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L’enfant de Schindler de Léon Leyson

Par Artemissia Gold @SongeD1NuitDete

l'enfant de schindlerBroché: 221 pages
Éditeur : POCKET JEUNESSE (7 mai 2014)
Collection : Pocket Jeunesse
Langue : Français
ISBN-10: 2266246925
ISBN-13: 978-2266246927

Prix éditeur: 15€90

Disponible sur liseuse : Non

Résumé:

Léon Leyson vit une enfance heureuse au sein d’une famille modeste à Cracovie, jusqu’au début des persécutions envers les Juifs. Lorsque des soldats nazis frappent son père sous ses yeux, il comprend que plus rien ne sera comme avant. Alors que la famille s’installe dans le ghetto juif de la ville, Oskar Schindler, patron allemand d’une usine de céramique, décide d’engager des hommes juifs, parmi lesquels le père de Léon et son frère. À l’âge de treize ans, le petit garçon parvient à convaincre un officier allemand de le laisser les rejoindre, bien qu’il doive monter sur une caisse en bois pour pouvoir atteindre les machines. Schindler, qui le surnomme "le petit Leyson", s’attache à lui et lui octroie des rations de nourriture supplémentaires, avant de le sauver d’Auschwitz avec toute sa famille. En 1949, Leon Leyson part pour les Etats-Unis, déterminé à débuter une nouvelle vie. Il meurt en janvier 2013, à 83 ans, juste après avoir remis son manuscrit à son éditeur.

Mon avis:

Comme beaucoup, j’ai entendu pour la première fois le nom de Schindler quand le film de Steven Spielberg  est sorti dans les années 90. Dans son roman autobiographique, Leon Leyson, Leib Lejzon de son vrai nom, rend non seulement hommage à cet homme courageux qui a tout risqué pour sauver ses employés juifs mais nous livre également un témoignage sur cette sombre période qu’est la seconde guerre mondiale et sur la Shoah.

"Ça pourrait être pire… Malheureusement, ça le deviendrait"

Leon Leyson débute son récit alors que la guerre n’avait pas encore éclaté et qu’il vivait avec toute sa famille dans un petit village à 600 kilomètres de Cracovie. Mais les bonheurs simples de l’enfance vont vite faire place aux premières brimades à l’encontre de la communauté juive lorsque l’Allemagne envahit la Pologne en 1939. Contraints de quitter leur village natal pour trouver du travail, la famille Lejzon va être malheureusement aux premières loges pour assister à l’escalade de privations, de violence et de haine. Considérés comme une sous espèce de parasites par l’occupant mais aussi par beaucoup de polonais, les juifs voient leurs droits se réduire comme peau de chagrin jusqu’à être contraints de quitter leurs foyers réquisitionnés pour être parqués dans un guetto. Là s’entasseront 15000 individus pour 5000 places. Le manque d’hygiène, de nourriture, d’argent rend les conditions de vie de la famille extrêmement précaires bien que le père de Léon soit embauché dans une fabrique d’émail dirigée par un certain Oskar Schindler, unindustriel nazi.

Lorsque le guetto est vidé en 1943, ses habitants déjà affaiblis par la famine et les épidémies, sont envoyés dans des camps de travail ou de concentration. La famille de Leon est envoyée à Plaszow , un camp de travail dirigé d’une main de fer par un SS dénommé Amon Göth. C’est pour échapper à cet enfer que l’auteur fera tout pour être employé à son tour dans l’usine de Schindler où travaille déjà son père. Jusqu’à la fin de la guerre, le nazi fera tout pour garder ses employés en vie et les protéger contre les directives inhumaines allemandes.

"Je ne suis pas philosophe mais je crois qu’Oskar Schindler correspond à la définition même de l’héroïsme. Il a prouvé qu’une personne seule peut se dresser contre l’enfer et faire la différence"

Comme je l’ai dit, j’ai beaucoup aimé le film mais je me suis toujours dit que l’image donnée sur ce personnage devait être très embellie; un héros à l’américaine qui s’adoucit tout au long du film, prend conscience des événements et décide d’y rendre part pour déjouer le cours de l’Histoire. Un vrai héros de fiction en somme. Mais apparemment, non.

C’est sans doute ce qui m’a le plus marquée dans ce livre. J’y ai retrouvé un portrait de Schindler extrêmement proche; celui d’un homme bon vivant, aimant les femmes et les fêtes mais aussi habile négociateur et surtout très humain. Cet industriel ambitieux, membre du parti nazi, voyait dans la guerre un bon moyen de s’enrichir. D’autant plus que les juifs sont des travailleurs qui ne lui coûtaient rien. Entre pots de vins et  transactions en tous genres, Schindler va effectivement amasser pendant ces années des sommes d’argent considérables. Mais alors que la plupart des autres industriels sans scrupules vont fuir quand la fin de la guerre approche, Schindler utilise sa fortune pour garder ses employés en vie et les sauver des camps de la mort.

Un homme bon et juste malgré ses défauts et à qui l’auteur voue une admiration sans borne. Ce livre est plus qu’un témoignage, il est aussi un hommage même si Oskar Schindler apparaît peu dans le roman. Au milieu de toute l’horreur décrite, il apparaît comme une lueur d’espoir pour tous ces hommes et ces femmes qui sont destinés à une mort certaine et qui ne se font plus aucune illusion.

Un témoignage précis mais tout en retenue

Autre point appréciable de ce récit: sa justesse. Pas d’effet larmoyant, ni de pathos à outrance. Il ne s’agit pas ici d’apitoyer le lecteur mais de mettre des mots justes sur une expérience des plus dures. Le livre est destiné à un public d’adolescents. Son style est accessible et fluide sans pour autant chercher à modeler d’une manière ou d’une autre la réalité.

Un témoignage à la fois précis et bouleversant sur les horreurs dont l’homme peut être capable mais aussi sur l’héroïsme et l’abnégation dont d’autres ont fait preuve. Une belle leçon à méditer.

Très bon

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