sujet aussi complexe que le dossier de l'Europe. C'est bien LE sujet qui est au coeur du problème. TOUT se décide au niveau Européen.
Présentation de Lynda Brook

Je suis naturaliste, de nationalité anglaise. Mes études étaient littéraires (anglais/français) et religions comparées. J'ai fait des études en sciences naturelles "in situ", sur le terrain, entourée toujours d'excellents scientifiques. Je suis passionnée de pastoralisme et d'éthologie (étude sur le comportement). Depuis 35 ans je suis propriétaire de moutons, chèvres, chevaux... Le loup pour moi a été un sujet de désaccord avec le milieu scientifique - il y a 20 ans déjà.
Consciente que la protection et la présence du loup ne pouvaient que conduire au désastre en Europe, il y a 16 ans j'ai préparé un dossier avec un ami éleveur à partir de données américaines et d'études éthologiques. L'étude avait beaucoup gêné déjà à l'époque – on m'a mis les bâtons dans les roues - c'est seulement en 2013 que j'ai publié une version mise à jour - "Loup, fin du mythe" – que certains connaissent.
J'ai été parmi les premiers particuliers à subir une attaque de loup, dans un quartier résidentiel₁. Je ne serai pas la dernière. En décembre 2012 , le loup a attaqué à 20 mètres de nos fenêtres₂. 5 brebis déchiquetées, une consommée. 3 ou 4 ans auparavant, c'est un poney que nous avons réussi à sauver de justesse. Aujourd'hui, mon petit paradis est devenu un enfer. Je n'en dis pas plus – vous savez tous ce que c'est de vivre avec le loup. Alors j'ai repris le dossier loup. Il manquait cruellement les études anglophones et la connaissance de ce qui se passait chez nos voisins. Il y a un an - on ne connaissait pas l'histoire des loups au-delà de nos frontières.

Création de Wolf Education International (WEI)

La chance m'a fait connaître des scientifiques, encore une fois, parmi ceux-mêmes que j'avais étudié pour « Loup, fin du Mythe » - de grands scientifiques en Scandinavie et aux USA, au Canada et en Russie. Nous avons décidé de créer un panel de scientifiques émérites, une crédibilité scientifique au service des éleveurs et du grand public. Depuis le 25 mars le groupe s'appelle "Wolf Education International" WEI₃ ; au service du pastoralisme et l'économie rurale. Tout le monde est bénévole. Nous sommes en train de travailler sur un site, sur un procès en Finlande et sur de futurs symposiums...
Il faut des scientifiques pour casser l'aura totalitaire dont les scientifiques se sont entourés pour faire ascendance sur la population et servir leur cause – leur commerce. Pour démonter les mensonges, dénoncer les manipulations, pointer du doigt les abus.
"On vit de la protection."

L'Europe et les USA sont devenus des laboratoires à ciel ouvert pour étudier la nature : c'est une manne d'argent pour les scientifiques et les naturalistes, qui vivent ainsi de subventions payées par les contribuables. Vous faîtes tous partie d'un laboratoire à ciel ouvert. Ces scientifiques vivent de la «protection» - c'est leur commerce. Le loup, c'est tout simplement un excellent sujet d'étude. Comme les chiens de protection. Les études innombrables sur les chiens de protection et les tests sur les chiens de protection en faisaient partie, c'est un puit sans fond. Plus il y a de loups, plus il y a de chiens, plus il y a de sujets d'études, plus il y a d'argent. On ne protège pas le loup, on protège la protection. On vit de la protection.
Et tout cela est imposé par l'aura scientifique – le pouvoir, l'ascendance de l'aura scientifique. Aussi, quand des scientifiques arrivent pour vendre leur sujets d'études – 915 000€ pour faire des études pipeau dans le Parc du Mercantour et sur Canjuers – avec cette ascendance, cette aura.. Il ne faut pas stigmatiser, accuser les éleveurs. Ce sont des victimes. C'est contre tout ça que le WEI a été fondé.
En même temps que le groupe scientifique international, je coordonne un collectif international d'éleveurs - même de particuliers. La Norvège, la Suède, la Finlande (même la Russie), la Suisse, l'Italie, les USA. Le réseau grandit de jour en jour. Partout, c'est le même problème. La cohabitation est impossible. Les loups déciment les troupeaux, finissent également par décimer la faune sauvage, propagent des parasites, parfois mortels pour les êtres humains, attaquent les animaux domestiques et même des hommes.
Partout, la révolte gronde. En France, Éleveurs et Montagnes s'est joint au collectif international ainsi que le CERCLE. Le CERCLE qui m'a demandé de vous lire une lettre de soutien...

Le Manifeste sur la coexistence avec les grands carnivores dans l'Union européenne₄

J'en viens au dernier sujet européen – mais pas le moindre. C'est celui qui va vous réveiller – allumer une révolution. C'est déjà en route d'ailleurs...
Il s'agit du syndicalisme majoritaire européen qui vient de trahir les éleveurs devant la Commission Européenne. La FNO / FNSEA, haut placée, pas au niveau local ou régional, j'insiste. La fédération des Chambres d'Agriculture, haut placée, pas au niveau local ou régional s'apprêtent à signer un manifeste / un contrat de cohabitation avec le loup avec la FACE (une fédération européenne de la chasse) la CIC (les banques)₅, la WWF ..

La LCIE, c'est le groupe de scientifiques pro-loup qui régente le dossier loup au niveau de l'Europe, groupe crée par la WWF et l'UICN, c'est la maison mère de la gestion de la nature au niveau mondial... qui a créé la WWF et la LCIE.
Et..., cerise sur le gâteau, avec Baudouin de Menten de la Buvette des alpages… et Ferus.
Au mois de décembre 2013, en catimini, il y a eu une réunion – un workshop - à Bruxelles. Une réunion qui devait être démocratique regroupant tous ceux concernés par le problème du loup .. seulement ils ont soigneusement « oublié » d'inviter les principaux concernés₆.
C'était un Garden Party entre pro-loups internationaux₇ et la Copa-Cogeca/la FACE. La Copa-Cogeca, c'est la fédération européenne des fédérations agricoles majoritaires. Il y avait une douzaine de représentants Copa-Cogeca internationaux à Bruxelles le 5 décembre. Il n'y avait QUE la Copa-Cogeca pour représenter les éleveurs à part quelques éleveurs de rennes.
Pour la France, c'est la FNO/FNSEA qui préside le groupe ovin à la Copa-Cogeca qui a représenté TOUS les éleveurs de France. Alors que les syndicats et les chambres d'Agriculture locaux et régionaux, voire nationaux, ont déclaré que la cohabitation n'est pas possible, qu'il faudrait changer la législation européenne.

La FNO/FNSEA/Copa-Cogeca s'apprête à signer un manifeste de cohabitation avec les pro-loups. Un accord de principe de respecter la législation européenne, qu'il ne faudrait pas changer et le principe même que le loup soit une partie prenante des paysages européens. Qu'il faudra faire avec partout. Mieux que ça, que par le dialogue il faudra trouver des solutions de cohabitation alors qu'il n'y a PAS de solutions! Il y aura même une « cérémonie de signature », le 10 juin à Bruxelles, en nœuds papillons sans doute...
Nous avons contacté beaucoup de personnes, beaucoup de pays, ça bouge. Y compris au niveau FNO/ FNSEA locales, régionales et Chambres d'agriculture qui se sont tous faits rouler dans la farine. Il faudra casser ce manifeste antidémocratique et recommencer tout à zéro – un nouveau workshop – il faudra être représentés par autre chose que seulement la Copa-Cogeca. Et il ne faut pas signer un manifeste pour avoir le droit de discuter (!), surtout pas un manifeste de cohabitation!
Alors, chacun à son niveau peut interpeller son syndicat ou son association: interpeller sa Chambre d'Agriculture, déchirer même ses cartes d'adhésion en signe de protestation₈. Nous relayons aux différents pays. Nous travaillons sur ce sujet avec les associations françaises qui sont déjà dans le collectif international... et bien d'autres.
Lynda Brook
« Wolf Education International »

Notes de bas de page de la Buvette

1. Le propriétaire du nom de domaine loupfindumythe.com (site non en ligne) est Lynda Brook : Quartier Farine, 83136 Méounes-lès-Montrieux, une commune française située dans le département du Var.
2. Des photos de l'attaque sur ces moutons ont été publiées sur Facebook, sur la page de son fils semble t-il.
3. Wolf Education International, learning the Truth About Wolves. http://wolfeducationinternational.com/. Les principaux auteurs de WEI sont une cohorte d'opposants au loup, déjà évoqués dans le dossier "scientifique" de Lynda Brook: spécialistes des "attaques de loups sur les humains" ou des maladies transmissibles par le loup: James Beers (The Danger of Wolves - http://iwmc.org/IWMC-Forum/JamesBeers/index.htm); Dr. Valerius Geist (http://en.wikipedia.org/wiki/Valerius_Geist) ; Will N. Graves (The Wolf Hating Propaganda Linguist - http://willgraveswolfhater.blogspot.be/ ; Tom Remington (http://tomremington.com/) ;
   Dr. Earl Stahl ( http://wolfeducationinternational.com/author/earl-stahl/). Une création qui prend place dans la stratégie pastorale de création de multiples associations en vues de multiplier les subsides. Dans ce cas, les acteurs, principalement américains auront du mal à intégrer la politique européenne.
4. Voir "Prédateurs: la Commission garde la Directive Habitats et propose une plate-forme et des actions" et les autres informations sur les "workshop".
5. Comme quoi, "des études en sciences naturelles "in situ", sur le terrain, entourée toujours d'excellents scientifiques" ne font pas de Lynda Brook une scientifique, et ses "travaux" ne sont pas à une approximation près: La CIC existe bien en tant que banque, mais la CIC dont il est question ici est le Conseil International de la Chasse (The International Council for Game and Wildlife Conservation), pas une banque donc.
6. Du côté pastoral français, le CERPAM (Laurent Garde), l’ADDIP (Bruno Besche Commenge ) et la FNO (Frank Diény) qui étaient présents en janvier 2013 ont brillés par leur absence à la réunion suivante, marquant par la une nouvelle fois leur préférence pour la politique de la chaise vide. Très remarqués en janvier, ils ont, d'après mes sources, continué à se faire remarquer avant cette deuxième réunion. Mais le lobbying effectué n’a semble t-il pas eu l’effet escompté (Ils auraient spammer les membres de la commission de mails et de "newsletters" sans leur demander leur avis), une question de diplomatie et de savoir vivre brouillant la lisibilité des messages envoyés. On se souvient des « comportements vulgaires et irrationnels » dénoncés en ces termes le 24 septembre 2013 par Nathalie Marthien, préfète d'Ariège ou du dossier sur « les scandales de l’Etat » que le chargé de mission de l’ADDIP avait jeté à la tête de la personne qu’il essayait de convaincre.
7. les listes des participants aux réunions de janvier 2013 et de décembre 2013 montrent au contraire que les éleveurs et chasseurs européens y étaient largement représentés.
8. Depuis le temps que la Buvette écrit que la FNSEA ne représente pas les intérêts des petits (éleveurs ou agriculteurs). Lire Xavier Beulin, le crésus du terroir-caisse.

Pour en savoir plus

• Sur le contexte de ce manifeste, lire "Prédateurs: la Commission garde la Directive Habitats et propose une plate-forme et des actions".
• E&M veut mobiliser les élus locaux
• Le texte original de la présentation de Lynda Brook à l'AG d'E&M

Un soutien écologiste

Colette Charriau

Après le soutien implicite de José Bové (Nicolas Hulot a dit de lui en souriant dans un reportage de FR3: "José Bové est un sale con"), Yves Derbez semblait assez content d'avoir un autre soutien issu d'Europe Ecologie Les Verts (EELV), celui de Colette Charriau, conseillère régionale déléguée aux affaires relevant du logement et de l’habitat (région PACA) et adjointe à l’urbanisme de la ville de Digne-les-Bains dans les Alpes de Haute Provence.

"Lors de cette AG, E&M a obtenu un soutien important : celui de Colette Charriau, conseillère régionale EELV. « Je prends acte aujourd'hui de la gravité de la situation et m'engage à être votre relais au conseil régional », a-t-elle déclaré aux éleveurs présents à Sisteron. « Elle a compris l'importance de notre filière économique dans la région et se fera notre porte-parole », se félicite Yves Derbez, président d'E&M. Daniel Spagnou, maire de Sisteron, et Pierre Martin-Charpenel, maire de Barcelonnette, ont également confirmé leur soutien à l'association."

En Mars 2013, premier signe de la part de Colette Charriau : "Si Colette Charriau, conseillère régionale (EE-LesVerts) n'est pas allée hier jusqu'à dire que ce plan loup est "une grande avancée", tel que l'a assuré Francis Solda, président de la FDO04, elle a néanmoins souhaité qu'il permette "de créer les conditions pour maintenir un élevage dans nos espaces" (Source).

Un souhait louable, étrangement proche de l'objectif du manifeste sur la coexistence avec les grands carnivores dans l'Union européenne: "Sa mission est de trouver les moyens de réduire au minimum, et si possible, à éliminer les conflits entre les intérêts humains et la présence d'espèces de grands carnivores, par l'échange de connaissances et de travailler ensemble pour trouver des solutions communes aux véritables conflits." Colette Charriau fait donc son entrée dans la liste des acteurs de la controverse pastoralisme/prédateurs de la Buvette.

Les éléments du manifeste sur la coexistence avec les grands carnivores dans l'Union européenne
Plusieurs éléments sont considérés comme essentiels :

• Le respect de la législation: La Directive Habitats de l'UE est un instrument juridique approprié pour la conservation et la gestion durable des espèces de grands carnivores dans un état de conservation favorable dans l'UE .

• La reconnaissance de la validité des intérêts multiples : les paysages ont plusieurs fonctions. Les sociétés humaines ont le droit d'utiliser leurs ressources naturelles de manière durable et les grands carnivores sont partie intégrante des écosystèmes européens.

• L’acceptation de la nécessité d'un dialogue constructif entre les parties prenantes : Afin de faciliter la coexistence hommes/prédateurs sur le long terme, les participants s'engagent dans un dialogue constructif à travailler ensemble au niveau national et régional en vue de trouver des solutions communément acceptées aux conflits.

• La nécessité d'une coopération transfrontalière : La grande majorité des espèces de grands carnivores vivent sur des territoires qui dépassent les frontières nationales, la coopération transfrontalière est donc indispensable.

Un engagement

En s’inscrivant au manifeste, les participants accepteront ces principes de base, mais aussi s'engageront à participer activement au dialogue et à partager leurs expériences. Cet engagement sera également une déclaration de leur volonté à :

• trouver des solutions aux conflits découlant de la coexistence de l'homme et les grands carnivores par le partage d'informations au sujet de leurs propres expériences ;

• écouter et discuter des expériences des autres parties prenantes ;
• accepter que les solutions peuvent parfois être trouvées que par des compromis ;

• être ouvert à accepter, après des discussions approfondies et constructives, certaines pratiques comme des exemples de bonnes pratiques en matière de coexistence réussie ;

• exprimer une volonté de transférer et de tester ces exemples de bonnes pratiques dans leurs propres situations et circonstances.


Les participants seront prêt à consacrer des ressources à la plate-forme : 


• libérer du temps/homme pour participer aux travaux ;

• partager l'information ;
• analyser les informations partagées et discuter des positions des acteurs.