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Critique Ciné : Night Moves, écolo sur l'eau

Publié le 03 mai 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

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Night Moves // De Kelly Reichardt. Avec Jesse Eisenberg et Dakota Fanning.


Kelly Reichardt, abonnée aux films indépendants (La dernière piste, Old Joy, Wendy et Lucy) nous offre ici le portrait de Josh, un activiste écologique dans sa quête pour un monde meilleur. C’est une idée intelligente depuis laquelle Kelly Reichardt et son co-scénariste Jonathan Raymond (Mildred Pierce, La dernière piste) tentent de partir mais le film rame énormément et ne parvient pas à terminer sa course comme on aurait malheureusement pu le souhaiter. Disons que de cette réalisatrice j’attendais quelque chose de jardoyant, comme ses précédents films. Cette sublimation de la nature (et plus particulièrement la nature américaine) sauf que voilà, ce film là ne fait pas ressortir cette beauté alors qu’il y avait largement de quoi faire avec le lieu où se déroule ce film. Dans sa manière de contempler le paysage il ne se passe pas grand chose. On se rend donc rapidement compte qu’elle préfère plutôt contempler ses personnages dans leurs actions. Une action qui s’installe petit à petit et de façon curieuse. Puis le film s’enchevêtre dans une gloubiboulga indigeste quand il s’agit de parler des conséquences des actes.
Josh travaille dans une ferme biologique en Oregon. Au contact des activistes qu'il fréquente, ses convictions écologiques se radicalisent. Déterminé à agir, il s'associe à Dena, une jeune militante, et à Harmon, un homme au passé trouble. Ensemble, ils décident d'exécuter l'opération la plus spectaculaire de leur vie...
Ce qui passe donc à l’as dans ce film c’est avant tout le propos écologique qu’il y avait derrière ces personnages. On n’a pas l’impression de voir le point de vue de Josh, de Dena ou encore d’Harmon mais plutôt leurs états d’âme face à ce qu’ils vont faire. Car le but de ce film est de nous emmener à ce qu’ils vont réellement faire. D’ailleurs, il est intelligent de voir Night Moves taire plus ou moins le but réel de ce groupement de personnages. On se doute de ce qui va se passer (et au fond on doutait bien puisque c’est ce qui va réellement se passer) mais l’on n’en ait jamais sur et c’est ce qui fonctionne dans la première partie. Cela anime donc les relations, créé même une certaine excitation chez certains tout en cherchant à relier tout ça difficilement à cette histoire écologique. Car oui, le propos est donc un peu trop léger à mon goût alors que le film avait le potentiel de faire beaucoup plus de ce point de vue là. La seconde partie de cette histoire tente de gérer les conséquences des actes avec une approche psychologique des personnages. Le côté contemplatif aurait pu fonctionner si seulement il ne se focalisait pas que sur Josh. J’aurais largement préféré que le film se concentre sur Dena, le personnage le plus fragile.
Il y avait tellement de choses à faire que l’on ne peut donc que finir déçu par le résultat. On ne retrouve pas non plus vraiment la Kelly Reichardt de La Dernière Piste qui avait su installer un climat pesant et lourd de façon assez efficace. Night Moves n’est pas sans audace mais cela ne fonctionne pas vraiment et l’on finit donc par s’ennuyer. Car plus le film avance et plus le charme s’étiole. Peut-être est-ce la faute à Jesse Eisenberg (The Social Network). Non mais l’acteur mais le nom. En ayant un nom comme celui-ci au casting de son film, la réalisatrice s’est peut-être fait avoir et s’est un peu trop concentré sur un personnage qui finalement n’est pas le plus intéressant. J’aurais largement préféré que Night Moves se concentre sur Dakota Fanning (La Guerre des Mondes) qui est une actrice qui aime le cinéma indépendant et semble s’y complaire. En tout cas, elle est ici merveilleuse et c’est déjà un bon point pour Night Moves. Du cinéma indépendant américain qui tente de ne pas l’être et qui ennui malheureusement son spectateur c’est vraiment dommage. Je dirais même du gâchis car il y a énormément de gens de talent là dedans.
Note : 4/10. En bref, décevant film activiste qui finalement n’en est pas vraiment un.


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