Magazine Voyages

Législatives : élire le déjà élu ?

Publié le 11 juin 2007 par Argoul

Why France must vote four times when England or Germany vote only once and the US twice? It is because French intellectuals love complication. It is the case of the last institutional reform than the Left wing wanted. As Law is ‘general will’, nobody is able to abolish any law without offend opponents – so you have to pile up texts, or do ‘revolution’ as France loves to do every generation (1789, 1800, 1815, 1830, 1848, 1871, 1940, 1946, 1958, 1968, 1981, 2007…). If a President is elected, why vote against him in Parliament? So you have convinced who vote for the President’s majority, and the others who consider that it is no longer useful to vote. Is that the French “intelligence”?

La question paraît pourtant simple : la France doit se choisir un gouvernement pour les 5 ans à venir. Mais pourquoi faut-il que les Français aient à voter quatre fois à la suite - pour réussir ce que les Anglais et les Allemands réalisent en une seule fois, et les Américains en deux fois, mais décalé ? Parce que les Français adorent empiler les textes, rajouter des corrections, faire la place aux contradictions. Au risque de n’y plus rien voir…

La question est réellement simple : qui va gouverner durant les 5 prochaines années, et avec quel projet ? Au Royaume-Uni, les électeurs votent en une seule fois pour un député, dont le parti portera à sa tête un Premier Ministre. Simple, clair et démocratique. En Allemagne, les électeurs panachent en une seule fois le nom d’un candidat et le nom d’un parti (pour la dose de proportionnelle), le Bundestag portera à sa tête le chef du parti majoritaire ou le chef d’une coalition. Aux Etats-Unis, on vote pour un seul Président puis, deux ans plus tard, on renouvelle les Représentants, ce qui permet de corriger un pouvoir par l’autre. En France ? Nul n’a été capable de choisir entre régime parlementaire ou présidentiel, entre parti avec à sa tête un leader et arbitre au-dessus des partis tenant son mandat directement du peuple – avec conflit de « volonté générale » si le Président et la majorité ne sont pas en phase… Pour bien brouiller les pistes, un premier tour permet d’éparpiller au maximum les « gauloiseries », chaque Français fondant presque sa secte car il n’est jamais « d’accord » avec personne (pas même avec lui-même, dit-on). Un second tour rationalise à la serpe et « Monsieur 0.34% » comme « Madame 46.94% » n’existent alors plus. Comme la dernière réforme institutionnelle, « de gauche », est d’élire les députés dans la foulée du Président, les députés se trouvent soumis moins à leur parti qu’à cette « personnalisation » présidentialiste !

C’est pourquoi :
• la participation est si faible, autour de 60%, les Français jugent avoir déjà fait leur devoir avec le Président,
• la victoire de la droite n’est pas une vague mais apparaît comme un véritable tsunami, les électeurs jugeant qu’une fois un Président élu, lui donner une majorité est une formalité logique – seuls les convaincus allant alors aux urnes.
• La gauche est démobilisée, le PS en déroute ;
• le centre n’existe que par alliance, Bayrou c’est Bayrouth : un champ de ruines.
• Les petits partis ne surnagent que s’ils ont signés des accords de désistement réciproques ou s’ils ont une implantation locale ancienne (PCF)

Et surgissent les questions :
• Jouer avec le scrutin est-il intelligent ? Changer les règles ne se retourne-t-il pas contre leurs auteurs, avec leurs idées trop sophistiquées ? Le plus simple – comme dans les autres grands pays démocratiques – ne serait-il pas le mieux ?
• Le Parti Socialiste va-t-il survivre à cette claque supplémentaire ? La France a-t-elle encore « besoin de la gauche » comme le balbutie François Hollande ? Ou du moins de « cette gauche-là » qui croit qu’une incantation remplace un projet concret ?
• Les « petits partis gaulois » ne vont-ils subsister que comme vestiges folkloriques, sans moyens publics ?
• Le second tour connaîtra-t-il une participation encore plus faible ?
• La « rue » ne sera-t-il pas la tentation des « exclus » du scrutin, à l’inverse de tous les grands pays démocratiques ?

C’est « ça » l’intelligence française-que-le-monde-entier-nous-envie ?

Article repris dans www.election-presidentielle.fr


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Argoul 1120 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossiers Paperblog

Magazine