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Coup de mâchoire sur un coup de Trafalgar: Ne cassez pas le mur de Berlin!

Publié le 02 mai 2014 par Romain Delannoy

Sur ce blog, je dorlote beaucoup les espaces même si j'ai toujours la rubrique "Out" pour les villes, pays et régions du mois. Mais comme je suis mauvais dans l'âme, j'aime critiquer mais les critiques seront toujours justes. Je serai comme un vengeur masqué contre toutes les arnaques touristiques ou les situations inacceptables. Ca va défoncer du gen, je vous le dis.

Cible du coup de mâchoire: Les promoteurs immobiliers et le maire de Berlin.

Coup de Trafalgar subi: on s'en prend au mur de Berlin

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La Trabant, vous n'avez pas envie qu'elle disparaisse?

"Ne cassez pas le mur de Berlin!". Ce n'est pas le mur mais ma gueule d'ange que les habitants de l'Est comme de l'Ouest m'auraient pété si j'avai prononcé ces mots entre 1961 et 1989. En effet, Walter Ulbricht qui contrôlait la RDA avec l'appui des soviétiques avait pris la décision d'ériger cette frontière de barbelés qui était amenée à se fortifier avec les parpaings. Tout ça parce que 3,5 millions d'Allemands de l'Est avaient fui vers la RFA. Les laisser passer étaient rares entre Berlin Est et Berlin Ouest, plus faciles à obtenir avec l'Ostpolitik mise en place par Willy Brandt dans les années 1970 même si passer de l'Est à l'Ouest s'avérait plus compliqué que dans l'autre sens. Après moults manifestations, en particulier à Dresde et à Leipzig, après une interview télévisée confuse de Shabowski qui annonçait sans trop comprendre la situation que les frontières étaient ouvertes, une foule en liesse de Berlinois vint casser le mur dans la nuit du 9 au 10 novembre 1989, une nuit arrosée de champagne. Alors bien sur, quand on pense à ces familles ou ces couples séparés pendant 28 ans, le mur devait être détruit et pulvérisé sans demi mesure. Mais l'homme a besoin de symboles pour se souvenir, ne pas oublier le passé et ses horreurs. Le devoir de mémoire devient vite une obligation et personne n'aurait à l'idée de brûler Auschwitz ou Treblinka aujourd'hui. Ici et là, quelques pans du mur sont restés en place, témoignant d'un passé totalement assumé par les Allemands. Une grosse partie d'13 km, elle a été soigneusement mise en relief. Son nom est l'East side gallery. Un endroit formidable à l'air libre où les plus grands street artists du monde se sont exprimés en y dessinant des graffitis exceptionnels qui témoignent de leur vision du mur. Des oeuvres immémorables telle que le Brudekuss de Dimitri Vrubel qui reprend une photographie où on voit Honecker, président de la RDA échanger un bisou à la russe avec son comparse soviétique Léondid Brejnev. L'autre grande sensation est la Trabant de Birgit Kinder, voiture symbole de l'ex RDA en train d'exploser le mur. Ainsi, les frontières entre les deux Allemagne n'ont plus lieu d'être. On peut toutefois déplorer l'attitude de nombreux touristes qui collent des chewing gums sur ces oeuvres, inscrivent leurs noms et leur amour, retaguent par dessus, à tel point qu'une restauration a eu lieu assez tôt. Mais aujourd'hui, ce sont les promoteurs immobiliers qui s'en mêlent avec l'appui du maire de Berlin. Les Berlinois ont haï le mur mais il incarne aussi leur courage durant la guerre froide. Le travail des street artists risquent d'être sérieusement endommagés, voire pire, détruits. Un pan des palissades est déjà tombé sous la puissance des bulldozers le 27 mars 2013. La spéculation immobilière se fait encore plus forte et un projet pour des bureaux et des résidences grand luxe se fait de plus en plus pressant. Il atteindrait 63 mètres et s'il aboutissait, ce serait toute l'East side gallery qui serait détruite, ce qui est à mon avis un attentat contre le patrimoine et le suicide artistique de la ville où l'art de rue est bien plus énergique qu'ailleurs. De nombreux manifestants ont même bloqué les grues des chantiers qui voulaient construire un pont menant à un hôtel grand luxe. La mission a été accomplie et le projet semble un peu à l'état d'attente. Mais soyons vigilants car la soif d'argent galope a une vitesse folle. Mais peut-elle quelque chose contre l'Ours berlinois? En attendant, j'y mets ma contribution et voici mon verdict qui j'espère stoppera les travaux: CHIASSE MORTELLE AUX PROMOTEURS.


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