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ITATUBE : Analyse du business des Youtubers

Par Misteremma @misteremma
ITATUBE : Analyse du business des Youtubers

En 1999, je découvrais le travail de l’artiste américain Nelson Sullivan. Ces vidéos allaient m’inspirer pour créer le personnage de Mister Emma. En 2004, je démarre mes réalisations en portant une petite caméra à bout de bras. Les gens me regardent comme un cinglé en train de marcher en parlant seul à cet objectif. L’arrivée de l’émission Archi Urbain pour la télévision en 2006 m’obligera à transformer mon modèle en une technologie plus lourde : micros plus performants pour éviter les bruits environnants et le vent, mono-pied pour stabiliser l’image.

C’est donc de la sorte que je me suis rendu à la convention indépendante ITAtube qui s’est déroulée les 26 et 27 avril 2014. Mon ami Philippe Smets (qui écrit aussi pour misteremma.com des articles sur ses Youtubers favoris) m’avait convié à le rejoindre à ce gigantesque meet & greet. Des stars internationales étaient annoncées : Tyler Oakley, Troye Sivan, Sam Pepper, Louise Pentland, Zoe Sugg, Alfie Deyes, Marcus Butler, Caspar Lee, Joe Sugg, Jim Chapman, Oli White, Louis Cole, Ben Brown, Hannah Hart, Sam King, DrewIsSharing et bien d’autres.

Quel ne fut pas mon étonnement de voir qu’une nouvelle génération avait repris le flambeau de Nelson Sullivan. Ces Youtubers sont tous à se promener avec un appareil photo pocket en main et se filment en expliquant ce qui se déroulent devant eux. Pas d’écran de contrôle, pas de micro ajouté, juste de l’instantané. Ils n’ont jamais entendu parler de Nelson, ni de moi-même. Ce modèle de production est venu à eux grâce à l’évolution technologique et grâce à un service d’upload et de partage appelé… Youtube !

Je me retrouve comme un journaliste ancienne génération avec tout mon attirail, tout droit sorti de la RAI. Je me rends compte que mon émission de télé m’a sorti des chemins tracés en 2004. J’observe, j’analyse.

Alors que je n’ai jamais trouvé un modèle économique à mon travail, il semblerait bien que ces nouveaux Youtubers ne se plaignent pas du chômage. Leur communauté leur apporte le nombre de vues nécessaires pour obtenir des rétributions suffisantes à leurs délires et pour intéresser des marques pour faire du placement de produits rémunérateurs. De plus, le maître de cette génération, Tyler Oakley, a été bien plus loin dans le contrôle de son image et dans le business : il vend ses autographes ! 20 euros l’affiche à acheter avant d’accéder au jeune américain et obtenir la sacrée signature. Vous pouvez aussi acheter le tout par Internet au prix de 40 euros. Une séance de dédicace d’1h30 lui rapporte 3600 euros à raison de 2 signatures par minutes, ce qui est tout à fait possible comme rendement ! Pas mal. PS : le hug est gratuit.

Je ne parviendrai pas à obtenir un entretien de 4 minutes avec la star des Youtubers, trop occupé avec sa communauté. Il faut dire que ces vedettes du net, ce sont faites sans apport extérieur : elles n’ont pas besoin des journalistes, ni de subsides publiques pour vivre. Elles ont juste besoin d’être aux petits soins avec leurs fans. Petits soins signifient grand sourire, petit mot d’attention et hug d’amour. Tout se paraître disparaît dès qu’ils ont le dos tourné mais les fans sont ravis. Ce qui m’a marqué durant cette convention ITAtube, c’est le manque de discussion entre eux, c’est aussi le manque d’attention envers les journalistes. Pas un mot avant ou après les interviews. Ils sont pour la plupart en contrat avec un manager qui décident de leur planning. De véritables stars à la hauteur de vedettes internationales qui donnent pour certains un arrière goût amer et une déception au niveau de leur capital sympathie. Je pourrais citer les garçons de la British Invasion qui acceptent faire un entretien avec moi et qui disparaissent ensuite gronder par leur manager. Aucun mot d’explication ne viendra et pourtant nous nous croiserons de nombreuses fois dans les couloirs des backstages.

Je vous propose de découvrir la vision de cette convention par des youtubeurs présents :

Louis Cole, Ben Brown et Vivianna Does

Louiscole
BenBrown
Vivannadoes

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