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Pas son genre

Publié le 06 mai 2014 par Lorraine De Chezlo
PAS SON GENREde Lucas Belvaux
Comédie dramatique - 1h50
Sortie salles France - 30 avril 2014
avec Emilie Dequenne, Loïc Corbery, Sandra Nkake...
Clément, professeur de philo parisien, est muté pour un an à Arras. Le calvaire... Même s'il n'y reste que 3 jours par semaine, son affectation est pour lui un sacerdoce. Jennifer, jeune mère, coiffeuse arrageoise, est une fille pimpante, prenant la vie comme elle vient, avec le sourire. Eux que le milieu social sépare, pourront-ils vivre une histoire d'amour équilibrée, sereine et sans complexes ?
Au début du film, aïe, on a le sentiment de dialogues mal joués, récités de façon un peu théâtrale, peu spontanée, et de clichés qui s'enchaînent (une mutation dans le ch'nord acceptée à regret, Arras et ses ivrognes, ses karaokés, sa non vie nocturne et culturelle).
On découvre avec plaisir une Jennifer fraîche, heureuse, légère, insouciante, rayonnante. Et très vite, son rôle prend le pas sur celui du professeur assuré : elle mène la relation, elle balaie les complexes de sa classe sociale d'en bas, elle se livre, elle prend du recul et pose ses conditions. Mais elle est lucide : elle sait ce qui l'attend : la souffrance devant l'insatisfaction qui la gagne. Car derrière son joli minois et sa culture littéraire, Clément est en retrait, amoureux peut-être mais pas libre d'aimer, engoncé dans les conventions, les faux-semblants d'une intelligentsia honteuse de se réduire à des fréquentations populaires.Pourquoi l'indifférence de l'autre qui séduit de prile abord devient par la suite l'insupportable cause de sa désillusion amoureuse ? Comment fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve ?
PAS SON GENRE
La fin du film est une énigme. De comédie romantique, on bascule dans la tragédie, et tous les scenario les plus dramatiques sembles cohérents : suicide, fuite échappatoire, internement de force...
PAS SON GENRE
Difficilement qualifiable, ce film est une récréation assez dramatique sur le thème de l'amour, avec une belle place laissée à la littérature, au texte, à tous les textes, sans barrière idéologique. Et à la coiffure aussi, puisque comme la littérature, elle sait changer le cours de la vie de ceux qui s'y abandonnent.
Un film de genre dans lequel on n'attend pas Lucas Belvaux, et qui est servi ici par deux beaux acteurs qui nous attendrissent, nous touchent et nous consternent.
Interview du réalisateur Lucas Belvaux - Cinergie.beL'avis de Laetitia - Des films et des mots

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