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Rami Malek, le méconnu

Publié le 25 avril 2014 par Wtfru @romain_wtfru

Comme la bonne humeur règne en prévision de Cannes, on continue notre tour d’horizon des Next Big Thing. Et celui qui attire notre attention aujourd’hui, c’est Rami Malek, à l’affiche de Need For Speed en ce moment. Vous ne connaissez sans doute pas encore Malek et c’est tout à fait normal dans la mesure où le type n’a pas encore eu de rôle décisif qui ait pu le mettre en haut de l’affiche. Ce n’est pourtant pas faute d’enchaîner les succès. Rami Saïd Malek, trentenaire américain d’origine égyptienne peut en effet se targuer de jouer dans des films plus que rentables sans jamais avoir à porter un film ou une série sur ses épaules.

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Démarrant sa carrière avec un petit rôle dans Gilmore Girls suivi de deux apparitions dans la série sur la guerre en Irak créée par Chris Gerolmo et surtout Steven Bochco (le génie derrière NYPD Blue ou Hill Street Blues) Over There et d’un rôle récurrent d’adolescent gay dans La Guerre à la Maison, Rami Malek trouve son premier rôle au cinéma dans La Nuit au Musée de Shawn Levy, très bonne comédie fantastique avec Ben Stiller, Owen Wilson, Steve Coogan ou encore Robin Williams. Son rôle du Pharaon Akmenrah est d’ailleurs un des plus importants du film, sans pour autant qu’il n’ait à apparaître beaucoup à l’écran. On le retrouve d’ailleurs dans un rôle un peu moins important, dans la suite en 2009, Battle at the Smithsonian, toujours réalisée par Shawn Levy et toujours très réussie. On devrait d’ailleurs le revoir dans la deuxième suite, prévue pour 2015.

En 2010, il reprend alors le chemin de la télévision avec un rôle récurrent dans la huitième saison de 24 et surtout dans la peau de Merriell Shelton, dit Snafu dans The Pacific, le complément de Band of Brothers, toujours créée par Steven Spielberg et Tom Hanks. Son rôle tranche clairement avec ce qu’on l’avait vu faire auparavant. En effet, Snafu est un soldat sombre, qui a perdu toute humanité au combat et qui collectionne les dents en or des ennemis japonais qu’il abat. N’apparaissant que dans la deuxième partie de la saison, celle qui se concentre sur Eugene Sledge, joué par Joseph Mazzello, il en est une des principales qualités grâce à son interprétation tout en retenue et en ambiguïté. C’est alors là qu’on voit le véritable talent de Rami Malek, capable de jouer les pires ordures avec un visage d’enfant. Tom Hanks le caste alors dans son deuxième film en tant que réalisateur, Il n’est jamais trop tard, en 2011. Le film est un échec critique et public mais Rami Malek est protégé, dans la mesure où il n’est pas un rôle important.

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Snafu Shelton

Snafu Shelton

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Son année 2012 est en revanche bien plus remplie. Il joue un bad guy dans la seule saison d’Alcatraz, un show produit par J.J. Abrams qui aurait mérité bien plus que la volée de bois vert qu’il a reçu, en plus des mauvaises audiences.
Il joue ensuite dans le très jouissif Battleship de Peter Berg, qui a le mérite d’avoir permis à son réalisateur de faire Lone Survivor, un des meilleurs films de guerre de ces 30 dernières années. Son rôle dans Battleship est court, cependant. Il en reste que le film est une réussite dans son genre, aussi fun qu’idiot (la scène de football initiale entre Tadanobu Asano et Taylor Kitsch devrait vous en convaincre). Rami Malek apparaît ensuite dans The Master, film un peu décevant de Paul Thomas Anderson et on sait à quel point le réalisateur choisit bien ses acteurs. Il est ensuite parachuté dans la saga Twilight, pour le cinquième et ultime épisode. On aime ou on n’aime pas Twilight, il en reste qu’être casté dans une telle saga pour un jeune acteur est une belle ligne sur un CV.

Depuis, Rami Malek tourne beaucoup, dans des projets plutôt mainstream, certes, mais qui recèlent presque tous d’un véritable intérêt artistique (à défaut d’être réussis), comme Les Amants du Texas. En France cette année, on l’a vu en début d’année dans OldBoy, le remake catastrophique de Spike Lee du film coréen de Park Chan-Wook. Vu est un bien grand mot dans la mesure où il apparaît un quart de seconde dans un rôle qui a sans doute été éreinté au montage, Spike Lee s’étant plaint de ne pas avoir le Final Cut et de s’être fait avoir par les studios (comparé à un certain Mathieu K. qui s’était plaint après Babylon A.D., Spike Lee a le droit de râler au vu de sa carrière plus que satisfaisante et recelant de chefs d’œuvres divers et variés). On l’a ensuite BIEN vu dans Need for Speed de Scott Waugh, navet cataclysmique, ennuyeux, mal foutu et surtout assommant de sérieux où Rami Malek joue un mécanicien-ressort comique. La seule scène du film assez originale et drôle, c’est lui qui en est l’auteur, une balade tout nu dans un open space.
On peut aussi le voir cette semaine dans States of Grace, un phénomène du cinéma indépendant américain avec la toujours impeccable Brie Larson qui ne sort que maintenant sur nos écrans. C’est d’ailleurs définitivement sa meilleure performance à ce jour. Dans le chef d’oeuvre de Destin Cretton, il joue un nouvel éducateur dans le centre pour enfants en difficulté du personnage de Brie Larson. Il joue à la perfection le nouveau qui arrive dans un système pré-établi et qui a du mal à s’adapter. Le film a d’ailleurs l’intelligence de ne pas se centrer sur lui et de ne lui laisser que quelques scènes décisives pour montrer la manière dont il s’adapte et finit par être partie intégrante du centre.

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Dans States of Grace, son meilleur rôle so far.

Dans States of Grace, son meilleur rôle so far.

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Rami Malek est donc en pleine possession de ses moyens et apparaît dans toujours plus de films d’une année à l’autre. Ses crédits affichent Peter Berg, Spike Lee, Paul Thomas Anderson ou encore Bill Condon. On fait difficilement mieux en un peu moins de 10 ans de carrière, non ?

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