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[Chronique] SomethingALaMode – Endless Stairs

Publié le 27 avril 2014 par Wtfru @romain_wtfru

Le grand retour de SomethingALaMode est très réussi. Le duo français sort son second album, Endless Stairs, dont voici notre avis.

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On les avait laissé fuyant sur leur chappy dans les rues de Paris, violon sur l’épaule et violoncelle sous le bras, dans le clip de « Rondo Parisiano ». Cinq ans après le morceau qui les a révélé au grand jour, les révoilà avec un second opus, Endless Stairs. Il était temps.
SomethingALaMode, aka SALM, c’est la démocratisation des instruments classiques pour certains, c’est un sacrilège pour d’autres. En mélangeant instruments à cordes et électro, le duo fait figure d’OVNI dans le paysage de la musique électronique française ; non seulement parce que Thomas Roussel et Yannick Grandjean sont originaires de Dijon, mais parce que leur musique est singulière. Comment la dénommer ? Classic-house ? Electro-classic ? Seule certitude, leur son ne laisse pas indifférent.
L’électro française ne produit pas que des monstres de la com’ qui affolent les internets à la moindre image publiée. À l’instar de SALM, il y a aussi des groupes plus discrets, qui avancent sans faire grand bruit, doucement mais sûrement. Leur album est sorti cette semaine, via iTunes et Soundcloud et sans provoquer d’ébullition dans la chronique. Pourtant, Endless Stairs est une vraie réussite et vaut bien qu’on y prête une oreille, ou mieux, deux.
Les deux DJ doivent leur notoriété notamment pour avoir bossé avec Karl Lagerfeld. Le grand couturier allemand avait utilisé leur son pour des bandes originales de défilés, à Paris et Venise entre autres. C’est d’ailleurs sa voix, enregistrée au cours d’un entretien avec les deux musiciens, que l’on entendait sur le morceau « Rondo Parisiano ».

Depuis 2009, ils ont beaucoup tourné, rencontré pas mal de monde (en faisant la première partie des Bloody Beetroots notamment), ce qui leur permet d’avoir des featurings intéressants sur cet album.

Et d’entrée de jeu, c’est un tube potentiel qui donne le ton. « Toy Spark Gun » a tout de la recette du succès, qui avait permis à Disclosure d’enchaîner les tubes l’année dernière : une base très rythmée, de gros kicks, une voix. En l’occurrence il s’agit de celle de Dan Black, l’ancien chanteur du feu groupe The Servant. On saît le Britannique sensible à la musique classique, qu’il a déjà alliée à certains de ses morceaux solo, comme « Symphonies », sur son album UN en 2009.

« On my mind » dévoile une autre collaboration, avec le groupe de synth-pop californien DWNTWN. Une voix féminine, celle de Jamie Leffler, laisse ensuite la place à celle de Robert Cepeda pour un titre aussi très rythmé par les salves de violon. Les sonorités de cet album rappellent par moment Daft Punk ou Kavinsky (mais en mieux), comme sur « After the rain » ou « Kairos ». Vient ensuite l’excellent « Somebody’s Gonna Love Me », avec la voix de la chanteuse Lola, française mais basée à Brooklyn. Encore une fois, la rengaine couplet/refrain/pont permet d’envisager un succès commercial de ce morceau. « Prophet 21 » est un des piliers de cet album : violente, testostéronée, électrique, lourde, le clip avait déjà fait grand bruit. Et pour cause, sorti en fin d’année dernière, il avait été réalisé par Edgar Marie, qui a aussi travaillé sur Les Lyonnais et la série Braquo.

On respire un peu avec « Tunnel of Love » (rien à voir avec le titre des Dire Straits) qui calme le jeu. Sans voix et avec un rythme plus lent, cette piste est plus aérée et dévoile plus largement les instruments classiques, avec quelques notes de piano légères. Encore du lourd avec « Losing Game » en featuring avec Adam Joseph, puis « Architecture ».
Néanmoins l’album perd en intensité sur la fin, et c’est bien dommage car l’ambiance intense et un peu inquiétante de la dernière track, « Versailles No Bara », est très intéressante. Il aurait fallu agencer d’une autre manière l’album, en intercalant les morceaux purement musicaux avec ceux dits « vocaux ».
Endless Stairs est un album riche, rythmé, relativement dense. Les featurings variés permettent d’apporter des parties vocales fréquemment présentes. Plus de voix, moins de cordes, le second LP de SALM se veut résolument plus pop et électro que le premier, qui faisait la part belle à la partie instrumentale. Faire valser mélodies baroques avec des bases électro : nous sommes conquis par cette néo-French touch. En attendant la release party au Social Club le 17 mai, le duo n’en finit pas de monter les marches de la notoriété.

L’album est en écoute en suivant ce lien.

Tracklist :

1. Toy Spark Gun (feat. Dan Black)
2. After The Rain
3. On My Mind (feat. DWNTWN)
4. Kairos
5. Somebody’s Gonna Love Me (feat. Lola)
6. Prophet 21
7. Tunnel Of Love
8. Losing Game (feat. Adam Joseph)
9. Architecture
10. Endless Stairs
11. Julius
12. Versailles No Bara (feat. Rinko Kikuchi)


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